mercredi 20 juillet 2011

Tous les Abus de l'Enfant Causent des Lésions au Cerveau

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "All child abuse causes brain damage"

Note: la traduction du courrier a été ajoutée ultérieurement à la traduction de la réponse.

En résumé, cet article explique que plus un enfant est abusé, plus il a de séquelles (lésion dans le cerveau), mais même les plus petits abus semblent avoir quand même un impact non négligeable et durable dans le cerveau de l'enfant et que les dommages causés sont proportionnels à l'intensité de l'abus, de même que les sentiments, réprimés ou non, en résultant. Le blocage des informations sur les conséquences des abus mêmes minimes sont justement le résultat de ces abus: des lésions qui empêchent les informations de circuler librement.


A lire aussi sur les conséquences insoupçonnées des claques et fessées sur le développement de l'enfant :
  • "Oui, la Nature Humaine est Bonne", d'Olivier Maurel
  • "La Fessée, Questions sur la Violence Educative", d'Olivier Maurel

"Tous les abus de l'enfant cause des lésions cérébrales
27 Septembre 2007

J'ai certains commentaires sur des questions récentes de lecteurs sur les lésions causées dans le cerveau par l'abus de l'enfant (désolé de mon pauvre anglais)
L'approche double pour gérir a été montrée comme étant nocive: la Psychiatrie qui essaye de guérir le psychisme et la médecine somatique qui essaie de guérir le corps - isolément - conduit à a des incompréhensions de ce qu'est un être humain. Le traitement incorrect qui suit conduit à une re-victimisation comme l'a montré les recherches du professeur Norvégien de médecine Anne Luise Kirkengen (même si les médecins évaluent souvent leur thérapies comme un succès)
Comme le montre de nombreuses études, nous somme tous programmés très tôt par la façon dont on s'occupe de nous et nous répétons ça d'une façon photographique même si nous n'avons aucun souvenirs de ça. Une étude a trouvée que des enfants abusées qui n'avaient aucun souvenirs d'abus reproduisaient les scènes de quand ils avaient été abusés durant leur jeux. Les scènes reproduisaient exactement le matériel vidéo enregistré par la babysitter abusive. (ref: J.Hermann 1992)
Et une étude croisée sur nos cousins le singe rhésus montre que tandis que 60% des singes abusés abusent leur propre enfants quand ils grandissent, 0% des singes non abusés abusent de leurs progéniture une fois adultes (Maestripieri 2005). Même si nous n'avons pas de souvenirs d'abus ou l'opposé - un traitement empathique - ça va revenir d'un façon ou d'un autre, le plus souvent de la même façon que ça a été reçu. C'est stocké dans nos corps, et nos cerveaux font partie de notre corps (au moins la dernière fois que j'ai vérifié).
Les connaissances sur ces connexions sont essentielles même si nous ne voyons pas leur valeur immédiatement, mais bien sur de nombreux thérapeutes vont suivre une règle pour avoir à bloquer les nouvelles preuves dérangeantes. Et un point important est l'honnêteté envers les patients. Un patient à le droit de savoir pour lui même et de décider quoi faire de l'information (La frère d'une de mes petites amies est décédé d'un cancer du sang, mais il ne savait pas ce qui n'allait pas jusqu'à ces dernières semaines. Les docteurs n'ont simplement pas pensés que l'information pourrait lui faire du bien (!)). La principale réponse à pourquoi nous devons inclure les lésions dans le cerveau dans l'image de l'abus de l'enfant est celle ci: rien n'est que "psychologique".
Depuis que Douglas Bremner a scanné en 1995 des cerveaux de personnes atteintes de syndrôme de stress post traumatique, l'évidence des lésions causées dans le cerveau par l'abus de l'enfant et la négligence se sont entassées (Bremner est l'une des raison pour laquelle les personnes traumatisées sont prises plus au sérieux qu'il y a 20 ans, et il travaille maintenant pour l'étude sur les relations entre les multiples traumatismes de l'enfance et leur résultat sur la santé et le comportement dans la vie adulte, pour autant que je sache). De grandes parties dans le cerveau semblent affectées, parmis elles l'aire appelée hippocampe (ou les hippopotames vivent en été ?) et amygdale (une princesse d'un film de science fiction ?)

Les études de Bremner, Vermetten et ses collègues ont montrés des lésions dans les cerveaux des gens avec des syndromes de stress post traumatiques dus à des abus d'enfants démontre une réduction de la taille de l'hyppocampe d'une proportion allant de 12 à 19% (Bremner et al. 1997 & 2003). Nous trouvons la même chose avec les gens ayant une "personnalité borderline" (ce qui est juste un nom insultant pour des gens traumatisés enfants.) Driessen et al. en 2000 ont trouvés que les patients avec des troubles bipolaires ont pratiquement l'hippocampe 16% plus petit et l'amygdale 8% plus petite que les contrôles. Si nous regardons les cerveaux des gens avec un trouble de dissociation de l'identité, nous trouvons des plus grosses lésions.
Les récentes découvertes de Vermetten et ses collègues (2006) ont montré un volume de l'hippocampe 19.2% plus petit et l'amygdale 31.6% plus petit pour les patients avec un trouble de dissociation de l'identité comparé aux "sujets sains" (ils n'étaient probablement pas "sains" parce que la plupart des gens ont endurés certaines formes d'abus "subtils" (voir ci-dessous) indiquant des lésions encore pire dans le cerveau des gens avec les troubles cités ci-dessus). Et comme les gens avec des syndromes de stress post traumatiques et troubles bipolaires ont été sévèrement abusés, les gens avec le trouble de dissociation de l'identité ont enduré des abus encore pires (Lewis et al. 1997). Il semble que nous ayant une réponse dosée en connexion (le plus, le pire) avec le degré d'abus et le degré de dommages dans le cerveau: forte évidence de causalité.


