lundi 1 décembre 2008

"Les Sentiments de l'Enfant", Traduction

Traduction d'une interview d'Alice Miller de 1987 par Diane Connors en Anglais: "The feeling child".

Une Liste des Traductions du site d'Alice Miller récapitule les documents de son site web traduits dans d'autres langues mais non disponibles sur son site web et quelques articles non référencés sur son site web.

"Les Sentiments de l'Enfant

Article original "The feeling child" en anglais, sur le site http://www.alice-miller.com, traduction en Français par Gaël Roblin, traduction non vérifiée par Alice Miller ou son équipe.

Interview avec Alice Miller par Diane Connors pour OMNI Publications International en Mars 1987

"J'ai décris des situations de gens, utilisé leur histoire comme des miroirs. Et alors beaucoup sont venus et on dit « C'est exactement ce que j'ai ressentis toute ma vie mais je ne pouvais pas le dire ». Je ne veux pas que les gens me croient. Je veux seulement les encourager à prendre leur propre expérience au sérieux."

Les histoires d'Alice Miller peignent des enfants abusés et réduits au silence qui deviennent plus tard destructifs envers eux mêmes et les autres. Adolf Hitler, dit Miller, était un tel enfant. Constamment maltraité pas son père, émotionnellement abandonné par sa mère, il a appris seulement la cruauté; Il a appris à être obéissant et à accepter ses punitions quotidiennes avec complaisance sans les remettre en question. Après des années, il a pris sa revanche. Une fois adulte il dit : « Ca nous donne un plaisir très spécial, secret, de voir comment des gens sont inconscients de ce qui leur arrive vraiment »

A.Miller, célèbre en Europe, a décrit l'enfance d'Hitler dans « C'est pour ton bien : La cruauté cachée dans l'éducation et les Racines de la Violence ». Dans le même travail elle laisse Christiane F. raconter sa propre histoire: « J'avais du mal à dire les les lettres H et K à part. Un soir ma mère se donnait du mal pour m'expliquer la différence. Je pouvais à peine prêter attention à ce qu'elle disait parce que j'avais remarqué que mon père était de plus en plus furieux. J'ai toujours su ce qui allait arriver. Il est sorti et à pris le balais manuel et m'a rossé. Maintenant j'étais supposé dire la différence entre H et K. Bien sûr à ce moment je n'en savais rien de plus, donc j'ai eu un autre coup et je fus envoyée au lit. » Christiane est allée à la rue et est devenue dépendante à la drogue.

« Nous n'avons pas besoin de livres de psychologie pour apprendre à respecter nos enfants », dit Alice Miller.

« Ce dont nous avons besoin est une totale révision de nos méthodes d'éducation de l'enfant et de notre point de vue traditionnel à ce propos. La façon dont nous étions traités quand nous étions des petits enfants est la façon dont nous nous traitons nous mêmes le reste de notre vie: avec cruauté ou avec tendresse et protection. Nous imposons souvent notre propre souffrance à nous même et plus tard sur nos enfants »

En 1979, le premier livre d'Alice Miller, « Le Drame de L'Enfant Doué », était publié en Allemagne, d'abord titré « Prisonniers de L'enfance », ce sont trois courts essais qui décrivent comment les parents projettent leurs sentiments, idées et rêves sur leurs enfants. Pour survivre et être aimé, un enfant apprend à obéir. En répriment ses propres sentiments, l'enfant étouffe ses tentatives d'être lui même. Le résultat, dit Alice Miller, est trop souvent la dépression, la perte de vitalité et de soi même. Le « Drame de L'Enfant Doué » a attiré une large audience en Europe et aux Etats Unis. Deux livres supplémentaires ont suivis rapidement: « C'est Pour Ton Bien » et « L'enfant Sous Terreur » continuent d'attirer l'attention sur l'enfant mais sont entrés dans des études plus profondes de l'abus de l'enfant, les attitudes de dressage de l'enfant, la théorie psychologique, et le traitement.

L'été dernier Alice Miller à publié « Images d'une Enfance ». Une collection de 66 peintures aquarelles en couleur, il représente une petite fraction de son art. Comme elle le dit dans l'introduction du livre, Alice Miller a commencée de peindre il y a 14 ans. « Cinq années plus tard j'ai commencé de peindre spontanément, j'ai commencé d'écrire des livres. Ceci n'aurait jamais été possible sans la libération intérieur que la peinture m'a donné. Plus j'avais de liberté à jouer avec les couleurs, plus je devais questionner ce que j'avais appris 30 ans plus tôt.

« Ce n'est que quand j'ai écrit mes livres que j'ai trouvé combien la société était hostile envers les enfants », dit-elle. « J'ai commencé de réaliser que l'hostilité envers les enfants est contenue sous d'innombrables formes, pas seulement dans les camps de la mort, mais à tous les niveaux de la société et dans chaque discipline intellectuelle - même dans la plupart des écoles de thérapie. »

Née en pologne en 1923, Alice Miller a été éduquée et vit en Suisse. Elle a étudiée la philosophie, la sociologie, et la psychologie et a reçu sont doctorat en 1953. Elle terminé sa formation psychanalitique à Zurich, et en tant que psychanalyste a été impliquée dans l'enseignement et la formation pendant plus de 20 ans.

Comme son écriture progressait, l'avis d'Alice Miller sur l'enfant devient de plus en plus opposé à celui de la tradition Freudienne. Alice Miller a d'abord dédicacé « L'enfant Sous Terreur » à Freud lors du 125ème anniversaire de sa naissance. « Ses découvertes de la survivance des expériences de l'enfance dans l'inconscient de l'adulte et du phénomène de la répression ont influencé ma vie et ma façon de penser », dit-elle. « Mais je suis arrivée à de différentes conclusions sur Freud quand je n'ai plus pu nier ce que j'avais appris de mes patients à propos de la répression de l'abus de l'enfant.

