samedi 1 novembre 2008

"Dire la Vérité aux Enfants sur la Terreur", Traduction

Traduction de l'interview d'Alice Miller en Anglais: "Tell Children the Truth about Terror".

Une Liste des Traductions du site d'Alice Miller récapitule les documents de son site web traduits dans d'autres langues mais non disponibles sur son site web et quelques articles non référencés sur son site web.

"Dire la Vérité aux Enfants sur la Terreur
Interview originale "
Tell Children the Truth about Terror" en anglais, sur le site http://www.alice-miller.com, traduction en Français par Gaël Roblin, traduction non vérifiée par Alice Miller ou son équipe.

Interview par Oliver Bantle

sueddeutsche.de: Quels effets les images télévisées des attaques terroristes aux USA et dans la guerre en Afghanistan peut avoir sur l'esprit des enfants ?

A.Miller: Ces images n'étaient pas traumatisantes dans le véritable sens du terme parce qu'elles ne menaçaient pas notre existence physique réelle.

Donc les enfants recevant des punitions corporelles finissent par considérer leurs parents comme des "assaillants" ?

Ces actes de terrorisme nous font réaliser ce qu'un enfant d'un ou deux ans vit (et réprime) quand sans qu'aucun avertissement ils sont soudainement saisis et battus par les parents qu'ils aiment, même si la punition est "douce" et appelée "fessée". Les enfants en bas âge ne peuvent pas comprendre pourquoi ça devait leur arriver. Ils sont abasourdis, horrifié, totalement impuissants. Le monde entier vient en dégringolant en bas autour de leur oreilles, ils n'ont aucune idée de ce qui leur arrivera ensuite. Pour un petit bébé fragile, la fessée peut être aussi effrayante qu'un tremblement de terre pour un adulte qui a un cerveau complètement développé et qui peut saisir le sens de ce qui se passe pour lui. Son corps met de côté ses émotions, mais parce qu'elles sont réprimées tellement profondément qu'il n'est pas facile de les faire de nouveau remonter à la surface, sont inaccessibles à la mémoire consciente.

Comment les enfants peuvent ils venir à bout des images des grattes-ciels brûlants et des gens sautant des fenêtres ?

En exprimant leur sentiments et en voyant que les autres les comprennent.Peindre, dessiner et parler avec les autres peut être très utile dans ce processus.

Qu'est-ce les adultes peuvent faire pour aider ?

Les parents peuvent aider en prenant au sérieux les peurs et l'anxiété des enfants, en les écoutant, et en répondant à leurs questions sincèrement plutôt qu'en restant évasif. Les enfants comprennent souvent plus vite la vérité que les adultes parce que, contrairement aux adultes, ils ne sont pas habitués à déguiser leur connaissance par des théories.

Comment les adultes peuvent-ils rendre de tels événements compréhensibles pour les enfants ?

Nous devons leur dire la vérité, aussi difficile que ça puisse être. De tels échanges honnêtes peuvent approfondir et enrichir nos relations avec nos enfants. Nous devons leur dire qu'ils ont le droit à notre respect, qu'ils ne doivent jamais être battus ou humiliés. Et si ils l'ont été, c'est parce que leurs parents ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Une telle ignorance est quelquechose dont nous devons nous excuser auprès d'eux, ici et maintenant. Ce que ces attaques affreuses nous ont appris est que les gens qui peuvent faire de terribles choses aux autres doivent avoir fait l'expérience de terribles choses dans leur propre enfance.Personne n'est né étant le mal.

Donc la violence n'est pas innée mais acquise ?


Oui absolument.Nous apprenons la violence très tôt par nos propres parents, en les imitant. Les gens humiliés par des "corrections" physiques dans leur enfance doivent supprimer leur colère face à de tels traitements, jusqu'à ce qu'ils aient quelqu'un pour les aider. Mais nos corps stockent les mémoire de telles brutalités.Ultérieurement dans la vie ces victimes sont conduites par leurs mémoires inconscientes pour se venger impitoyablement sur des gens innocents.

Comment les adultes devraient réagir quand ils voient leurs enfants jouer et s'identifier avec les terroristes Arabes et les mettre dans la même catégorie que des figures comme Superman ?

