mercredi 24 février 2016

Deux Ans plus Tard


Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Two Years Later" [ Backup ], ainsi qu'une partie du courrier qui décrit précisément les abus (émotionnels et souvent invisibles) que subissent plein d'enfants dans le monde et il dit avoir écrit cette lettre suite à son premier courrier à Alice Miller: The crime of not giving protection  [ Backup ]


" Le Crime de ne pas Donner de Protection

A.M. :  Vos frères et soeurs vous ont fait ce qu'ils ont appris de leur parents que vous protégez toujours parce que vous êtes trop effrayés par eux. Mon dernier article sur ce site peut vous aider. Mais en disant ça je ne veux pas minimiser les souffrances que vous avez enduré de votre soeur et de votre frère. Ca a du être terrible. Votre rage, cependant, semble être plus libre quand vous parlez d'eux. C'est seulement totalement bloqué quand vous pensez à vos parents qui peuvent toujours se moquer de vous, quand vous essayez de vous plaindre."


"Lettre à ma mère


Je veux que tu sache que dans le futur, je ne vais pas lire tes lettres ou tes emails. Même tes lettres les plus "compréhensives",  comme la dernière que j'ai eu de ta part, m'a fait trop de mal. Et je ne vais pas le permettre, je ne vais pas me permettre d'être encore blessé. Même pas une fois.


Tu écris que "tu ne savais pas ce que mon père a fait" et que "ça ne t'a même pas traversé l'esprit". Ca fait mal. Tu me ment encore. Je ne crois pas que tu ne savais rien de la violence de mon père, que tu n'a pas fait l'expérience toi aussi de cette violence. Je ne le crois simplement pas. Tu savais, tu ne pouvais simplement pas y faire face, faire face à des questions comme "est-ce que cette homme est dangereux pour mes enfants?" et "Est-ce que je devrais faire quelquechose a propos de ça?". Pour tes propres raisons, tu as raté. Pour cet échec, tes enfants l'ont presque payé de leur vie.

"Laisse moi expliquer ce que je veux dire quand je parle d'abus émotionnel et psychologique. Kieran O'Hagan définit l'ABUS EMOTIONEL comme n'importe quel réponse émotionnelle continue, répétée et inappropriée à l'expression emotionnelle de l'enfant et à ses comportements expressifs (Abuse Emotionnels et Psychologiques des Enfants, 1993). Exemples: Répondre répététivement avec mépris et dérision à mes expressions de PEURS et de DETRESSE face à la violence de mon frère ainé; des réponses répétées de PLEURS, ACCUSATIONS, et d'APITOIMENT à mes expressions de COLERE et de DESESPOIR - ce sont seulement deux exemples de tes abus émotionnels envers moi et ma soeur. Ton INTENTION ou CONSCIENCE à l'époque ne sont pas PERTINENTS - la plupart des abuseurs sont aveugles à la sévérité de leurs actes, comme tu l'étais. Les effets de ce genre d'abus sur les enfants sont dévastateurs. Ils écrasent la capacité de l'enfant et lui vole la capacité de sentir des émotions positives et d'apprécier la vie. En tant qu'enfant, j'ai n'ai presque pas fait l'expérience d'autre chose que de la PEUR, de la COLERE et d'IMPUISSANCE.

L'ABUS PSYCHOLOGIQUE est n'importe quel comportement répété, inaproprié qui détruit, ou réduit significativement, la créativité et le développement potentiel des capacités et processus mentaux de l'enfant; incluant l'intelligence, la mémoire, la conscience, la perception, l'attention, le language et l'instinct moral (O'Hagan). P'ar exemple, m'accuser REPETITIVEMENT moi et ma soeur de MENTIR OU EXAGERER quand nous t'avons dit LA VERITE sur ce qui s'est passé pour nous - est un abus psychologique. Ce comportement de ta part m'a fait perdre confiance en ma mémoire et j'ai commencé de penser que je mentais quand je disais la vérité.  A un certaine âge, je ne comprenait plus ce qu'était la vérité et ce qu'était un mensonge. J'ai commencé de mentir et de croire à mes propres mensonges, et j'ai pensé que mes histoires d'abus étaient aussi quelque chose que j'avais seulement imaginé ou inventé. J'ai oublié beaucoup de chose qui me sont arrivées, et je me suis BLAME MOI MEME pour le reste. J'ai mal compris ma vie: j'ai cru que c'était entièrement de MA faute, quand en fait c'était de la TIENNE. Je ne pouvais pas comprendre ce qui m'avait été fait. En résumé, MA CONFIANCE EN MOI était cassée, ma PERCEPTION et COMPREHENSION était déformée, ma mémoire était dysfonctionnelle, et mon instinct moral était endommagé. Et tout ça à cause de ce que TU a fait. 

Que veux tu que je fasse avec tes excuses et qu'est-ce que je peux en faire maintenant ?  Quelle est l'utilité de tes "soins" pour moi, comme tu écris, de ton "compliment" pour "mon courage, ma moralité, mon honnêteté, beauté et mon intelligence" ? Je n'ai rien à faire avec ça maintenant, et ce jusqu'au jour de ma mort, la mémoire de la douleur que j'ai senti pour ne JAMAIS avoir eu ce compliment de ta part quand j'étais tellement désespéré de le recevoir de toi et papa - cette mémoire de douleur est gravée sur ma peau. Pour tes propres raisons, tu n'a pas pu EXPRIMER directement ce "compliment" de ta part, tu l'a gardé enfermé ou caché et je ne L'AI PAS EU. C'est encore ton échec en tant que mère, un ECHEC qui a causé beaucoup de dommages à ma fierté et a mon estime personnelle. 

