vendredi 12 décembre 2008

Les Conséquences Politiques de l'Abus de l'Enfant

Traduction d'un article en Anglais d'Alice Miller: "The Political Conséquences of Child Abuse".

Une Liste des Traductions du site d'Alice Miller récapitule les documents de son site web traduits dans d'autres langues mais non disponibles sur son site web et quelques articles non référencés sur son site web.

Voir aussi l'article sur l'enfance d'Adolf Hitler et l'éducation répandue en Allemagne qui a permis à Hitler de trouver tant de partisans pour sa cause à l'époque: "Adolf Hitler: Comment un Monstre Peut Il Réussir à Aveugler une Nation ?"


On reparle d'Hitler et de son enfance, et l'on voit bien que grâce à l'éducation violente très répandue à l'époque, et au racisme prévalant dans la société de l'époque, bien avant la naissance d'Hitler, racisme à la base envers les enfants, enfants qui ensuite essaient de se libérer de cette haine contre des boucs émissaires, c'est à dire détruire l'origine de leur haine, il a profité de cette violence très présente qu'il a lui même subis pour utiliser les facilités de la société de l'époque pour satisfaire sa soif de vengeance personnelle. Vengeance liée à sa propre histoire personnelle et son enfance.


"Les Conséquences Politiques de l'Abus de l'Enfant

par Alice Miller

Journal of Psychohistory 26 (2) Courant 1998

Article original "The Political Consequences of Child Abuse" en anglais, sur le site http://www.psychohistory.com/, traduction en Français par Gaël Roblin, traduction non vérifiée par Alice Miller ou son équipe.

Adresse originale: http://www.psychohistory.com/htm/06_politic.html


Bien que des siècles de romans et d'autobiographies aient traités le sujet des abus de l'enfant sous toutes ses formes, la société a été lente dans la reconnaissance de la fréquence avec laquelle cet assaut est commis. Seulement dans les trente dernières années il y a eu de réels progrès avec ce respect, et par la plupart dus aux efforts d'un petit nombre de chercheurs et par dessus tout aux médias. Les conséquences qu'un abus subis très jeune va avoir pour les victimes dans leur vie adulte sont sous estimées et défois contestées. Les implications ont été largement ignorées, et il y a accordement très peu de leurs mentions dans les études historiques et antropologiques. Ainsi, le sociologue Wolfgang Sovsky est capable d'écrire un travail impressionnant sur les formes de la violence sans faire une seule référence à la dimension de l'enfance. Il donne une place très considérable à la volonté d'infliger de la souffrance, l'appelle « mystérieuse », mais il est facilement explicable une fois que nous avons envisagé l'idée que le corps des exécuteurs, bourreaux, et les orchestrateurs de chasse à l'homme organisée ont déjà appris leurs leçons fatidiques très tôt et donc de façon très efficace.


Aussi Goldhagen se limite lui même à une discussion phénoménologique des gens qui ont été volontaires pour torturer et humilier les autres, sans donner aucune considération à leur enfance. Il consacre vraiment beaucoup d'attention aux émotions des criminels, un sujet jusqu'ici en grande partie ignoré, mais sans l'arrière plan de leur éducation précoce leur comportement reste mystérieux. Le lecteur recherche en vain une explication. Qu'est-ce qui a fait que des membres respectés de la société ont soudain agis comme des monstres ? Comment un ancien enseignant comme Klaus Barbie, et d'autres hommes décrit par leurs filles comme étant des pères soucieux, ont fait torturer ou torturé eux mêmes des gens innocents ? Goldhagen ne se pose pas cette question. Il est convaincu que les références au traditionnel anti-sémitisme en Allemagne fournissent une réponse satisfaisante. Elles ne le font pas.

L'hypothèse que l'anti-sémitisme Allemand était la véritable raison de l'Holocauste a été critiqué en comparaison avec la première guerre mondiale. A ce moment là, l'anti-sémitisme était aussi fort en Allemagne mais il n'y a pas eu en résultat de génocide organisé. Et pourquoi aucun Holocauste dans d'autres pays anti-sémites, Pologne, Russie, et d'autres parts de l'Europe ?

L'argument que dans la république de Weimar le chômage et la pauvreté a causé d'immenses frustrations générales qui ont été déchargées par le meurtre de masse des Juifs est à peine convaincant, étant donné qu'Hitler a rapidement réussi à contrôler le chômage.

Il doit y avoir d'autres facteurs en jeu qui ont été jusque là ignorés, facteurs expliquant d'une certaine façon pourquoi l'Holocauste est arrivé en Allemagne et pourquoi c'est arrivé à ce moment particulier plutôt qu'à un autre. De mon point de vue, l'un des facteurs possible est l'éducation destructrice à l'obéissance pratiquée très largement sur les enfants au changement du siècle en Allemagne, un style que je n'ai aucune hésitation à qualifier d'abus universel d' enfants en bas âge.


