jeudi 14 janvier 2016

Le Punitions Corporelles et les Engagements Politiques


Le Punitions Corporelles et les Engagements Politiques
par Alice Miller - Avril 2007

Article Original en Anglais:
http://nospank.net/miller31.htm

« Aussi longtemps que les enfants seront traités non pas par amour mais avec de la peur, l'humanité ne vivra pas dans la justice mais par la force. Aussi longtemps que les enfants seront gouvernés par les peurs des éducateurs et par le père fouettard, aussi longtemps l'humanité sera dominée par le club de la police, par la peur de la prison et par la panique de l'invasion par l'armée et la marine. »
- Boris Sidis, « Une lecture sur l'abus de l'instinct de peur dans l'éducation », dans le journal de Psychologie Anormale 1919.

Sous certaines circonstances, les enfants à qui l'ont a répété que le fait d'être battu et les humiliations auxquels ils ont été sujets sont pour leur bien peuvent finir par le croire toute leur vie. En conséquence, ils vont éduquer leurs enfants de la même façon, travaillant dur avec l'illusion qu'ils sont sur la bonne voie. Mais ce qui arrive à toute la rage, la douleur, la colère, de ces enfants qu'ils ont été forcés de supprimer quand ils n'étaient pas que traités cruellement par leur parents mais devant aussi en être reconnaissant ?


Soulever cette question m'a aidé à me rapprocher de la réponse à la première des questions. Je me suis demandé : Comment le mal vient il au monde ? Graduellement, la conviction à pris forme dans mon esprit que le mal est produit à chaque nouvelle génération. Les nouveaux nés sont innocents. Quelque soit les prédispositions qu'ils ont, ils ne ressentent pas le besoin ou l'urgence de détruire la vie. Ils veulent qu'on prennent soin d'eux et être protégés. Si ces besoins ne sont pas satisfait, si les enfants sont abusés à la place d'être aimés, alors ça va déterminer le parcours entier de leur vie. Les humains ressentent le désir d'être destructeurs seulement si ils ont été sujet à la cruauté au début de leur propre vie. Un enfant qui a été aimé et respecté n'aura pas de motivation de faire la guerre aux autres. Le Mal n'est pas inévitable ou intégré à la nature humaine.


Même si ces éclairages me semblaient logiques et cohérents, j'avais toujours mes doutes parce que presque personne ne semblait d'accord avec moi. Pour me prouver que les convictions étaient vraies, j'ai tourné mon attention sur la vie d'Adolf Hitler. Je pensais que si je montrais que si ce monstrueux criminel de masse avait été rendu comme ça par ses parents, ça serait la fin de l'idéologie traditionnelle que certaines personnes sont nées avec le mal. J'ai décrit l'enfance d'Hitler dans mon livre « C'est Pour Ton Bien », et beaucoup de mes lecteurs ont été attérés. Une femme m'a écrit « Si Hitler avait eu 5 enfants il aurait pu prendre sa revanche pour les tortures dont il avait été le sujet dans son enfance, alors il n'aurait probablement jamais victimisé le peuple Juif. Vous pouvez mettre sur le dos de vos enfants tout ce qui vous a fait souffrir et ne jamais être punis parce que le meutre de l'âme de vos enfants peut toujours passer pour de l'éducation parentale. » Dans « Chemins de Vie » p 158,161, j'ai recherché sur les racines dans l'enfance de Hitler :


« Nous savons qu'étant enfant Hitler a été tourmenté, humilié et moqué par son père, sans que sa mère ne soit capable de le protéger. Nous savons aussi qu'il a nié ses véritables sentiments contre son père... Sa haine est restée supprimée parce que détester son propre père était strictement prohibé (interdit), et parce que c'était dans l'intérêt de la survie de l'enfant de maintenir l'illusion d'avoir un bon père. C'est seulement sous la forme d'une déviation sur les autres que la haine était permise, alors pouvait circuler librement.


Les problèmes spécifiques d'Hitler avec les juif peuvent être retracés à la période avant sa naissance. Dans sa jeunesse, sa grand mère paternelle a été employée comme femme de menage par un marchand juif de Graz. Après son retour à la maison dans le village Autrichien de Braunau, elle a donné naissance à un fils, Alois, plus tard devenu le père d'Hitler, et à reçu comme support pour l'enfant des paiments de la famille de Graz pendant 14 ans. Cette histoire qui est décrite dans de nombreuses biographies d'Hitler, représentait un dilemme pour la famille d'Hitler. Ils avaient un intérêt à nier que la jeune femme a été abandonnée avec son enfant soit par le marchand juif ou son fils. D'un autre coté, il était impossible d'affirmer qu'un Juif voulait payer une pension si longtemps sans bonne raison. Une telle générosité de la part d'un juif aurait été inconcevable pour les habitants du petit village.


