vendredi 12 mars 2010

Interview d'Alice Miller sur son "Profil"

Voici la traduction d'une interview d'Alice Miller ("The Intended Profile") qui sonne très juste mais qui finalement n'a pas été publiée par la journaliste en question, malheureusement, mais comme d'habitude serait-je tenté de dire, avec ces journalistes qui sont extrêmement peureux de tout ce qui contredit les parents (la "version officielle") qui se contentent de répéter uniquement et seulement la partie déjà visible des faits sans jamais penser qu'en s'intéressant à la partie cachée, cela pourrait épargner nombre de vies humaines. Mais ceux ci se comportent comme des charognards ayant besoins de victimes pour survivre, toujours à l'affut de la moindre violence ayant couté la vie à de nombreuses personnes, parce qu'ils savent que cela fait vendre et que ça attire le succès. Elle explique aussi que la théorie de Freud n'est en fait que la reproductions des CAUSES de ce qu'il expliquait.


"Le Profil Visé"

L'interview publiée ci dessous était faite pour aider une journaliste qui voulait écrire mon profil. Mais elle a finalement complétement perdu tout intérêt pour cette idée après qu'elle aie lue mes réponses à ces questions. Je publie ici le court échange parce que je pense que cela peut éclairer mes lecteurs.

1) Pourquoi les thérapeutes insistent toujours pour défendre les parents ? Pourquoi les thérapeutes, comme vous dites, sont si réticents à accepter l'idée de la possibilité des parents "malins" ?

Presque nous tous, avec quelques exceptions, ont été battus dans notre enfance et il n'était pas autorisé de nous défendre. Nos parents n'étaient pas toujours "malins"; ils nous frappaient parce qu'ils avaient été traités de la même façon dans leur enfance. Ils ont simplement cru et nous ont fait croire que c'était la juste façon d'élever un enfant. Ce message reste toujours stocké dans nos cerveaux et comme l'enfant battu que nous étions alors nous sommes toujours effrayés des punitions si nous désirions nous rebeller contre cette absurdité. Les Thérapeutes ne sont pas une exception, comme nous tous, comme tous les adultes qui étaient battus ils vivent dans la peur de leurs parents. C'est pour cette raison qu'ils sont incapables de réaliser que TOUS leurs patients ont été actuellement maltraités dans leur enfance. Les parents n'ont pas besoin d'être malins pour infliger de la douleur. Ils répètent simplement automatiquement ce qui leur a été fait, ce qu'ils ont appris dans les premières années de leurs vies quand leur cerveau se formait.

2) Pourquoi les thérapeutes sont si dépendants de la théorie Freudienne ?

Parce que cette théorie les aide à concilier la douloureuse vérité. Freud réalisa et publia en 1896 que la névrose était le résultat des maltraitances infantiles. (Pour lui, c'était par dessus tout des abus sexuels). Le résultat est qu'il fut confronté à de la haine et du rejet de tous ces collègues et n'a pas pu supporter cette solitude. Donc il inventa la théorie de la sexualité infantile et les complexe d'Oedipe qui protège les parents et blâme l'enfant. Avec cette construction il offra à ces collègues un mensonge qui était et qui est toujours accepté avec beaucoup d'enthousiasme parce qu'il aide à protéger les parents et à éviter la rébellion de l'enfant crainte par les parents.
(Dans mon livre "L'enfant sous terreur", je détaille intensément cette histoire). MALHEUREUSEMENT, C'EST EXACTEMENT CE MENSONGE, LE DENI DE LA VERITE QUI REND LES GENS MALADES ET DEPRESSIFS. Quand ils osent admettre la vérité, à savoir qu'ils ont été traités cruellement dans leur enfance , ils peuvent guérir de leur dépression, souvent très rapidement. Ma boite email est pleine d'histoire se rapportant à cette issue positive.

3) Quel type de thérapeute, pensez vous, est formé adéquatement pour faire face à l'adulte qui a été meurtri quand il était petit enfant ?

Mon opinion est que seulement les thérapeutes qui connaissent bien les douloureuses histoires de leurs propres enfances peuvent gérer respectueusement et efficacement la souffrance de leurs patients. Ils ne vont pas leur prêcher l'oubli et le pardon sortis tous droit de leurs propres peurs; ils sauront que TOUS leurs patients souffrent des effets du déni d'avoir été battu, humilié, ou même torturé.

4) Pourquoi tant de professionnels résistent à vos théories ?

La plupart des professionnels (mais certainement pas tous) résistent à mes écrits parce qu'ils ont peurs de leur rage réprimée qui était interdite dans leur enfance. Malheureusement, seulement quelques uns d'entre eux ont appris durant leur apprentissage que sentir la rage légitime dans la vie adulte n'est pas du tout dangereuse, que c'est plutôt guérissant à la place

5) Qu'est-ce qui vous a conduit à vos théories ?

En contraste avec Freud, Jung, et d'autres je ne présente pas de théories ou de spéculations. Mes recherches ont toujours été strictement empiriques. Premièrement j'ai écouté les histoires de mes patients pendant plus de 20 ans sans être embrouillée par les théorie de Freud. Alors, après la publication du drame de l'enfant doué j'ai reçu des milliers de lettres de gens qui m'ont racontés leurs maladies et leur rétablissement. Merci à leur courage de se confronter aux histoires de leurs enfances, qui étaient stockées dans leurs corps, qui leur a permis de guérir. Mes deux dernier livres (Ta vie sauvée enfin, From Rage to Courage ) donnent un témoignage de ce développement.

6) Comment vos réponses aux courriers des lecteurs ont été si importantes aux lecteurs du monde entier ?

Mes réponses aux lecteurs du monde entier sont devenues importantes parce qu'elles encouragent les gens à prendre aux sérieux ce qu'ils savaient déjà depuis toujours mais n'ont pas osé croire. Comme il n'y a pas de différence culturelle dans la façon dont les petits enfants sont humiliés les gens comprennent mes réponses PARTOUT, en Chine, aussi bien qu'au Japon, au Brésil, en Espagne ou Russie. La douleur est la même, la peur des parents est la même et le déni de la vérité est le même. Et ceux qui ont osé quitter la prison du déni ont fait la même expérience; ils sont venus à bout de leurs dépressions et d'autres symptômes, petit à petit, aussi tôt qu'ils ont osés vivre avec leur vérité. Chaque enfant, même le plus maltraité, a besoin de l'amour d'être aimé. Mais les adulte peuvent dépasser cette illusion si ils ne veulent pas payer une dépression pour ça."