Bien sûr les enfants dans d'autres pays ont été et sont toujours maltraités au nom de l'éducation ou d'en prendre soin, mais peu étant déjà bébés et peu avec la caractéristique systématique de perfection de la pédagogie Prussienne. Dans les deux générations avant l'achèvement d'Hitler au pouvoir, l'implémentation de cette méthode avait été porté à un haut degrés de perfection en Allemagne. Avec cette fondation sur la quelle construire, Hitler à finalement achevé ce qu'il voulait: « Mon idéal d'éducation est élevé. Tout ce qui est faible doit être mis dehors. Dans la forteresse de mes militants une génération de jeunes gens va grandir pour combattre la peur au coeur du monde. Des jeunes violents, puissants, sans peur est ce que je veux. Les jeunes doivent être tout ça. Il doivent résister à la douleur. Il ne doit rien avoir de faible ou de tendre en eux. Le prédateur magnifique doit étinceler de leurs yeux à nouveau. Je les veux beaux et forts... Je peux de cette façon modeler les choses à nouveau ». Ce programme d'éducation reposant sur l'extermination de tout ce qui vit – était le précurseur des plans d'Hitler pour l'extermination d'une nation entière. En effet, c'était le préalable pour le succès final de ces créations.


Les nombreux et très largement répandus écrits du Dr. Daniel Gottlieb Moritz Schreber, l'inventeur des Schrebergärten (le mot allemand pour les jardin familiaux) sont d'intérêt majeur ici. Certains d'entre eux ont été réédités jusqu'à 40 éditions, et leur centre d'intérêt était d'instruire les parents au dressage systématique des enfants depuis les tous premiers jours de leur vie. Beaucoup de gens motivés par ce qu'ils pensaient être les meilleures des intentions ont observé les conseils donnés par Schreber et d'autres auteurs sur la meilleure façon d'élever leurs enfants si ils voulaient les faire devenir des sujets modèles du Reich Allemand. Ils l'ont fait sans soupçonner même à distance qu'ils exposaient leurs enfants à une forme de torture systématique avec des effets à long terme. Les phrases et dictons que les Allemands disent comme « Félicitez les choses qui nous rendent forts » et « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », toujours entendues d'éducateurs de l'ancienne école, ont probablement pour origine cette période.

Morton Schatzman, qui cite des passages éclairants des écrits de Schreber's, partage l'opinion que nous ne sommes pas ici en présence de méthodes pour élever l'enfant mais d'instructions systématiques pour la persécution de l'enfant. Une des convictions de Schreber est que quand l'enfant crie il devrait être fait pour qu'il renonce l'utilisation « d'almonestations physiques perceptibles », assurant ces lecteurs « qu'une telle procédure est seulement nécessaire une fois, ou au plus deux, et alors on est le maitre de l'enfant pour tous le temps. Depuis lors une regard, un seul geste menaçant suffira pour subjuguer l'enfant ». Par dessus tout, le nouveau né devrait être entrainé depuis le tout premier jour à obéir et à se retenir de crier.

Aujourd'hui, les gens qui ont été élevés dans quoi que ce soit approchant une voie humaine vont difficilement imaginer la rigueur et la ténacité avec laquelle Schreber lui même a implémenté ce programme. Le psychanalyste Wilhelm G. Niederland cite des exemples qui mettent en lumière les pratiques quotidiennes de dressage de l'enfant à l'obéissance dans ces décennies, par exemple, pour inculquer l'art de « la négation de soi » aux petits enfants. « Cette méthode doit être simple et effective: l'enfant est placé sur les genoux d'une bonne d'enfants pendant que cette dernière mange ou boit selon ce qu'elle prend. Cependant, aussi urgent que les besoins oraux de l'enfant puissent être dans cette situation, ils ne doivent pas être satisfaits ».

Niederland cite un passage de la propre vie de famille de Schreber. Une nounou mangeant des poires pendant que l'un de ses enfants était sur ses genoux fût incapable de résister à la tentation de donner au petit enfant un bout de fruit. Elle fût immédiatement renvoyée. La nouvelle de cette mesure draconienne se répandu rapidement à toutes les autres nounou de Leipzig, et depuis cette époque, écrit Schreber, il « n'a jamais rencontré de nouveau une telle insubordination, que ce soit avec cet enfant ou avec n'importe lequel des autres qui sont venus plus tard ».


Contrairement à l'idée reçue qui prévalait aussi récemment qu'il y a 15 ans, le cerveau humain à la naissance n'est pas complètement développé. Les habilités qu'un cerveau humain développe dépend de l'expérience dans les premiers trois ans de la vie. Les études sur les enfants roumains abandonnés et sévèrement maltraités ont révélés des lésions saisissantes dans certaines régions du cerveau et ont remarqué des insuffisances émotionnelles et cognitives plus tard dans la vie. En accord avec les très récentes découvertes neurobiologiques, les traumatismes répétés entrainent une augmentation d'hormones de stress qui attaquent les parties sensibles du cerveau et détruisent les neurones existants. Les autres études d'enfants maltraités ont révélées que les aires du cerveau responsables de gérer les émotions sont 20 à 30 pour-cents plus petites que chez des personnes normales.