Aujourd'hui Alice Miller s'est séparée de la traditionnelle approche analytique du traitement et des théories Freudiennes. Au début de son travail Freud a cru que la racine de la névrose était un traumatisme réel, souvent violent et sexuel de part sa nature, qui avait été réprimé dans l'enfance. Plus tard il changea d'avis, décidant que l'enfant n'était en aucun cas innocent, mais né avec des gènes destructeurs et sexuels par nature. Pourquoi le complexe d'OEdipe a-t-il duré si longtemps ? Se demande Alice Miller. " Parce que dans les théories Freudiennes les parents, et non l'enfant, sont innocents. La théorie Freudienne est adaptée à la société; il oublie que dans OEdipe l'enfant est abusé et le voit avec des souhaits incestueux qui l'amènent à tuer son père, marier sa mère, et en fin de compte l'aveugle lui même ".

L'analyse traditionnelle, dit A.Miller, reproduit la relation parents-enfants avec l'analyste conventionnel dans la position de pouvoir. Mais il y a de l'espoir en thérapie si le thérapeute est un véritable avocat du patient. Le respect pour l'enfant à l'intérieur du patient et sa découverte de son histoire réelle doit jouer un rôle dans le processus de traitement. L'enfant subis une longue lutte intérieure « entre la peur de perdre la personne qu'il aime si il reste fidèle à lui même, et la panique de se perdre lui même si il doit refuser ce qu'il est. Un enfant ne peut résoudre un conflit de cette nature et est forcé de ce conformer parce qu'ils ne peut pas survivre par lui même. La thérapie ne doit pas répéter cette condition. »


A.Miller utilise la phrase « pédagogie noire » pour décrire ce qui est infligé à l'enfant « pour son propre bien » à cause de notre hypocrisie et de notre ignorance. Elle perçoit que nous instillons l'humiliation, la honte, la crainte et la culpabilité en « formant » nos enfants. En encourageant la conformité, en supprimant la curiosité et les émotions, un parent réduit la capacité de l'enfant de faire de cruciales perceptions plus tard dans sa vie. « Les enfants sont tolérants, ils apprennent de nous l'intolérance ».

Tandis que le travail d'Alice Miller est ignoré ou attaqué par les thérapeutes orthodoxes, les thérapeutes prévenants saluent son analyse de la cruauté cachée et des racines de la violence. L'anthropologue Ashley Montagu a déclaré que « L'Enfant Sous Terreur va sans doute être un tournant dans l'histoire de la psychanalyse ».


« Ma position anti-pédagogique n'est pas dirigée contre un type spécifique de pédagogie », note Alice Miller, « mais contre l'idéologie pédagogique en général, qui peut être trouvée dans des théories laxistes ». Elle craint que comme conséquences de l'attitude arrogante de l'adulte - incluant des attitudes « laxistes » - envers les sentiments de l'enfant, les enfants soient entrainés à s'accommoder. Mais on fera taire leur propre voix, et leur conscience sera tuée. Et le résultat sera des adultes encore plus arrogants et aveugles.

L'intervieweuse Diane Connors, elle aussi une psychothérapeute, a rendu visite à Alice Miller dans son appartement près de Zurich.De Petite stature, Alice Miller irradie à la fois la prudence et la fragilité, et un engagement clairvoyant, à tout épreuve envers ce qu'elle dit, et une conscience de la résistance de la société à son travail.

Quand avec vous compris que le respect de l'enfant serait votre principal centre d'intérêt ?

J'ai recherché depuis le début, je pense depuis mon enfance, la réponse à pourquoi les gens se comportent d'une manière si irrationnelle. J'ai toujours eu besoin de comprendre et de rendre les choses claires. Je n'ai jamais eu tellement d'informations de la part de ma mère, qui dirait : « C'est comme ça; c'est ainsi et ainsi et ainsi ». Elle ne m'a jamais donné d'explications si je demandais. J'étais une enfant très seule.

Peut être quand j'avais cinq ans j'ai vu une femme avec un enfant. La fille avait trois ou quatre ans. Elle était tombée et s'était blessée. Sa mère qui parlait avec une autre mère, a donné une tape à l'enfant juste parce qu'elle est venue pleurant avec des genoux sanglants. Je me rappelle ma question alors: « Cet enfant est punie deux fois: d'abord en tombant et ensuite par la mère. Pourquoi est-ce qu'elle punit l'enfant ? Elle n'est pas coupable – elle a besoin de l'aide de sa mère, pas de la punition.


Avez vous demandé à votre mère ?

Je n'ai pas osé poser cette question, mais c'était la « pré-question » de ma vie. Alors j'ai vu la guerre et je me suis demandée pourquoi les gens détestent tellement et se comportent de façon si absurde. Ils doivent avoir une raison cachée, je supposais. Je n'ai pas trouvé de réponses dans la philosophie et non plus dans la psychanalyse. Je l'ai trouvée plus tard dans ma vie quand j'ai fait face à l'enfant que j'étais et quand j'ai commencée d'écouter l'enfant dans mes patients.

J'ai dû oublier les théories. Même Freud dit que l'enfant est coupable si il est blessé. L'enfant est toujours coupable. La mère de mon souvenir d'enfance était fâchée que l'enfant soit un problème quand elle voulait parler à son amie. Je pouvais le voir parce que j'avais cinq ans et que je ne connaissais aucune théorie à cette époque. Les adultes ne voient pas. Ils apprennent des théories qui couvrent les explications les plus évidentes, et ils croient ces théories.