Une relation dose-réponse entre l'abus et les dommages psychologiques est même de mieux en mieux établie, mais beaucoup de chercheurs et de gens en général plaident pour un modèle par paliers. Ils espèrent et prie que si seulement l'abus n'est pas si sévère ou si régulier, l'enfant ne va pas être endommagé. Cependant, les études qui sont conçues pour contrôler ça trouvent un appui pour un modèle linéaire et non par palier : tous les abus ont un impact !

L' étude de new york du CIC (Children in the Community) de New York est très intéressante. C'est une étude prospective longitudinale qui a suivi les enfants et leurs familles pendant 30 ans. Dans certains des 150 textes produits par ce projet, les chercheur ont recherché pour des formes plus subtiles de maltraitances, et un modèle linéaire dose-réponse est fortement mis en évidence parmis les 23 paramètres de "comportement parental inadapté" (Johnson et al. 2001).

Il peut être utile de mentionner que les études sur les animaux ont montrées que les adversités précoces, par exemple des séparations répétées de la mère, ont un impact durable sur l'hippocampe à travers la production de cortisone ou une sensibilité accrue au cortisol (Anderson et Teicher, 2004, Mirescu et al. 2004)

Des taux alarmants de cortisol ont aussi été trouvés dans des jeunes enfants de 15 mois (Ahnert et al. 2004), régulièrement séparés en étant envoyé au jardin d'enfant (une forme très commune d'abus d'enfant en Scandinavie). Et une étude de Daphne Bugental avec des collèges de 2003, ont trouvé qu'un retrait émotionnel maternel (comme une tactique de contrôle) et une indisponibilité émotionnelle (due à la dépression) produisent des niveaux similairement élevés de cortisol dans des petits enfants ayant moins de 1 ans connus pour produire des lésions dans l'hippocampe (hippo campe n'est pas un endroit joyeux pour tous.)

En résumé: les abus et les négligences causent des lésions dans le cerveau. Plus l'abus/négligence empire, plus l'impact émotionnel empire. Il n'y a pas de modèle pour l'impact émotionnel, et comme toutes les émotions ont des corrélations physiques un modèle pour les dommages physiques n'est pas prêt d'exister. Il a été montré qu'un des résultats de sévères abus et abus "subtiles" est un niveau plus élevé de cortisone. Il a été démontré que des niveaux prolongés de cortisol ont produisent des lésions dans le cerveau.

Conclusion: il n'y a presque aucun doute que tous les traitements non empathiques des enfants ont des effets immédiats et durables. L'abus ne disparait simplement pas. Il cause des dommages durables au cerveau. Bloquer cette information est totalement irrationnel mais compréhensible si l'on a été soi même victime d'abus d'enfants. "

"Merci beaucoup pour votre lettre claire et l'information importante qu'elle contient. Probablement que c'est votre courage de voir vos propre parents qui vous a donné la capacité de comprendre plus que certains scientifiques qui ne sont jamais en contact avec leur émotions. Ils peuvent écrire sur les dommages irréversibles du cerveau sans avoir la connaissance de thérapies réussies. En fait, la plus grosse majorité de la population mondiale confirme absolument que leurs croyances que les dommages causés par l'abus de l'enfant ne peuvent pas être guéris - si ils refusent de travailler dessus en thérapie. D'un autre coté, nous pouvons voir dans cette boite email qu'il y a des gens qui peuvent dépasser leur peur et se débarrasser de leur symptômes en osant voir ce que leurs parents leur ont fait et se rebeller contre la cruauté et les injustices endurées dans leur enfance."

Version Originale:

"I have some comments on the recent reader's mail issue, lesions in the brain caused by child abuse (sorry about my poor English).

The dualistic approach for healing has been shown to be harmful: Psychiatry trying to heal the psyche and the somatic medicine is trying to heal the body – isolated - leads to to misunderstanding of what it IS to be a human being. The incorrect treatment that follows leads to re-victimization as shown by the research of the the Norwegian professor of medicine Anna Luise Kirkengen (even though the doctors often evaluate their therapy to be a success!).