Les enfants systématiquement soumis à l'exercice de l'obéissance autour du début de 20ème siècle n'étaient pas seulement exposés aux « corrections » corporelles mais aussi à de sévères privations émotionnelles. Les manuels d'éducation de l'époque décrivaient les démonstrations physiques d'affection comme caresser, embrasser, câliner comme étant des indications d'une attitude de faiblesse, de mièvrerie. Les parents ont été avertis des effets désastreux de gâter leurs enfants, une forme d'indulgence entièrement incompatible avec l'idée prévalente de rigueur et de sévérité. En conséquence, les enfants ont souffert d'absence de contacts aimants directs avec les parents. Le mieux qu'ils pouvaient attendre était de trouver un substitut des serviteurs, qui dans de nombreux cas utilisaient et exploitaient l'enfant comme des objets de plaisir, augmentant ainsi la confusion émotionnelle de l'enfant.

Depuis les expériences conduites sur des singes par le Dr. Harlow dans les années 50, nous savons que les animaux élevés par des mères « robots » sont devenus plus tard agressifs et n'ont pas montré d'intérêt dans leur propre progéniture. Les nouvelles recherches sur les macaques ont révélées qu'ils tuent même des membres de leurs propres espèce si ils ont été élevés sans soins appropriés. Les études de John Bowlby's sur l'absence d'attachement chez les délinquants et les descriptions de René Spitz de petits enfants mourant après des négligences émotionnelles à l'hôpital durant leur hospitalisation sous des conditions extrêmement hygiéniques est une indication que non seulement l'animal mais aussi les bébés humains ont besoin de contacts qui ne sont pas seulement avec leurs parents si la socialisation doit prendre un cours normal.

Ces découvertes présentées par Bowlby et Splitz il y a plus de 40 ans sont corroborées par les récentes recherches neurobiologiques. Les études en question suggèrent que non seulement les maltraitances actives mais aussi l'absence de contacts physiques aimants entre l'enfant et les parents vont causer des dommages à certaines aires du cerveau, notamment celles responsables des émotions, qui restent sous développées. De là les enfants « subjugués par les apparences » ont souffert de dommages émotionnels qui développeront leur potentiel destructeur complet à la prochaine génération.

Les recherches actuelles neurobiologiques rendent plus facile pour nous la compréhension de la façon dont les Nazis comme Eichmann, Himmler, Höss et d'autres fonctionnaient. Leur obéissance rigoureuse a dans leur petite enfance empêché le développement de capacités humaines comme la compassion et la pitié pour les autres. Ils étaient incapables d'émotions face au malheur, de tels sentiments leurs étaient étrangers. Leur totale atrophie émotionnelle ont permis aux auteurs des crimes les plus haineux imaginables de fonctionner « normalement » et de continuer d'impressioner leur environnement avec leur efficacité dans les années après la guerre sans le moindre remord. Dr. Mengele a pu accomplir les plus cruelles expériences sur les enfants juifs à Auschwitz et alors a vécu 30 ans comme un homme « normal », bien adapté.

En l'absence de facteurs positifs, d'affection et de témoin secourable, la seule voie ouverte à l'individu maltraité est le désaveu de la souffrance personnelle et l'idéalisation de la cruauté avec ces effets dévastateurs ultérieurs. Subir une éducation extrêmement cruelle et humiliante au stade préverbal, habituellement sans témoin secourable, peut instiller chez la victime l'admiration de cette cruauté si il n'y a personne dans le voisinage immédiat de la victime pour remettre en question ces méthodes et lui montrer des valeurs humaines. Les gens soumis aux mauvais traitements dans leur enfance peuvent insister toute leur vie que battre les enfants est sans danger et que les punitions corporelles sont salutaires même si il y a la preuve écrasante, formelle, du contraire. Vice Versa, un enfant protégé, aimé, et chéri depuis le début, prospérera grâce à cette expérience tout sa vie.

Binjamin Wilkomirski, l'auteur d'un livre poignant et intensément lumineux à propos de son enfance dans les camps de concentration, m'a confié une fois lors d'une rencontre personnelle des observations qu'il a fait avec les yeux d'un prisonnier mais d'un enfant extrêmement ouvert, éveillé sur le comportement de femmes gardiennes de camp. Il a dit qu'il a pris 50 ans pour se renseigner sur qui étaient vraiment ces « blokowas », ces femmes qui ont spontanément et sans réserve accepté l'emploi de tourmenter et humilier les enfants Juifs et les ont soumis à toutes les variétés concevables de cruauté mentale et physique.