Connaissez vous le conte d'Andersen « Les Nouveaux Habits de L'Empereur » ? Je pense que c'est mon rôle dans la société de maintenant, et dans la société analytique de dire que l'empereur n'a pas d'habits. Et beaucoup disent maintenant, « Oh je suis si heureux parce que je le savais aussi mais je n'osais pas le dire ». Il y en a encore d'autres qui disent qu'il porte des vêtements, parce qu'ils ont peur de perdre du pouvoir.

Dans « Le Drame de L'Enfant Doué », j'espérais atteindre les professionnels, mes collègues; donc j'ai parlé un language psychanalytique. En attendant je suis allé au delà de ce langage, et je ne l'utilise plus: je n'essaie plus d'atteindre des gens formés comme je l'étais. Même si ils nient ce que j'écris, leurs patients disent, « Elle décrit ma propre expérience. Je sais de quoi elle parle ».


Pourquoi certains professionnels nient ce que vous dites ?

Parce qu'ils ne sont pas autorisés à voir la réalité. Vous savez, c'était intéressant. La première fois que j'ai parlé de ces idées était quand j'ai parlé devant environ trois cents analystes sur le narcissisme des psychanalystes. Ils étaient très surpris, parce que c'était très inhabituel d'entendre un collègue être du côté de l'enfant. Au départ, ils ont réagis naturellement, étaient simplement reconnaissants et n'ont pas montrés beaucoup de résistances à leur sentiments. Ils m'ont remerciés et ont dit, « Mais comment saviez vous que vous parliez de ma vie ? ». Et j'ai dit, « c'était ma propre vie que j'ai décrit ». Beaucoup d'hommes avaient des larmes dans les yeux. Alors j'ai essayée de publier un article dans une revue Allemande professionnelle, mais l'éditeur à refusé. La résistances était déjà établie. Ils l'ont renvoyé parce qu'ils voulaient tout voir comme Freud l'aurait vu; sinon c'est effrayant ou dangereux. La société analytique internationale l'a publié dans le journal international de la psychanalyse. Mais la revue Allemande « Psyche », ne l'a pas fait. C'était trop provoquant pour les Allemands.


Quel était les parties provocatrices ?

La névrose et la psychose sont le résultat de sentiments réprimés qui sont une réaction au traumatisme. La colère de l'enfant et les autres sentiments que nous n'aimons pas sont des réactions à l'abus de l'enfant.

Aujourd'hui nous savons qu'il y a beaucoup d'enfants abusés. C'était réduit au silence avant. L'enfant doit réprimer la mémoire de cet abus et nier la douleur pour survivre; sinon il serait tué par la douleur.


Est-ce que ça peut arriver si tôt dans le développement de l'enfant qu'il manque de mots, de compréhension, ou de permission pour exprimer la douleur ?

Les mots doivent être trouvés. Une bonne thérapie doit aider le patient à évoluer d'un « enfant silencieux » en un « enfant doué de parole». L'enfant ne peut pas avoir trouvé les mots si le traumatisme était trop tôt, ou l'environnement trop hostile. Mais maintenant en thérapie, si vous avez un thérapeute qui est réellement votre avocat, votre témoin éclairé pour quand vous avez subis un traumatisme pour la première fois, alors vous devenez un enfant qui parle. La thérapie existe pour vous aider à trouver les mots pour dire à votre mère ou à votre père comment vous vous sentiez quand ils vous ont blessés ou comment vous vous sentiez quand vous ne pouviez pas parler même de ça.


Que voulez vous dire par avocat ?

Quelqu'un qui est avec l'enfant. Toujours. Le thérapeute ne doit pas dire que les parents étaient perturbés mais bien intentionnés, parce qu'il est alors du coté des adultes. Si l'enfant pense que ses parents qui se comportaient si étrangement et l'humiliait étaient bien intentionnés, il ne peut pas sentir sa douleur, et il sympathise à la place avec ses parents. C'est un crime de battre un enfant parce que battre est un dommage, et vous ne pouvez jamais changer cette réalité. Un enfant battu se sent humilié, confus, isolé, et il se sent coupable parce qu'on lui dit qu'il est mauvais. Nous avons peur de dire qu'abuser d'un enfant est un crime parce que nous voulons protéger nos parents de cette culpabilité. Mais nous échouons vraiment à les aider quand nous soutenons leur cécité, parce que de cette manière nous trahissons aussi l'enfant à l'intérieur du parent.

Comment gérez vous la douleur dans le processus de guérison

La douleur est la voie vers la vérité. En niant que vous n'étiez pas aimé étant enfant, vous vous épargnez de la douleur, mais vous n'êtes pas avec votre propre vérité. Et partout dans votre vie entière vous essayerez de gagner de l'amour. En thérapie, éviter la douleur cause un blocage. Personne ne peut encore être confronté au fait d'avoir été négligé ou détesté sans se sentir coupable. « C'est de ma faute si ma mère est cruelle », pense-t-il. « J'ai rendu ma mère furieuse; que puis-je faire pour qu'elle m'aime ? » donc il va continuer d'essayer de la faire l'aimer. La culpabilité est vraiment une protection contre la prise de conscience que vous êtes destinés à avoir une mère qui ne peut pas aimer. C'est beaucoup plus douloureux que de penser « Oh, elle est une bonne mère, c'est seulement moi qui suis mauvais ».Parce qu'alors vous pouvez faire quelque chose pour essayer d'obtenir de l'amour. Mais ce n'est pas vrai; vous ne pouvez pas gagner de l'amour. Et le sentiment de culpabilité pour ce qui vous a été fait soutient seulement votre cécité et votre névrose.