Sais tu comment on se sentait d'être ton enfant ? J'ai ressenti que tu ne m'a jamais cru. J'ai senti que je devais acheter le droit à ton attention avec un total déni de soi. J'ai acheté ton attention en portant un masque amical de "bon garçon", en face de ta brutalité sans fin. Pour faire ça, j'ai du étouffer mes pensées, mes sentiments, ma vérité, mes opinions, tout ce qui était MOI. J'ai du me tuer, écraser ma personnalité. C'était la seule façon d'être ton enfant: d'être MORT, de supporter un véritable enfer, plein de peurs, d'impuissance, de douleur et d'humiliations, sans se plaindre.  Je devais taire avec force toutes les émotions qui étaient sucitées en moi. Toute mon existence étaient devenu sans vie, sans expoir et j'étais hanté par un fort souhait de mourir, depuis très jeune.

Et alors il y avait des moments - peut être quelques minutes ou des heures, ou même un jour -  ou tout semblait être mieux. Cela m'a fait espérer que finalement j'étais important à tes yeux. J'étais tellement désespéré, si désireux de croire que je me trompais, que tu m'aimais réellement - et donc je l'ai cru. J'étais au paradis... Et alors, en un instant, tu changeais, laissant tout en plan et allait faire autre chose. Tu allais alors totalement ignorer mon existence, et devenait impatiente, nerveuse et au coeur dur. A chaque fois mon monde s'écroulait, en face de cette haine  inattendue, dont je ne comprenais pas pourquoi je la "méritais". Encore d'autres déceptions pour ton enfant au coeur brisé.


C'est comme ça que je vivais, dans cet enfer de haut et de bas, dans ce cruel manège de ta part. J'ai souffert de façon inimaginable de ça. J'étais épuisé, confus, et conduit au désespoir. Je sentais que je n'avais pas de porte de sortie de cet enfer. Pas de sortie. Les années passaient et l'enfant que j'étais vivait sa vie de peurs et d'humiliations, d'insultes et de douleur, sans crier, sans se plaindre, sans poser de question et sans espoir. C'est comme ça que j'ai vécu, effrayé à mort, toujours dans l'attente du prochain coup, le corps raide et douloureux, effrayé de tous ceux que je rencontrais, effrayé de tous les enfants, enfermé derrière un mur de silence, sans amis, sans aide, sans espoir. C'était ma vie en tant qu'enfant.

Ce n'est PAS MA FAUTE que  je ne puisse pas te pardonner, que je ne puisse même pas te parler à nouveau. Ce n'est pas ma faute. Je n'ai pas de rôle la dedans. Aucun. Ce sont TES échecs en tant que mère, tes échecs à toi toute seule. Ce n'est pas de ma faute que tu ai besoin de cette relation avec moi, que tu ais besoin de moi. Ta douleur n'est pas de ma faute. Je n'ai pas de responsabilité pour ça et aucun rôle la dedans. Aucun. Je n'ai pas de culpabilité.


Je ne veux pas que tu m'écrive encore, parce que tu me blesse à chaque fois. Et je ne vais pas perdre même une minute de mon temps à essayer de "réparer" ça.  C'est la dernière fois que je me fais ça. Toute ma vie, c'est exactement ce que j'ai essayé de faire -  de "réparer" cette relation déformée. C'est le même piège émotionnel dans lequel j'étais pris au piège dans toute mon enfance. Tout est toujours trop familié avec toi. Trop de fois j'ai cru que tu m'aimais, et ton comportement prouvait que le contraire était vrai. Tu m'a déçu trop de fois, et je n'ai plus confiance en toi. Et ça, aussi, ça n'est pas ma faute. Ce n'est pas moi qui ai provoqué cet état de choses.


J'ai ma propre vie maintenant, est-ce que tu le sais ? Plus d'un tiers de ma vie a passé quand je vivais dans un enfer de peurs, de déni de soi et de tendances suicidaires. La mort intérieur que tu m'a causé m'a tourmenté pour plus de 30 ans. Maintenant pour la premiere fois de ma vie, je commence de me sentir VIVANT, et je ne vais rien laisser qui peut menacer ce sentiment qui vient vers moi. Je ne vais pas te laisser détruire ce changement incroyable que j'ai réalisé en moi, ce miracle de la renaissance, après des années d'enfer. Maintenant que je commence de sentir de la véritable joie et la paix pour la première fois dans ma vie, JE NE VAIS PAS RISQUER CA, pour rien au monde. Dernière chose, après tout ce que tu m'a fait. Je ne peux pas te laisser te rapprocher de moi et ruiner ma vie avec tes mensonges. Réussir ma vie va être ma revanche. Je vais vivre bien et sans toi. Pendant des années tu étais près de moi, et j'étais dévasté, mort, effacé, dépourvu de sentiments et de personnalité. Plus jamais ça. C'est seulement quand je suis loin de toi que je peux VIVRE. Et je vais réussir ma vie. Aurevoir "maman".
" 

AM: Félicitations! Votre lettre est forte, authentique et va encourager les autres à prendre leur sentiments au sérieux et à ne pas se forcer à croire dans les mensonges afin que les illusions puissent être sauvées. C'est donc exactement à cause de nos illusions que nous devenons malades. Vous avez sauvé votre vie, votre futur."