A son grand étonnement, la lecture des rapports a révélé que la plupart d'entre elles étaient de jeunes femmes entre 19 et 21 ans qui avaient autrefois un travail tout a fait ordinaire de vendeuses ou de couturières et dont les biographies ne contenaient rien d'inhabituel. Pendant le procès il a été unanimement reconnu qu'elles n'étaient pas conscientes que les enfants juifs étaient des êtres humains. La conclusion suggérée immédiatement est qu'en fin de compte la propagande et la manipulation ont suffit à transformer les gens en de sadiques exécutants et meurtriers de masse.

Ce n'est pas une opinion que je partage. Au contraire. Je crois que seulement les hommes et les femmes qui ont fait l'expérience de la cruauté mentale et physique dans les premières semaines et mois de la vie et à qui l'on n'a pas montré d'amour du tout peuvent s'être laissés être eux mêmes les bourreaux à la disposition d'Hitler. Comme le matériel des archives de Goldhagen le montre, il n'ont pas eu besoin ensuite d'endoctrinement parce que leur corps savait déjà exactement ce qu'ils voulaient faire aussi tôt qu'ils étaient autorisés à suivre leurs penchants. Et comme les juifs, jeunes ou vieux, ont été déclarés comme n'étant pas des être humains, il n'y avait rien pour les stopper d'infliger leurs penchants. Mais aucune quantité d'endoctrinement seul, à l'école ou ailleurs, ne va relâcher la haine dans une personne qui n'a pas de pré-conditionnement dans cette direction. C'est bien connu qu'il y avait des Allemands comme Karl Jaspers, Hermann Hesse ou Thomas Mann, qui ont immédiatement reconnu la déclaration que les Juifs n'étaient pas des être humains comme un signal d'alarme et le cri de ralliement d'une barbarie non entravée.

Pour les gens comme les « blokowas », exposées à la confusion émotionnelle dans leur petite enfance, la déclaration était le moment opportun. Tout ce dont elles avaient besoin de faire était de refuser que les enfants se lavent eux mêmes et ça leur donnait des raisons suffisantes de les haïr d'être sâles et noirs comme du charbon. Elles pouvaient jeter des morceaux de sucre aux enfants affamés et alors les mépriser pour la ferveur avec laquelle ils ont se sont précipités pour en attraper. Ces jeunes femmes pouvaient rendre ces enfants précisément comme elles en avait besoin pour se sentir supérieures et ainsi décharger sur leurs victimes la vieille rage inconsciente sommeillant en elles.

Cependant, aussi brutalement que ces gens ont été élevés , ils n'ont montré aucun signe immédiat du mal qu'on leur a fait. Au contraire. La plupart d'entre eux sont devenus des jeunes personnes bien adaptées. Mais tôt ou tard, généralement une génération plus tard, quand les enfants tourmentés sont devenus eux mêmes parents, les anciennes victimes font la même chose avec leurs enfants que ce qui leur a été fait, sans aucun sentiments de culpabilité. C'était la seule chose qu'ils connaissaient, après qu'ils aient réprimés et nié leur propre douleur.


L'étude des abus sur les enfants nous confronte avec le fait stupéfiant que les parents vont infliger la même punition ou négligeront leurs enfants comme ils en ont fait l'expérience eux mêmes au début de leur vie. Mais étant adultes ils n'ont pas de souvenirs de ce qui leur est arrivé. Dans le cas des abus sexuels sur les enfants, c'est habituel pour l'auteur du crime de n'avoir aucune connaissance consciente du début de leur propre vie – l'histoire doit être au moins coupée des sentiments réveillés par ces expériences. Ce n'est pas avant qu'ils soient en thérapie – en supposant qu'il en fasse une – qu'il apparait qu'ils ont reproduit ce par quoi ils étaient passés étant enfants.

La seule explication que je peux avancer pour ce fait est que l'information sur la cruauté dont on a souffert dans l'enfance reste stockée dans le cerveau sous la forme de mémoires inconscientes. Pour un enfant, l'expérience consciente de tels mauvais traitements est impossible. Si les enfants ne veulent pas s'écrouler sous la peur et la douleur, il doivent réprimer cette connaissance. Mais la mémoire inconsciente les conduit à reproduire ces scènes réprimées encore et encore dans l'attente (et avec le faux espoir) de se libérer des peurs que la cruauté et l'abus ont laissés avec eux. Les victimes crées les situations dans lesquelles elles peuvent assumer le rôle actif pour surmonter les sentiments d'abandon et s'échapper de l'anxiété inconsciente.

Mais cette libération est apparente parce que les effets du passé ne changent pas aussi longtemps qu'ils demeurent inaperçus. Les criminels vont encore et encore rechercher de nouvelles victimes. Aussi longtemps que l'on projette la haine et la peur sur des boucs émissaires, il n'y a pas d'issue pour arriver au bout de ces sentiments. Pas avant que la cause ai été reconnue et que la compréhension de la réaction naturelle aux méfaits puissent dissiper la haine aveugle causée aux victimes. La fonction que ça exerce, masquer la vérité, n'est plus nécessaire. Les criminels sexuels ayant travaillés durant leur vie en thérapie ne courent plus le risque d'une répétition destructive de leur traumatismes.