Il y a certains traitements ou les patients crient beaucoup – ils souffrent vraiment – mais ne parlent pas. J'ai vu une vidéo cassette ou durant une heure le patient revivait la douleur de la naissance mais n'en parlait pas. Seulement plus tard il a rapporté ce qu'il avait ressenti. Mais à mon avis, il est important de parler, de verbaliser, durant l'expérience de la douleur. Même si le patient s'est senti comme si il était dans l'utérus, il devrait essayer de parler à sa mère et de lui dire comment il se sent. Le lien entre les sentiments et leur expression verbale est crucial au processus de guérison. Mais il ne peut pas le faire sans assistance; il doit savoir que quelqu'un est là qui comprend ce qu'il ressent, qui le soutient et le confirme. Si un enfant a été molesté et que le thérapeute ne nie pas ce fait, beaucoup de choses peuvent s'ouvrir pour le patient. Le thérapeute ne doit pas prêcher le pardon, ou le patient va réprimer la douleur. Il ne changera pas et la rage réprimée va rechercher un bouc émissaire.


Pensez vous que l'enfant n'a pas d'histoire, qu'un enfant nait au monde comme une tabula rasa sur laquelle l'expérience inscrit son caractère ?

Non, je ne pense pas. L'enfant vient de l'utérus avec son histoire de l'expérience dans l'utérus. Mais il ne vient pas avec des projections. Il est né innocent et prêt à aimer. Et l'enfant peut aimer – beaucoup plus que les adultes le peuvent. Cette idée de l'enfant étant un être d'amour rencontre beaucoup de résistances parce que nous avons appris à défendre nos parents et à nous accuser nous mêmes pour tout ce qu'ils ont fait.


De quelle façon pensez vous que votre style reflète ces avis ?

J'essaie de rejoindre l'enfant à l'intérieur des lecteurs, leur permettre de sentir. Je vois mon style comme des clés rangées. Chacun peut en prendre une pour ouvrir leur propre porte pour essayer de trouver quelque chose. Ou ils peuvent dire non, je ne veux pas passer cette porte; je vais rendre la clé. J'essaie d'évoquer des sentiments, des images. De cette façon, j'offre des clés à votre propre expérience. Vous pouvez alors aller voir vos enfants et apprendre d'eux, pas de moi. Parce que c'est seulement de votre propre expérience que vous pouvez vraiment apprendre.

Dans mes premières études, j'étais très abstraite; je voulais comprendre les idées les plus abstraites – de Kant, Hegel ou Marx. Ma dissertation en philosophie était très abstraite. Maintenant je vois que chaque philosophe à du construire un très, très grand immeuble pour ne pas sentir sa douleur. Même Freud.


Pourquoi avez vous décidé de devenir un auteur et une conférencière ?

Je veux informer les gens qu'il n'y a pas une personne dans le monde entier qui abuse des enfants sans avoir été abusée étant enfant. Je pense que cette découverte est cruciale et peut aider à comprendre beaucoup de choses. Etant analyste, je ne pouvais partager mes découvertes avec personne de cette profession. Ce n'était pas possible, et je devais comprendre pourquoi. Donc j'ai écrit trois livres, « L'enfant Sous Terreur » était encore dans la position de l'enfant qui voit tellement de gens admirer l'empereur sans vêtements. Je voulais comprendre ça aussi, leurs motivations. Pourquoi ne sont ils pas conscients ?

Alors les autres ont commencés de montrer un intérêt à mon travail, Ashley Montagu a confirmé ma vision de l'enfant et j'ai aussi trouvé confirmation d'autres écrivains qui écrivaient à propos de l'abus de l'enfant. Montagu m'a envoyé sont livre « Growing Young » dans lequel il cite le fameux psychanalyste anglais Edward Glover. Glover décrit l'enfant normal parfaitement comme étant « égocentrique, avide, sale, ayant un tempérament violent, des habitudes destructrices, un comportement profondément sexuel, dépourvu de tous les sens même le plus primitif de la réalité, sans conscience d'un sentiment de morale, dont l'attitude à la société représentée par la famille est opportuniste, inconsidéré, dominatrice et sadique ». Donc quand nous comparons le bébé normal au criminel type étiqueté psychopathe, le bébé est pour tous les aspects pratiques né criminel. Ce point de vue est dangereux pour l'humanité. Nous prétendons donner à l'enfant les normes de la société pour le faire devenir un « être humain ». C'est le point de vue Freudien du petit enfant. Melanie Klein voit aussi le petit enfant comme étant une créature destructrice. J'ai parlé une fois avec un analyste Kleinien, une jolie jeune femme, et elle dit « N'avez vous jamais vu de bébés destructeurs ? ».Et j'ai dit « Que voulez vous dire ? » Elle dit, « Des petits enfants qui vous donnent une claque. » Et j'ai dit, « Pourquoi êtes vous si épouvantée par ce jeu ? Le bébé ne comprend pas. Mais si vous croyez qu'il est mauvais et méchant, il se sentira mauvais et méchant, ne va pas comprendre, et va finalement devenir destructeur à cause de cette détresse. » Je pense que notre attitude envers les petits enfants vont les faire devenir soit bons, aimants et confiants ou détestables et destructeurs.


Avez vous des réactions d'analystes Kleiniens à votre travail ?

Un psychiatre hollandais formé à l'école kleinienne m'a écrit : « Ce que vous avez écrit me semblait terrible en premier et a retourné de fond en comble ce que j'ai appris et m'a effrayé. Mais maintenant je suis reconnaissant. Chaque jour à l'hôpital est fascinant. Chaque patient a une histoire et j'ai appris de chacun d'eux ».