Pour Alois, la suspicion qu'il pourrait être descendant de juif était insupportable dans le contexte anti juif de l'époque dans lequel il a grandi … La seule chose qu'il pouvait faire avec impunité été de décharger sa rage contre son fils Adolf. Avec les compte rendus de sa sœur Angela, il battait son fils sans merci tous les jours. Dans un essais d'excorciser ses peur de l'enfant, son fils à entretenu l'illusion maniaque qu'il lui incombait de libérer non seulement lui même des juifs mais aussi l'allemagne et plus tard le monde entier. Jusqu'à sa mort dans le bunker, Hitler et resté la victime de ses illusions parce que tout sa vie sa peur de son père à moitié juif est restée bloquée dans son esprit inconscient.


Les juifs n'ont pas été les seules cibles de la rage et de la peur d'hitler. Il a été aussi effrayé par le comportement chaotique de sa tante schizoprenique, Johana, qui vivait dans la famille :

Etant adulte, Hitler a ordonné que chaque handicapé et personne psychotique devait être tuée, pour libérer la société allemande de son fardeau. L'allemagne semblait représenter pour lui l'innocent enfant qui devait être sauvé.

A coté de ses peurs en connexion avec son père et sa tante, il y a eu cette relation précoce avec sa mère très intimidante, qui vivait dans la peur constante des violentes explosions et coups son mari.

Ces peur irrationnelles – qu'un observateur regardant ses discours peut facilement reconnaître – sont restées non reconnues et inconscientes pour Hitler jusqu'à la fin de sa vie. Stockée dans son corps, elles l'ont constemment conduit à de nouvelles actions de destructions dans ses essais sans fin de trouver une solution.

Ceux qui prétendent qu'Hitler et ses disciples sont nés avec des gènes sadiques - et il y en a encore beaucoup qui pensent et même écrivent ce non sens - devraient être capables de réponse à la question de pourquoi des millions d'allemands sont nés avec ces gènes défectueux exactement 30 ans avant le 3eme Reich, le faisant devenir des bourreaux pour un dictateur Fou, et pourquoi les allemands de maintenant n'ont pas un tel héritage génétique. Pour moi, la seule raison pour l'holocaust à cette époque a été l'éducation brutable à laquelle les enfants allemands ont été soumis durant les premières années du 20eme Siècle. C'était une éducation calculée pour produire une obéissance aveugle. (Je l'ai documenté dans l'essai les Racines de la Haine dans mon livre « Chemin de Vie »)


Tous mes lecteurs n'ont pas été capables d'accepter cette vision d'Hitler et de comprendre que son terrible exemple démontre comment le mal vient, comment des enfants si petits, innocents peuvent devenir des bêtes féroces menaçant non seulement leur familles mais le monde entier. Il m'a été dit que beaucoup d'enfants sont battus et abusé dans l'enfance, mais ils ne deviennent pas tous des criminels de masse. J'ai pris cet argument au sérieux et investigué la question de comment des enfants peuvent survivre à ces traitement brutaux sans devenir des criminels plus tard dans leur vie.

D'après une étude de biographies, j'ai établi que ceux dans le cas ou la victime de devient pas bourreau, il y avait invariablement quelqu'un qui a montré à l'enfant de l'affection, une personne que j'appelle un témoin aidant. Les enfants avec des témoins aidants vers qui se tourner ont été capables de voir le mal qui leur a été fait et en même temps de s'identifier à la personne leur ayant montré de la gentillesse. L'écrivain Russe Fyodor Dostoyevsky est un un bon exemple, il a sans doute souffert de son père Brutal mais, sa mère lui a donné du réconfort.


Les enfants sans témoins aidant sont dans le plus grand danger de considérer les choses terribles auxquelles ils ont été soumis comme étant pour leur bien et alors faire subir aux autres le même type de traitement sans le moindre remord de conscience. Pour fait court, ils vont idéaliser cette hypocrisie. Hitler enfant à appris à la maison que les coups et les humiliations étaient bien et propre. Hitler adulte a insisté – et cru – que c'était sa mission de sauver l'allemagne en exterminant les Juifs. Les autres dictateurs ont idéalisés leurs actes de vengeance d'une façon similaire. Staline devait purger la russie des subersifs « cosmopolites » Napoléon devait établire la « Grande Nation » ; Milosevic devait faire de la Serbie une grand nation.