Qu'est-ce que la haine ? Comme je la vois, c'est une conséquence possible de la rage et du désespoir qui ne peut pas être senti consciemment par un enfant qui a été négligé et maltraité même avant qu'il ou elle apprenne à parler. Aussi longtemps que la haine dirigée contre les parents ou d'autres personnes s'occupant de l'enfant reste inconsciente ou reniée, elle ne peut pas se dissiper. Elle peut seulement être prise sur soi ou être transférée, sur des boucs émissaires comme nos propres enfants ou des ennemis présumés. L'observation compatissante des cris des petits enfants à la maison force le spectateur à remarquer combien les sentiments impliqués doivent être intenses. La haine peut finalement fonctionner comme étant une défense qui sauve la vie contre le fait d'être impuissant.

Les études déjà à ma disposition en 1980 et citées dans mon livre « C'est Pour Ton Bien » ont confirmées ma conjecture que, autant dans l'Allemagne Nazi que chez les soldats professionnels Américains qui ont volontairement servi au Vietnam, les enfants brutalement élevés figuraient parmis les criminels de guerre les plus vindicatifs. Une confirmation ultérieure a été apportée par l'étude des biographies d'enfance de ces personnes exceptionnelles qui ont eu en temps de terreur le courage de sauver les autres de l'extermination.

Pourquoi y a-t-il des gens assez courageux pour risquer leur vie pour sauver des Juifs de la persécution Nazi ? Beaucoup d'enquêtes scientifiques ont été faites sur cette question. La réponse usuelle tourne autour de valeurs religieuses ou morales comme la charité Chrétienne ou un sens de la responsabilité instillée en eux par les parents, professeurs et autres personnes qui s'occupaient de l'enfant. Mais il n'y a pas de doutes que l'on donnait aux supporters actifs de l'extermination et des partisans une éducation religieuse. Donc cela peine à fournir une explication suffisante.

J'étais convaincue qu'il devait y avoir un facteur spécial dans l'enfance des sauveurs, dans l'atmosphère prévalente de leur enfance, qui a fait une différence fondamentale entre ce que les criminels ont subis, mais tout d'abord je ne pouvais pas prouver mon hypothèse. Pendant des années j'ai recherché en vain un livre qui couvrirait ce sujet de manière satisfaisante. Finalement, grâce à l'aide de Lloyd deMause, j'ai trouvé une étude empirique par les Oliners « La Personnalité Altruiste: Les Sauveurs de Juifs en Europe », basée sur les interviews de plus de 400 témoins de ces jours sombres. Cela a confirmé mon hypothèse. L'étude conclut que le seul facteur qui distingue les sauveurs des criminels et des partisans était la façon dont ils avaient été élevés par les parents.

Presque tous les sauveurs interviewés ont reportés que leurs parents ont tentés de les discipliner avec des arguments plutôt que des punitions. Ils étaient seulement rarement sujets à des punitions corporelles, et si ils l'étaient c'était invariablement en connexion avec un comportement délictueux et jamais parce que les parents ont senti le besoin de se décharger de sentiments incontrôlables et inexplicables de rage sur eux. Un homme s'est rappelé qu'il avait été une fois fessé pour avoir emmené de petits enfants sur un lac gelé et mis leur vie en danger. Un autre à annoncé que son père l'avait frappé seulement une seule fois et qu'il s'était ensuite excusé. Beaucoup des déclarations peuvent être paraphrasées comme ça: « Ma mère a toujours essayé de m'expliquer ce qui était mauvais dans ce que j'avais fait. Mon père a aussi passé beaucoup de temps à me parler. J'étais impressionné parce ce qu'il devait dire ».

Quelle image différente nous avons des rapports des criminels et des partisans: « Quand mon père était saoul, il m'a fouetté. Je ne savais jamais pourquoi j'étais battu. Souvent c'était pour des choses que j'avais fait il y a des mois. Et quand ma mère était furieuse, elle battais n'importe qui sur son passage, y compris moi ».

A la différence de telles décharges affectives non contrôlées subjectivement ressenties comme étant justifiées, expliquer ce que le parent ressent comme étant mauvais est synonyme de croire dans les bonnes intentions de l'enfant. Un tel mouvement est motivé par le respect et la confiance dans l'habilité de l'enfant à se développer et à améliorer son comportement.