Ceux qui produisent de tels films ont été eux mêmes sujets à des châtiments corporels très tôt dans leur vie. Les fantaisies d'omnipotence et les illusions de pouvoir d'un super humain (SuperMan) sont les dispositifs qu'ils dessinent pour parer leur véritables sentiments de blessures et d'impuissance. S'identifier avec les terroristes ont la même fonction. C'est une expression de la rébellion de l'enfant contre les désaccords obstinés ou probablement même la cruauté de leurs parents. Mais les enfants aiment toujours leurs parents et ne vont jamais les accuser directement.

Comment devrions nous réagir quand nous voyons nos enfants prétendre être des "terroristes" ?

Si les parents adoptent une attitude plus mature et arrêtent de vanter les punitions physiques comme une méthode d'éducation parentale, si ils agissent comme des partenaires respectueux de leurs enfants, alors les enfants n'auront pas besoin de jouer à être des terroristes. Ils seront content d'être capables de s'engager dans une communication paisible et confiante avec leurs parents plutôt que de se trouver eux mêmes dans un état constant d'hostilité. Je me réfère pas seulement ici à des cas extrêmes qui sont généralement reconnus pour présenter l'abus de l'enfant.Ils sont simplement la partie visible de l'iceberg. Je parle de la violence largement utilisée dans les familles comme une méthode "légitime" d'éducation et acceptée par 90 pour-cents de la population de ce monde. Il est étonnant que les églises n'aient jamais parlées contre cette croyance et cette pratique...

Quelles marques vont laisser les événements présents dans l'esprit des enfants d'aujoud'hui quand ils grandiront ?

Les événements eux mêmes ne vont pas nécessairement avoir un quelconque effet négatif sur le développement ultérieur des enfants. En effet, si ils ont vécus ces événements en compagnie d'adultes éclairés, empathiques et ont été capables de leur parler librement de ce qu'ils ont vus, ça peut même amener à une consolidation et différenciation de leur réponse émotionnelle.Le corps d'un enfant sait tout ce qui s'est passé.Mais le seul langage à ces commandes est le développement de symptômes physiques.

Pourquoi est il si important de parler de ces choses ouvertement ?

Les sentiments sur lesquels nous pouvons mettre un nom et les sentiments que nous partageons avec les autres sont plus facile à catégoriser et contrôler. Si les parents sont enclins à concéder que la correction physique infligée sur les petits enfants est dangereuse et peut avoir de désastreuses conséquences, ça donnera à l'enfant la confirmation qu'il doit trouver sa voie dans le monde et de refuser la croyance en des choses qui n'ont pas de fondations logiques. C'est une source d'assurance.

Est-ce que la violence et la guerre peuvent être empêchés ?

Nous avons instamment besoin d'une loi interdisant à tous les parents de ce monde de battre, de donner une fessée ou de taper les enfants en bas âge.Si la cruauté est infligée sur les enfants à une époque ou leur cerveau n'est pas complètement développé (les premiers 3 ou 5 ans), ces enfants vont plus tard être déterminés à se venger eux mêmes sur la société pour l'ensemble des violences et des brutalités auxquelles ils ont été soumis, à moins que, ils aient la chance d'avoir ce que j'appelle un "témoin secourable" vers qui se tourner pour avoir de l'aide.

Qu'est-ce qui peut arriver si les enfants sont laissés seuls avec la violence qui leur est infligée ?

De tels témoins sont remarquables par leur absence dans les années d'enfance des dictateurs de tous les plus horrible dictateurs du siècle dernier: Hitler, Staline, Mao, Franco, Ceaucescu.Pour cette raison (et beaucoup d'autres), je suis convaincue qu'avec une telle loi dans 20 ans la société humaine serait sans terroristes et criminels.Elle consisterait à la place en des individus responsables capables d'une communication paisible, non violente parce qu'ils n'étaient pas battus quand ils étaient petits et pas forcés à grandir dans une atmosphère d'hostilité.

Cela semble très utopique.

Ce n'est pas une vision désespérément utopique mais la conséquence logique de la connaissance qui est déjà disponible mais qui doit encore être largement disséminée. Ce que cette connaissance nous dit est que le traumatisme stocké dans le cerveau mais nié par notre esprit conscient sera toujours transmis à la génération suivante."

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