L'aveuglement de la société à ces mécanismes est ce qui rend toujours les guerres possible, parce que les raisons actuelles derrière ça restent dans l'ombre. Probablement que tous les historiens, au moins en Allemagne, savaient que Frédérique le Grand était humilié et tourmenté par son père , j'ai encore à trouver un travail historique qui fait les connexions entre la cruauté infligée à cet enfant sensible et plus tard le besoin compulsif du monarque de renverser autant de pays qu'il pouvait. Objectivement, ce sujet est toujours tabou.

Pour aussi longtemps qu'on a des enregistrements historiques, la meme image triste se répètent elle même. Les hommes vont à la guerre, les femmes les encouragent quand ils partent et très peu de questions sur ce qui a déclenché tout ça. Les guerres organisées pour envahir et conquérir des territoires étrangers sont présentés comme des actes d'auto défense, ou pour remplir quelques mission divine. La plupart des gens sont aveugles aux raisons véritables derrière ces « missions ». C'est seulement quand nous aurons compris d'ou vient le mal et comment nous le gardons actif dans nos enfants que nous allons cesser d'être exposé sans pouvoir à ces effets. Nous avons un long chemin à parcourir.

Dans presque la moitié des 50 Etats aux USA, les enseignants sont toujours autorisés à battre les enfants à l'école. Cette punition est donnée pour des offenses mineures, habituellement sous la forme de coups avec des lattes en bois sur les fesses donné par une personne spécialement désignée pour ça. Il y a une échelle de différents formes de punitions corporelles visant à administrer la discipline. Les élèves se tiennent dans un corridor attendant leur tour d'être chatié. Les enfants semblent considérer cette humiliation institutionnalisée comme normale. C'est seulement plus tard que leur rage refoulée va être déchargée dans ces actes d'agressions criminels. La plupart des parents tolèrent ce systeme, certaines l'endossent. Des mères et pères isolés s'y opposent sont voués à l'échec. Au Texas, d'après le site web http://www.nospank.net , c'est pas moins de 118 000 enfants qui sont punis comme ça chaque année.

La plupart des enseignants ne peuvent pas imaginer un système entièrement libre de tels punitions. Ils ont eux mêmes grandis dans une atmosphere de violence, donc ils ont appris très tôt à croire dans l'efficacité de tels mesures punitives. Ni dans leur propre enfance ni durant leur études il ne leur a été donné la possibilité de développer une sensibilité aux souffrances de l'enfant. Donc ils ont peu conscience que sur le long terme, utiliser de la force physique contre les enfants leur apprend simplement à se comporter agressivement plus tard dans la vie.


Les enfants avec un passé de violence ont appris à consacrer tout leur attention à prévenir le danger. Donc il seront difficilement capables de se concentrer sur ce qu'il leur est appris à l'école. Ils peuvent ainsi dépenser plus d'énergie à observer l'enseignant pour être préparé à la « correction » physique qu'ils ressentent comme inévitable. Si ça arrive, ça va renforcer leur point de vue. D'un autre coté, un enseignant qui comprend les peurs de ces enfants peut bouger des montagnes – à condition, encore que la réalité de l'enfant abusé ne soit jamais minimisée.


Nous retrouvons le même phénomène en politique. Aussi longtemps que nous sommes inconscients que le droit à la dignité humaine nous a été dénié dans l'enfance, ça ne sera pas facile de reconnaître ce droit à nos enfants, même si nous voulons sincérement le faire. Nous croyons souvent agir dans l'intérêt de l'enfant et nous n'arrivons pas à réaliser que nous faisons l'exact opposé, simplement parce que nous avons appris a être insensible à cet égard très tôt. Les effets de cet apprentissage sont plus fort que toutes les choses que nous pouvons apprendre plus tard.

Nous pouvons voir une illustration de ça dans la législation actuelle.