Les gens à qui l'on a donné de l'affection et du soutient imitent rapidement la nature sympathique et autonome de leurs parents. Le point commun de tous les secoureurs étaient la confiance en soi, la possibilité de prendre des décisions immédiates et la capacité d'empathie et de compassion avec les autres. Soixante dix pour-cents d'eux disaient que ça leur à pris seulement quelques minutes pour décider si ils voulaient intervenir. Quatre vingt pour-cents ont dit qu'il n'ont pas consulté d'autres personnes. « Je devais le faire, je ne pouvais pas être innocupé et observer l'injustice sans rien faire. »

Cette attitude, prisée dans toutes les cultures comme « noble », n'est pas quelque chose d'instillé en l'enfant avec des belles paroles. Si le comportement montré par ceux qui s'occupent de l'enfant est en contradiction avec leur propre mots, si les enfants sont battus au nom d'idéaux élevés, comme c'est toujours la coutume dans certaines écoles catholiques, alors ces sentiments élevés sont condamnés à ne pas être entendus et même à provoquer la haine et la violence. Les enfants peuvent finir par imiter ces expression spirituelles et les ressortir plus tard dans la vie, mais il ne vont jamais les mettre en pratique parce qu'ils n'ont pas d'exemple à reproduire.

Martin Luther, par exemple, était un homme intelligent et éduqué, mais il a haït le juifs et a encouragé les parents à battre leurs enfants. Il n'était pas un sadique pervertis comme les bourreaux d'Hitler. Mais 400 ans avant Hitler il disséminait ce type de conseils destructeurs. En accord avec la biographie de Eric Ericson, sa mère le battait sévèrement avant qu'il n'ait été traité comme ça pas son père et son enseignant. Il a cru que cette punition l'avait « rendu bon » et était donc justifiée. La conviction stockée dans son corps que si les parents l'ont fait alors ce doit être juste de tourmenter quelqu'un de plus faible que soi a laissé une impression beaucoup plus durable que les commandements divins et les exhortations Chrétiennes à aimer votre voisin et à être compatissant envers le faible.

Des cas similaires sont discuté par Philip Greven dans son livre très informatif, « Spare The Child ». Il cite divers hommes et femmes américans de l'église recommandant de battre cruellement les petits enfants dans les premiers mois de la vie comme étant une méthode pour s'assurer que la leçon reste apprise indélibilement en eux pour le reste de leur vie. Malheureusement, ce n'était que trop juste. Ces terribles textes desctructeurs ont trompés de nombreux parents comme étant la preuve concluante de effets à long termes des maltraitances. Ils pourraient seulement avoir été écrit par des gens ayant été exposés à la merci d'impitoyables tortures étant enfant et plus tard ont glorifiés ce qui leur à été fait. Heureusement, ces livres n'ont pas été édités 40 fois aux USA.


Un animal va répondre à une attaque avec « le combat ou la fuite ». Aucun chemin n'est ouvert à un enfant exposé à l'agression d'immédiates personnes de la famille. Ainsi la réaction naturelle reste en place, défois pour des décennies, jusqu'à ce qu'elle puisse être transférée sur un objet plus faible. Alors les émotions réprimées sont relâchées contre les minorités. Les cibles varient de pays en pays. Mais les raisons pour cette haine sont probablement identiques partout dans le monde.

Nous savons qu'étant enfant Hitler était tourmenté, humilié, et moqué par son père, sans la moindre protection de sa mère. Nous savons aussi qu'il niait ses véritables sentiments envers son père. Les sources réelles de sa haine deviennent ainsi évidentes. J'ai recherché les vrais motifs pas seulement pour la folie mentale d'Hitler mais aussi pour beaucoup d'autres dictateurs. Dans tous j'ai identifié les effets de la haine d'un parent qui reste inconsciente pas seulement parce que haïr un parent était strictement prohibé, mais aussi parce que c'était dans l'intérêt de l'auto protection de l'enfant de maintenir l'illusion d'avoir un père aimant. C'était seulement sous la forme d'une déviation sur les autres que la haine était permise, et pouvait alors couler librement. Hitler aurait eu de la peine à trouver tant de support si les modèles de l'enfant auxquels il a été exposé et leurs effets nuisibles ultérieurs n'avaient pas été si répandus en Allemagne et en Autriche.

Mais les problèmes spécifiques d'Hitler avec les Juifs peuvent être en fait tracés en arrière durant la période avant sa naissance. Dans sa jeunesse, sa grand mère paternelle a été employée chez un marchand Juif de Graz. Après être retourné à la maison au village Autrichien de Braunau, elle a donné naissance à son fils, Alois, plus tard il est devenu le père d'Hitler, et a reçu pour élever l'enfant des paiments de la famille de Graz pendant 14 ans. Cette histoire qui est raconté dans beaucoup de biographies d'Hitler représentait un dilemme pour la famille d'Hitler. Il avaient intérêt de nier que la jeune femme avait été laissée avec l'enfant par le marchant Juif ou son fils. D'un autre coté, c'était impossible d'affirmer qu'un Juif va payer une pension alimentaire sans de bonnes raisons. Une telle générosité de la part d'un Juif aurait été inconcevable pour les habitants d'un village Autrichien. Ainsi la famille Hitler a été face au dilemme insoluble d'inventer une version qui servirait pour annuler leur « disgrâce ».