As numerous studies show, we are all very much programmed by the early care we receive and we even sometimes repeat it in a photographic manner even if we do not have any recollection of it. A study found that abused children that did not have the recollection of abuse replicated scenes from when they where abused through their play. The scenes matched exactly the video material recorded by the abusing babysitter (ref.: J. Herman 1992). And a compelling cross-fostering study from our cousin the rhesus monkey shows that while 60% of very early abused monkey babies abuse their own children when they grow up, non - 0%! - of the non abused monkey babies abuse their offspring as adults (Maestripieri 2005). Even if we have no recollection of abuse or the opposite - empathic treatment - it will come out one way or the other, most often the same way as received. It is stored in our bodies, and our brains are part of our bodies (at least last time I checked).

Knowledge about connections are essential even if we don't see the value of it right away, but of course lot of therapists follows a recipe so that they will have to block out disturbing new evidence. And a very important point is honesty to the patients. A patient has the right to know about himself, and to decide for himself what to do about the information (The brother of a former girlfriend of mine died of blood cancer, but did not know what was wrong with him until his last weeks. The doctors just didn't think that the information would do him any good (sic!!!)). The main answer to WHY we must include lesions in the brain in the picture of child abuse is however: nothing is "just psychological".

Since Douglas Bremner in 1995 scanned the brains people with PTSD, the evidence for lesions in the brain caused by child abuse and neglect has piled up (Bremner is one of reasons that traumatized people is taken more serious today than 20 years ago, and is currently working for the ACE study, as far as I know). A lot of areas in the brain seem to be affected, among them the area called hippocampus (where the hippos live in the summer?) and amygdala (a princess from a sci-fi film?).

Studies by Bremner, Vermetten and collegues has shown lesions in the brains of people with PTSD due to child abuse shows a reduction in hippocampal size in the range of about 12% to 19% (Bremner et al. 1997 & 2003) We find the same in people with so called borderline personality disorder (which is just an insulting name for people traumatized as children). Driessen et al. 2000 finds that the patients with BPD had nearly 16% smaller volumes of the hippocampus and 8% smaller volumes of the amygdala than the controls. If we look at the brains of people with DID (dissociative identity disorder), we find even greater lesions. Vermetten and colleges' recent findings (2006) shows hippocampal volume to be 19.2% smaller and amygdalar volume 31.6% smaller in the patients with DID, compared to the "healthy subjects" (they were probably not "healthy" since most people have endured some form of "subtle" abuse (see below) indicating even worse lesions in the brains of the people with PTSD, "BPD" and DID). And as the people with PTSD and "BPD" have been severely abused, the people with DID have endured even worse abuse (Lewis et al.1997). We seem to have a dose response connection (the more, the worse) between the degree of abuse and the degree of damage to the brain; strong evidence of causality.

A dose response relationship between abuse and psychological damage is even better established, but a lot of researchers and people in general argue argue for a threshold model. They hope and pray that if only the abuse is not so severe or not so regular, the child will be undamaged. However, studies that are designed to control for this finds support for a linear, but not a threshold model: all abuse have an impact!

The CIC study (Children in the Community) from New York is very interesting. This is a prospective longitudinal study that have followed children and their families for over 30 years. In some of the about 150 papers produced by this project, the researchers look for more subtle forms of maltreatment, and a linear dose respons pattern is strongly supported over the 23 parameters of "maladaptive parental behavior" (Johnson et al.2001).

It could also be worth mentioning that studies on animals have found that early adversities, for instance repeated maternal separation, have a lasting damaging impact on hippocampus through increased production of cortisol or increased sensibility to cortisol (Anderson & Teicher 2004, Mirescu et al.2004).

Alarming raises in cortisol has also been found in 15 month young children (Ahnert et al. 2004), regularly separated by being sent to kindergarten (a very common form of child abuse in Scandinavia). And a study of Daphne Bugental with colleges from 2003, found maternal emotional withdrawal (as a control tactic) and emotional unavailability (due to depression) to produce similar high levels of cortisol in infants below 1 year known to produce lesions in the hippocampus (hippo campus is not a jolly place for all!).

Summary: Abuse/neglect causes lesions in the brain. As the abuse/neglect get worse the emotional impact get worse. There is no threshold for emotional impact, and since all emotions have physical correlations a threshold for physical damage is unlikely to exist. It has been shown that a result of both severe and "subtle" abuse is increased levels of cortisol. Prolonged increased levels of cortisol has demonstrated to produce lesions in the brain.
Conclusion: There is little doubt that all unemphatic treatment of children have both immediate and lasting impacts. Abuse does just not go away. It causes lasting damage to the brain. Blocking out this information is totally irrational but understandable out of being av victim of child abuse ourselves."

"AM: Thank you very much for your clear letter and the important information it contains. Probably it was your courage to see your own parents that gave you the capacity to understand more than some scientists can who never came in touch with their feelings. They can write about irreversible damages in brain without having the knowledge of successful therapies. In fact, the big majority of the world population absolutely confirms their beliefs that the damage caused by child abuse can't be cured - if they refuse to work on it in therapy. On the other hand, we can see in this mailbox that there are people who could overcome their fear and got rid of their symptoms by daring to see what their parents had done to them and to rebel against cruelty and injustices endured in their childhood."

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