En septembre 2000, le parlement allemand à expressement refusé aux parents le droit à la correction physique. Aussi récemment qu'en 1997, ils étaient toujours autorisés à utiliser ce privilège questionnable ; il était refusé seulement à ceux qui n'étaient pas des parents du même sang et aux autres soignants. L'écrasante majorité des parlementaires allemands (80%) étaient convaincus à cette époque que dans certains cas les punitions corporelles données par les parents naturels pouvaient avoir un effet bénéfique. Cette opinion est toujours partagées par la plupart des législateurs, comme la récente décision en Angleterre le montre. L'argument persistent étaient que la force physique ne doit pas être interdite parce qu'elle prépare les enfants aux dangers de la vie et donc les aide à se protéger eux mêmes.


Mais les enfants battus n'apprennent pas à se défendre contre des criminels. Ils apprennent la peur de leurs parents, à minimiser leur propre douleur et à se sentir coupable. Etre le sujet à des attaques physiques dont ils sont incapables de se défendre instille chez les enfants un sentiment profond qu'ils ne méritent pas la protection et le respect. Ce messages faux et pernicieux et stocké dans leur corps et va influencer leur vision du monde et leur attitude envers leur propres enfants. Ils seront incapables de défendre leur droit à la dignité, incapables de reconnaître la douleur comme un signal de danger et d'agir en accord avec ça. Leur système immunitaire peut même en être affecté. Dans l'absence d'autres personnes sur lesquelles l'enfant peut prendre modèle pour son comportement, ces enfants vont voir le langage de la violence et de l'hypocrisie comme le seul moyen efficace de communiquer. Naturellement ils vont se prévaloir de se langage en grandissant parce que les adultes suppriment normalement leur sentiments d'impuissance et de détresse. C'est la véritable raison pour laquelle tellement de gens défendent l'ancien système d'éducation et scolaire. Jusqu'à maintenant seuls 17 des 191 membres de l'organisation des nations unies ont rendu la fessée des enfants illégale. Cela montre à quel point ce problème est peu reconnu dans le monde.


Au Cameroon, une organisation appelé EMIDA (Elimination de la maltraitance infantile domestique africaine) a reporté qu'il y a des évidences statistiques que 218 millions d'enfants en Afrique sont régulièrement soumis à des châtiments corporels (« correction physiques »). Quand j'ai demandé les raisons d'un niveau si élevé de maltraitances, on m'a dit qu'il y a un mythe que le cerveau fonctionne mieux quand les enfants sont battus jusqu'à ce qu'ils saignent. Ils est compréhensible que quand ils atteignent l'âge adulte, les enfants élevés dans une telle tradition vont adhérer à ce systeme pour éviter d'avoir à se confronter à leur souffrances réprimées très tôt. Mais les conséquences d'une telle répression sont trop apparentes dans les conflits sanglants entre les peuples d'Afrique. Toutes sortes de raisons sont avancées pour expliquer ces conflits , mais la plus plausible est la rage refoulée de l'enfant battu assoiffé de libération et de vengeance.


Bien que les enfants dans toutes les écoles africaines sont cruellement battus (dans un sondage d'EMIDA en 2000, seulement 20 sur plus de deux milles enfants ont répondus qu'ils n'étaient jamais battus à l'école ou à la maison), les méthodes utilisées sur les enfants sont celles qui sont d'une importance décisive. Plus tôt la violence commence, plus profondément la leçon est internalisée et moins accessible plus tard au contrôle par l'esprit conscient. Ainsi, la premiere opportunité, sous la forme d'une idéologie politique, va suffire à déclencher la cruauté bestiale cruelle dans des personnes calmes et serviles qui vivaient avec une agressions explosive supprimée (réprimée).


Pour ces actes de vengeances, la société donne une grande variété de déguisements idéologiques. racisme, anti sémitisme, fondamentalisme, fanatisme, et « nettoyage ethnique » sont seulement quelques uns d'entre eux. Beaucoup de jeunes engagés dans de telles activités croient vraiment qu'ils servent des objectifs idéalistes.


PS : Beaucoup de survivants des châtiments corporels dans l'enfance écrivent à l'email d'Alice Miller (site web) et disent à quel point ces maltraitances ont ruinées leur vies, leur estime d'eux mêmes et leurs compétences de parents. Cependant, ils se blâment toujours pour les châtiments qu'ils ont subis (parce qu'ils étaient vraiment très méchants). Ils reçoivent d'Alice Miller ou de son équipe des informations qui les aident à dépasser les effets persistants de la cruauté extrême qu'ils ont du endurés dans la partie la plus tendre de leur vie, alors ils commencent de sentir et de comprendre les souffrances du petit enfant qu'ils étaient alors, et deviennent conscients et des parents aimants.