Quand j'ai dit que j'aimais ouvrir mes yeux et entendre la souffrance de l'enfant, c'est proche de ce que [Frederick] Leboyer a fait avec le nouveau né. Tellement de gens ont été témoins de la naissance, personne encore n'avait vu que l'enfant souffrait, criait à cause de la douleur psychique. Leboyer à dit que cette douleur n'était pas nécessaire. « Je peux montrer que l'enfant va sourire quelques minutes après la naissance », dit il. Beaucoup de mères savent qu'il avait raison, mais pas les professionnels, qui empêchent toujours les mères de faire de la naissance une bonne expérience pour leurs nouveaux nés. Ils ont appris il y a trente ans que c'était nécessaire pour le bébé de crier et d'être fessé, et ils continuent de croire ce qu'ils ont appris.

C'est la même chose pour mon travail. Pour protéger ce qu'ils ont appris, les professionnels ignorent ce que je leur montre. Ce que Leboyer a fait pour le nouveau né, j'essaie de le faire pour l'enfant plus âgé pour expliquer son comportement, de rapprocher les adultes de sa souffrance, qu'ils nient; pour expliquer comment il se sent et de cette façon, empêcher les abus de l'enfant dans le futur. Aussi longtemps que nous nions l'abus de l'enfant, nous ne pouvons l'empêcher. Nous l'appelons simplement éducation. J'essaie d'écouter la voix de l'enfant, rendre les gens conscients des sentiments de l'enfant, sentiments que j'ai découvert en premier quand j'ai commencé de peindre.


Pensez vous que peindre vous a ouvert à beaucoup de sentiments ?

Parce que je pouvais commencer sans connaissances théoriques, sans bagage, vraiment comme un enfant. Et je me suis tellement amusée quand j'ai commencé. Je savais que quelque chose allait être crée, allait sortir. Et ça s'est fait. Les 5 premières années de peinture m'ont permis d'écrire « Le Drame de l'Enfant Doué » de cette façon non conventionnelle. Je jouais avec mes pensées. Et comme j'ai éprouvé la créativité dans ma peinture, je suis devenue plus critique à propos de ce que j'ai appris comme théorie.


Dans « Le Drame de L'Enfant Doué » vous connectez les sentiments réprimés avec une perte de vitalité. Etait-ce là votre expérience ?

Oui, faire l'expérience de la douleur de ma vie m'a donné en retour ma vitalité. En premier la douleur, ensuite la vitalité. Le prix des sentiments réprimés est la dépression. J'ai aussi du résister à la façon habituelle d'apprendre. Si vous êtes forcés de faire quelque chose, vous ne pouvez pas vous amuser. Mais pour moi, s'amuser est la première condition à la créativité. Je l'ai appris quand j'ai joué avec les couleurs. Mais j'ai résisté à apprendre avec la couleur en lisant des théories dans des livres. Pour moi, peindre, rêver, et écrire a quelque chose en commun. Je peint comme je rêve. J'ai beaucoup d'impulsions et d'associations. Je n'ai jamais de plan, de concept de ce que je veux faire. J'ai parfois des concepts, mais je ne peux pas les réaliser parce qu'en peignant j'ai commencé de rêver d'autre chose et j'ai oublié mes plans. Au début j'ai une sorte de style narratif. Je voulais raconter une histoire, ou une histoire se racontait en moi. Maintenant c'est plus comme avoir besoin de couleurs, cette forme, cette ligne. C'est de l'improvisation. Je dirais que je peins comme un musicien de jazz.

Je ne veux pas faire de chef d'oeuvre, ou même de bonnes images. Heureusement, je n'ai pas besoin de vendre mes peintures. Je suis seulement contrainte de travailler de plus en plus loin dans la vérité. Parfois, je détruis mes peintures. Je les change encore et encore, même si elle puissent avoir été plus belles avant. A la fin je suis contente parce que j'ai dis ce que je voulais dire. Je ne me soucie pas de ceux qui disent que c'est bon ou non. Dans le peinture je me sens absolument libre. J'ai ma palette, mon papier blanc; et personne ne peut me dire ce qui est juste ou faux.

Admirez vous Goya et Turner ?

Ils ne sont pas des modèles pour moi mais des exemples de véritables et grand artistes. Les deux avaient du succès et étaient admirés. Ils ont alors soudainement changé leurs styles. Goya, qui a fait de beaux portraits, a commencé de peindre des fantômes et son monde intérieur. Et Turner a commencé de peindre la lumière. Et quand les gens ont commencés de dire, « Ce n'est pas bien – vous faisiez de vraiment bonnes peintures avant », il ne s'en occupait pas; lui et Goya ont fait ce qu'ils avaient besoin de faire. Pour moi ils sont des exemples de courage.

Picasso, aussi, l'a fait plein de fois. Sortir ce qui conforte la plupart des gens – être bon, habile, admiré, célèbre et alors abandonner tout ça pour suivre sa propre route – c'est très effrayant pour la plupart des gens. Mais j'ai du le faire pour rester en contact avec moi même, pour devenir libre. Autrement je me sens comme dans une prison.


Qui sont vos héros ?

Plus je vieillis, moins j'ai de héros. Même Freud n'était pas un héros pour moi mais pour longtemps une figure parentale. Mais quand j'ai découvert son déni de la vérité, il n'était même plus ça. Je ne peux idéaliser personne comme je l'ai fait il y a trente ou quarante ans. Dans mes jours d'école Socrate était une grande figure parce qu'il a questionné beaucoup de choses. J'ai aussi aimé l'honnêteté de Montaigne; j'ai aimé Kafka et adoré Shakespeare. Maintenant je ne peux pas lire de roman si facilement. Je suis ennuyée si je vois le mensonge. J'aime les écrits sur l'enfance si ils sont écrit honnêtement ce qui est rare. L'enfance offre la clé à l'entière personnalité. J'ai écrit des essais sur Nietzsche, Picasso, Kathe Kollwitz [expressionniste Allemande] après avoir découvert des faits sur leur enfance qui apporte un nouvel éclairage sur leur travail. Il est stupéfiant que l'importance de ces faits soit oubliée. Les essais ne sont toujours pas publiés parce que je n'ai pas le temps de les mettre dans un nouveau livre. Et je suis fatiguée de publier des livres. J'aime écrire mais pas publier. Cela prend beaucoup de temps et ce n'est pas créatif.