Pour Alois Hitler [NDT: le père d'Hitler], la suspicion qu'il pourrait être de descendance Juive était insupportable dans le contexte de l'époque anti-Juif dans lequel il a grandi. Tous les honneurs qu'il a gagné lui même en étant un officier des douanes étaient insuffisants pour le libérer de la rage latente de la disgrâce et de l'humiliation qu'il a connu sans que ce soit sa propre faute. Le seul chose qu'il pouvait faire en toute impunité était de prendre sa revanche sur son fils Adolf. Selon les rapports de sa fille de son ancien mariage Angela, il battait son fils impitoyablement tous les jours. Dans la tentative d'exorciser ses peurs de son enfance, son fils a élevé l'illusion maniaque qu'il était venu au monde pour libérer non seulement lui même du sang Juif mais aussi l'Allemagne et plus tard le monde. Jusqu'à sa mort dans le bunker, Hitler est resté une victime de cette illusion parce que toute sa vie sa peur de sa moitié juive de père est restée bloquée dans son inconscient.


J'ai développé ces idées avec plus de détails dans mon livre, « C'est Pour Ton Bien ». Beaucoup de gens m'ont dit qu'il ont trouvés très troublantes et d'aucune façon suffisante les explications des actes d'Hitler. Pas toutes ces actions, peut être, mais certainement ces illusions. Et ces illusions sont les fondations de ces actions. Je peux certainement dépeindre le garçon Hitler jurant vengeance sur « les juifs », ces figures imaginaires monstrueuses d'une imagination déjà malade. Consciemment, il a probablement pensé qu'il aurait pu avoir une vie heureuse si les « Juifs » n'avaient pas plongé sa grand mère dans le disgrâce et que lui et sa famille ont du vivre avec. Et c'était ça à ses yeux qui ont servi d'excuses aux coups qu'il a reçu de son père, qui après tout était lui même une victime du comportement diabolique et omnipotent des Juifs. Dans l'esprit d'un enfant en colère, très confus, c'est seulement une courte étape vers l'idée que les juifs doivent être exterminés.


Pas seulement les juifs. Dans la maison de la famille d'Hitler vivait pour des années une tante schizophrénique imprévisible Johana dont le comportement était reporté comme étant très effrayant pour l'enfant. Une fois adulte, Hitler a ordonné de tuer chaque handicapé et personne psychotique pour libérer la société Allemande de son fardeau. L'Allemagne semblait symboliser pour lui l'enfant innocent qui devait être sauvé. En conséquence, Hitler devait protéger sa nation des dangers auxquels il a lui même du faire face. Absurde ? Pas du tout. Pour un esprit inconscient, ce type de symbolisation paraît tout à fait normal et logique.

En plus des sources de sa peur connectées avec son père et sa tante, il y avait sa première relation avec sa mètre très intimidante qui vivait dans le peur constante des explosions violentes de son mari et de ses coups. Elle l'appelait « Oncle Aloïs » et a enduré patiemment ses traitements humiliants sans aucune protestation. La mère d'Hitler a perdu les trois premiers enfants à cause d'une maladie, et Adolf était le premier enfant qui a survécu à la petite enfance. Nous pouvons facilement imaginer que le lait qu'il a bu de sa mère était « empoisonné » d'une certaine façon par les propres peurs de sa mère. Il a but du lait en même temps que les peurs de sa mère, mais il était bien sûr incapable de comprendre ni de les intégrer. Ces peurs irrationnelles – que quelqu'un d'extérieur, observant ces discours peut reconnaitre restèrent non reconnues et inconsciente à Hitler jusqu'à la fin de sa vie. Stockées dans son corps , elles l'ont poussées constamment à de nouvelles actions destructrices, dans sa tentative sans fin de trouver une solution.

Dans la vie de tous les tyrans que j'ai examiné, j'ai trouvé sans exception des pensées paranoïdes liées à leur biographie dans leur petite enfance et la répression des expériences qu'ils ont vécus. Mao avait été régulièrement fouetté par son père et plus tard a envoyé 30 millions de personnes à leur mort. Mais nous avons beaucoup de difficultées à admettre la mesure complète de l'étendue de la rage qu'il a du ressentir contre son propre père, un enseignant très sévère qui a essayé à travers les coups de « faire de son fils un homme ». Staline a causé des millions de souffrances et de morts parce que même à l'apogée de son pouvoir ses actions étaient déterminée par des peur infantiles inconscientes d'impuissance. Apparemment son père, un pauvre cordonnier de Géorgie, tentait de noyer sa frustration dans la liqueur et fouettait son fils presque tous les jours. Sa mère montrait des traits psychotiques, était complètement incapable de défendre son fils et était habituellement en dehors de la maison soit priant à l'église ou faisant le ménage chez le prêtre. Stalin a idéalisé ses parents jusqu'à la fin de sa vie et était constamment hanté par la peur des dangers qui n'existaient plus depuis longtemps mais qui étaient toujours présents dans son esprit dérangé. La même chose doit être vraie pour beaucoup d'autres tyrans. Les groupes de gens qu'ils ont choisis pour la persécution et les mécanismes de rationalisation qu'ils ont employés étaient différents dans chaque cas, mais la raison fondamentale derrière ça était probablement identique. Il en appelaient souvent aux idéologies pour déguiser la vérité et leur propre paranoïa. Et les masses ont fait corps avec leur enthousiasme parce qu'elles étaient inconscientes de leurs motifs réels, incluant ceux opérant dans leurs propres biographies. Les fantasmes de vengeances d'individus ne seraient pas pris en compte si la société ne montrait si régulièrement un empressement naif pour les aider à devenir vrai.