Quand avec vous décidé d'écrire « Le Drame de L'enfant Doué » ?

Oh, c'était amusant. Actuellement, je ne sais pas. Je vous dirais que j'ai fait un papier pour une conférence; alors j'en ai écrit un autre sur la dépression. Après que l'association professionnelle Allemande ait refusée d'imprimer le premier, j'ai écrit le troisième papier et j'en ai fait un livre. Bien que je l'ai écrit en trois semaines, c'était l'expression de trente ans d'expérience. Je l'ai envoyé à un petit éditeur en Suisse qui m'a dit ne pas être intéressé, qu'ils ont quatre autres livres sur le « narcissime ». Alors je l'ai envoyé à Suhrkamp, mon éditeur allemand actuel. L'éditeur m'a téléphoné le jour suivant et m'a dit, « Attendez, s'il vous plaît, et vous aurez un contrat dans trois jours. C'est extraordinaire; c'est tellement inhabituel ». Et alors l'éditeur est venu en visite et m'a dit, « D'habitude, je prend les nouveaux manuscrits à la maison avec moi à l'heure du déjeuner. Cette fois je n'ai pas pu faire la sieste; je devais le terminer. Je ne suis pas retourné travailler ce jour là non plus. Vous avez fait une grande découverte ».


Est-ce que la réponse à votre travail diffère de pays en pays ?

Oui. Les pays scandinaves, la Hollande, et les Etats-Unis sont plus libéraux et ouverts. La plupart de mes livres sont vendus en Allemagne, mais la plupart des Allemands sont toujours très influencés par la pédagogie noire. Les Suisse aussi. Beaucoup ne se permettent pas de critiquer leurs parents ou de voir le poison de leur éducation. Ces gens disent que mon travail décrit l'éducation du 19ème siècle. Ils ne voient pas qu'ils vivent toujours en accord avec ces valeurs du dix-neuvième siècle.

Cette réponse est aussi une réaction au temps d'Hitler. Le déni d'Hitler est si profond que les Allemands ne peuvent pas apprendre de leur histoire. Etant enfant, Hitler n'avais aucun témoin. Son père détruisait tout ce que son fils faisait. Il ne pouvait dire à personne le douleur dont il souffrait. En Suède, ils ont fait une pièce, « L'enfance d'Hitler » à partir d'un chapitre de mon livre. L'histoire montre comment cet enfant recherchait des contacts, désirait un simple regard, mais était constamment traité comme un chien.

Une réaction semblable à l'Allemagne vient du Japon, mais il est venu aussi du Japon des réactions de gens qui sont déjà devenus conscients. Leur conscience n'est pas endommagée par des théories comme la théorie des gènes de Freud, donc ces Japonais peuvent faire face à ce que j'écris, l'utiliser dans leur réalité. Ils peuvent comprendre les abus sur les enfants omniprésents, et ils peuvent vraiment aider.

Derrière chaque acte de violence il y a une histoire. Une histoire d'agressions, une histoire de déni. Le déni est une loi nous gouvernant, mais est ignoré par la société et n'est toujours pas examiné par les professionnels. Pourtant il contient la clé de notre compréhension de pourquoi de pures non-sens peuvent être toujours tenu en haute estime dans notre culture, de tels non sens comme l'idée de Freud qu'un enfant inventerait des traumatismes.

Y a-t-il des cultures qui ont une attitude différente à l'égard des responsabilités parentales ?

En dépit des variations dans les cultures, l'abus est trouvé dans presque toutes. Mais il y en a qui sont différentes. Par exemple, il y a des gens sur l'île de Malaisie appelés Senoi qui ont une culture non violente. Ils parlent avec leurs enfants de leur rêves chaque matin. Ils n'ont jamais eu la guerre. Notre culture est tellement violente parce que quand nous étions enfants, nous avons appris à ne pas sentir.


Que sont, en général, vos idées sur les rêves ?

Les rêvent me racontent l'histoire de l'enfance, mais l'enfance transformée. Les problèmes des jours passés sont mélangés là-dedans. Les rêves révèlent parfois des traumatismes réprimés, mais ils aident aussi le rêveur à les surmonter. Les rêves sont une force créative que chacun a chaque nuit quand le contrôle est diminué.


Le thérapie peut-elle produire un changement ?

Oui, mais seulement si la thérapie va à la douleur, qui est bloquée dans nos sentiments de culpabilité. L'idée « Je suis coupable de ce qui m'est arrivé » est un blocage. Depuis que j'ai découvert que la théorie de Freud des gènes dissimule non pas accidentellement mais nécessairement la réalité de l'abus de l'enfant, j'ai recherché pour une nouvelle forme de psychothérapie, une thérapie efficace basé sur toute la connaissance de l'abus de l'enfant disponible pour nous aujourd'hui.

On peut trouver plein de techniques irresponsables et dangereuses et des mélanges de techniques qui ne fournissent pas de confrontation systématique avec le passé. Certaines laissent des personnes seules avec leur douleur non résolue. Ces patients sont victimes en premier d'un abus étant enfants et finalement d'une thérapie abusive. Et ils essaient de « s'aider » eux même en prenant des drogues, en joignant des sectes, gourous, ou recherchent d'autres voies pour nier la réalité et tuer la douleur. L'activité politique peut être l'une de ses voies.


Quel conseil donneriez vous aujourd'hui à un thérapeute en formation ?

D'abord, essayez de découvrir votre propre enfance, alors prenez cette expérience au sérieux. Ecoutez le patient et aucune théorie; avec votre théorie vous n'êtes pas libre d'écouter. Oubliez ça. N'analysez pas le patient comme un objet. Essayez de ressentir, et d'aider le patient à sentir à la place de parler au patient des sentiments des autres.

L'enfant a besoin de fantasmes pour survivre, pour ne pas souffrir. Croyez ce que le patient vous dit, et n'oubliez pas que la réalité réprimée et toujours pire qu'un fantasme. Personne n'invente des traumatismes parce que nous n'en avons pas besoin pour survivre. Mais nous n'avons pas besoin non plus de leur déni. Certains d'entre nous paient avec de sévères symptômes pour ce déni. Etudiez l'histoire de l'enfance. Le thérapie doit vous ouvrir aussi bien que le patient aux sentiments pour toute votre vie. Cela doit vous réveiller d'un endormissement.

C'est tragique d'aller en thérapie et de trouver, à la place de l'aide, la confusion. J'ai un lettre d'une femme de soixante dix neufs ans qui dit que « Pendant quarante ans de ma vie, je suis allée en psychanalyse. J'ai vu huit analystes. Mais pour la première fois, après avoir lu votre livre, je ne me sens plus coupable pour ce qui m'est arrivé. J'étais toujours fatiguée et les analystes était agréables. Ils voulaient m'aider. Mais ils n'ont jamais doutés que mes parents étaient bien pour moi. Je suis tellement reconnaissante maintenant que je ne me sens plus coupable depuis que j'ai lu vos livres. Je vois maintenant comment ils ont terriblement abusés de moi. C'était en premier mes parents et alors mes analystes qui m'ont fait me sentir mauvaise et coupable ». Cet aperçu vient d'une femme de soixante dix neufs ans ! Alors elle a cité la dernière phrase de « C'est Pour Ton Bien »: « Car l'esprit humain est pratiquement indestructible, et son habilité de renaitre de ses cendres reste aussi longtemps que le corps respire ».


Est-ce que la violence à la TV affecte les enfants ?

Les enfants qui ont été réellement aimés et protégés ne seront pas intéressés par ces films et spectacles et ne seront pas en danger. Mais si l'enfant qui était blessé et humilié – peut être à l'école, pas nécessairement pas ses parents – recherche des résultats, du matériel; il recherche un objet à détester et sur lequel il peut prendre sa revanche. Bien sur il y a des gens qui font du commerce des souffrances de l'enfant. Mais la violence ne vient pas de ces films à la télévision. Sa source est plus profonde. Les enfants protégés et aimés ne peuvent pas devenir des meurtriers. C'est impossible de trouver une personne qui n'a pas été battue et qui frappe un enfant.


Pourquoi la violence s'engendre-t-elle à travers les générations ?

Si vous retournez en arrière vous pouvez voir que tous les abuseurs ont été abusés. Mais dans la plupart des cas vous ne l'entendrez pas de lui ou d'elle, parce qu'il y a trop de déni. Si vous allez en prison et demandez à un meurtrier, « Comment était votre enfance ? » il va dire, « Ce n'était pas si mauvais. Mon père était sévère et me punissait parce que j'étais méchant. Et ma mère était une gentille femme ». C'est le problème: vous ne pouvez pas trouver la vérité parce que la personne, le meurtrier lui même, va vous empêcher de voir son enfance cruelle comme elle était en réalité. Parce qu'il ne peut pas porter cette douleur, il tue des gens innocents à la place de ressentir la douleur de son enfance.

Pensez vous qu'un enfant peut être abusé dans l'utérus ?

Bien sûr, Chaque enfant a sa propre expérience; certaines expériences sont de réelles tyrannies. Il y avait un enfant né avec trois ulcères. Il est mort. La mère avait quinze ans. Elle était battue durant la grossesse aussi et elle a pris de la drogue. Personne ne sait par quoi un enfant, même dans l'utérus, doit passer. Nous sommes tellement ignorants, et nous refusons de savoir.

Avez vous entendu parler de l'école McMartin à Los Angeles ? A cette garderie de plus de trois cents enfants, il y a eu des inculpations comme quoi beaucoup d'entre eux étaient sexuellement abusés. Pendant sept mois les avocats ont demandés aux enfants ce qui leur est arrivé. Leur questionnement était des tortures pour l'enfant. Certains ont reportés qu'ils ont du aider à tuer un bébé. Les adultes ont prouvés que ce n'était pas vrai, alors ils ont traités les enfants des menteurs. Finalement les charges ont été abandonnés contre cinq des sept accusés de maltraitances. Mais de toute évidence, c'était une manière symbolique de dire, « Quand j'ai consenti d'être abusé sexuellement, j'ai tué l'enfant en moi même ».

Je veux montrer comment la société réagit au rapports de l'enfant. Abuser veut dire tuer l'âme d'un enfant. Nous ne pouvons pas comprendre le langage symbolique de l'enfant, alors nous disons que l'enfant ment. Alors les enseignants auteurs d'abus sont libres, et nous pensons que c'est légalement correct. Le problème est que l'enfant protège l'auteur des sévices. Parfois l'auteur est échangé pour une autre personne dans leurs rapports. Ils disent peut être, « J'ai peur du postier parce qu'il était méchant avec moi ». Et les parents savent que le postier n'a pas de contact avec l'enfant. Mais derrière l'histoire « inventée » se cache un père ou un oncle. La fonction du mensonge protège la personne aimée mais en même temps exprime de l'anxiété. Les adultes disent que ces enfants inventent des histoires. Mais l'histoire n'est pas inventée; un événement réel est arrivé.

Est-ce que la société peut comprendre le langage de l'enfant ?