Naturellement, mes références à Schreber et ses méthodes ne sont pas suffisantes pour expliquer l'histoire de l'Holocaust. Un nombre infini de livres ont été écrits à ce propos, mais l'énormité de ces crimes défient la compréhension. Beaucoup plus de recherche se doivent d'être faites avant que nous puissions commencer de vraiment comprendre. Etant donné ce que nous savons aujourd'hui, tenter de construire une explication autour d'un seul facteur va résulter dans de stupides simplifications. Ca laisse trop de choses en dehors. Aussi, une explication mono-causale peut conduire à une exonération des criminels, les délivrant de leur responsabilité en les déclarant malades. Aucune éducation, aussi cruelle soit elle, n'est un permit de tuer. Mais imputer tout ça sur un plan génétique défectueux est insatisfaisant. Pourquoi devrait il y avoir tant de gens nés 30 ou 40 ans avant l'Holocauste en Allemagne avec une telle disposition génétique fatidique ? Je ne connais pas de chercheur qui ont essayés de répondre à cette question.

Mes références aux humiliations systématiques des enfants autour du début du siècle [NDT: le début du 20ème siècle] et à la torture à laquelle les petits enfants étaient exposés (tragiquement jamais reconnue comme tel par les parents), me semblent, cependant, être un élément important dans la concaténation complexe de causes. Malheureusement on doit encore leur donner l'attention qu'elles méritent. La raison pour cette négligence sont probablement connectées de près avec le tabou général qui a été imposé au sujet de l'enfance. Mais pour des raisons pragmatiques, notamment un souçi pour le futur, c'est important de casser ce tabou et de s'aventurer dans ce territoire largement inexploré.

La totale négligence ou banalisation du facteur de l'enfance opérant dans le contexte de la violence et la façon dont il évolue dans la petite enfance mène parfois à des explications qui sont non seulement pas convaincantes et avortées mais détournent l'attention des véritables racines de la violence. Le terme abstrait « anti-Sémitisme» contient un nombre infini de significations et sert fréquemment à brouiller la complexité des processus psychologiques impliqués, processus qui doivent être identifiés et appelés par leur nom. C'est seulement de cette manière que nous pouvons espérer changer quelque chose.


De mon point de vue, une comparaison précise des méthodes parentales d'aujourd'hui et du passé peut apporter un tel changement. Ca peut ouvrir de nouvelles voies et encourager la formation de nouvelles structures plus saines pour élever les enfants. Beaucoup de nouveaux livres éclairés sur les relations parents-enfants sont des instances d'aide concrète pour les parents pour incorporer l'information dont nous disposons dans la pratique de l'éducation des enfants. Les parents qui sont capables d'intégrer ces nouvelles informations vont probablement trouver plus facile de respecter, encourager, comprendre et aimer leurs enfants et apprendre d'eux.

Mais travailler pour un futur meilleur, plus conscient, ne peut être fait en étant isolé de la tentative de comprendre notre histoire sous toutes ces facettes, pour nous en tant qu'individus et que société. Le travail commencé par Lloyd deMause et continué par lui et d'autres psychohistoriens est à ma connaissance le première recherche systématique dans cette direction. L'histoire de l'éducation de l'enfant peut être plus éclairante que beaucoup d'autres pour illustrer le danger pour la société de la grande ignorance à propos du développement de l'enfant. Les recherches en cours sur des bébés de la naissance à trois ans peut être aidante pour finalement surmonter cette ignorance. Cela peut permettre à certains historiens de lever plus fréquemment la question levée pour la première fois par Lloyd deMause: qu'est-ce que ressent un petit enfant abusé, sans un témoin éclairé ? Malheureusement, la petite enfance de gens qui ont récemment tués sans pitié au Rwanda n'est pas encore devenue le thème d'une enquête psychologique ou sociologique. Mais si des psychohistoriens une fois devenus intéressés dans la recherche et la descriptions des premiers trois ans de la vie des tueurs, ils pourraient probablement être capable d'expliquer certains des événements qui semble toujours inexplicables.

Alice Miller est une psychothérapeute suisse et auteur de livres comme « Le Drame de l'Enfant Doué », « L'enfant Sous Terreur », « C'est Pour Ton Bien », « La Connaissance Interdite » et « Abattre le Mur du Silence ». Cet article a été écrit comme une conférence pour la 21ème Convention Internationale de l'Association Psychohistorique à New York, et contient des parties de son prochain livre, « Chemins de Vie ».




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