Je l'espère. Sinon nous allons commettre un suicide de masse avec l'aide de la technologie. Le langage de l'enfant est souvent très clair, mais nous refusons de l'entendre. Les enfants peuvent endurer de terribles abus et de la cruauté depuis le premier instant de leurs vies, merci à la technologie de l'hôpital. L'abus est stocké dans l'esprit, et il peut rester actif tout la vie. Donc, une mère maltraitant son petit enfant peut répéter exactement ce qui lui est arrivé sans en avoir aucune connaissance, aucun souvenir conscient. Mais la mémoire emmagasinée dans son corps va la contraindre à répéter le même traumatisme. A moins que cet enfant ne reçoivent les bras chauds d'une personne qui va le consoler et lui dire avec ses bras que le choc de la naissance est terminé, l'enfant va toute sa vie s'attendre à la répétition de ce choc. L'une des premières leçons est que vous êtes seul, dans un endroit dangereux, et personne ne voit votre douleur. Mais cette situation peut être facilement changée quand nous reconnaissons que le nouveau né a un sentiment et est une personne très sensible. Très souvent l'enfant vient au monde après une lutte, et nous ne comprenons pas que l'enfant a besoin de la consolation et des bras d'une mère. Nous lui donnons des médicaments, l'hôpital, et de la haute technologie à la place. Et nous pensons que c'est bien pour l'enfant – seulement parce que nous avons fait la même expérience des années avant et pensons que c'est habituel. Ce qui se passe vraiment dans la psyché d'un nouveau né n'est absolument pas intéressant pour la plupart des gens. C'est pourquoi je vous donne cette interview.


Que voulez vous faire maintenant ?

Je voudrais aider les gens qui sont confronté à l'abus de l'enfant. J'ai reçu une lettre d'un thérapeute d'enfants en Californie. C'était un consultant pour une école. Une fille lui a raconté une histoire d'une « Boite Chaude », un petit cabinet sans fenêtres ou les enfants étaient enfermés comme punition. Il l'a cru, a fait des investigations, et, quand il a écrit un rapport à ce sujet il a été renvoyé. Mais il a continué à mener des investigations et a trouvé ces « boites chaudes » utilisées dans d'autres écoles. Les journaux ont reportés ce cas, et sa voix et son expérience ont été remarquées. Il m'a remercié parce qu'il s'est senti soutenu par mes livres. Cela montre qu'une personne peut rendre les gens conscients de méthodes qu'ils n'ont jamais questionnés avant, et qui sont en fait dommageables. Un seul avocat d'enfant peut sauver une vie; les avocats disent qu'un crime est un crime; ils ne dissimulent pas la vérité en l'appelant l'amour ambivalent des parents. Un avocat peut aider un enfant à éviter de devenir un criminel. L'enfant apprend d'un témoin éclairé à reconnaître la cruauté, à la rejeter et à se défendre lui même contre ça, donc à ne pas perpétuer ça. Les expériences ont définitivement prouvé que personne n'apprend rien avec les punitions. Ce que vous apprenez est comment éviter les punitions par les mensonges et comment punir un enfant trente ou quarante ans plus tard. Les gens continuent de croire, cependant, que la punition peut être efficace.

Pouvez vous changer cette croyance ?

Je l'espère, au moins en partie. Ma vie et mon travail se concentrent sur le problème de l'abus de l'enfant et sur la question de comment je peux transmettre ce que j'ai appris à ce propos aux professionnels, parents, et gens responsables des lois. Ce n'est pas facile, parce que la plupart des gens ont appris depuis le début de leur vie que l'enfant doit être battu pour devenir quelqu'un de bien, d'humain, d'honnête, de tolérant comme les enseignants, parents, ministres, et les autres autour d'eux croient être. En Angleterre, ou j'ai donné quelques interview radio, les interviewers disent souvent, « vous parlez des formes de violences sérieuses, et de la brutalité dans les familles, mais il y en existe aussi d'autres formes – donner une fessée, des coups, crier sur l'enfant. » Les interviewer clament que ces formes d'exercices du pouvoir sont sans danger et pas sérieuses, et ils argumentent qu'ils étaient souvent fessés enfants et qu'ils ne sont pas devenus un Adolf Hitler. Je vois mon travail comme étant de répéter que chaque type de violence, fessées, coups, est une humiliation et un dommage sérieux pour toute sa vie. Un enfant peut éviter de devenir un criminel si il a la chance dans l'enfance de rencontrer au moins une personne qui n'est pas cruelle avec lui, qui peut éventuellement l'aimer ou le comprendre. L'expérience de l'amour, de la compassion, ou de la sympathie va l'aider à reconnaître la cruauté pour ce qu'elle est. Les enfants qui manquent de cette expérience parce qu'il n'y a pas de témoin éclairé vont voir la cruauté comme étant une façon normale de traiter les enfants et va continuer avec ce fardeau. Ils vont devenir comme Hitler, Eichmann, [Rudolf] Hoss et les millions de partisans qui n'ont trouvés dans leur enfance que de la cruauté.


Que dites vous à propos des formes « modérées » de cruauté, comme la fessée, crier, et les humiliations verbales ?

La tragédie est que les gens qui ont été traités de cette façon – même si ils ne deviennent pas comme Hitler – prétendent que ce genre de traitements était nécessaire. Ils se réservent le droit de faire pareil à leurs enfants et sont réticents à passer des lois qui interdisent la fessée dans les écoles. Au royaume uni une telle loi n'est passée qu'en 1986, et je vois ce délais comme étant un effet de l'abus de l'enfant ici.

L'ignorance de notre société est le résultat de l'abus de l'enfant. Nous étions fessés pour devenir aveugles comme OEdipe. Nous devons voir pour donner à nos enfants la chance de grandir avec plus de responsabilités et plus de conscience que ce qui était disponible pour notre génération qui produit maintenant des bombes atomiques.



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