jeudi 29 avril 2010

Le Syndrôme de Stockholm

Traduction du courrier "Message from J.D.", qui parle du syndrome de Stockholm.

Ajout de la traduction de l'extrait du courrier décrivant le syndrôme de stockholm:

"
Traduction de l'extrait du courrier au sujet du syndrome de Stockolm, qui est la reconnaissance d'un otage envers ses ravisseurs de ne pas l'avoir tué même si il a été menacé de mort par celui ci et le fait que l'otage doivent se concentrer que sur ce que fait l'agresseur pour lui permettre de survivre (ce qui rappelle fortement la fameuse résilience qui ne concerne que la partie déjà visible des faits, tout ce qui est déjà apparu clairement, comme le syndrome dit de Stockholm qui existait depuis des milliers d'années, mais qui a été mis en évidence durant une prise d'otage à Stockholm) . Nombre d'enfants sont dans ce cas avec leurs parents et ça se retrouve ensuite dans le mode de fonctionnement de notre société (institutions, banques, gouvernements, etc) qui prennent en otage les populations avec leur régles (les causes), leurs contrôles et leur règlements absurdes et avec lesquelles ont doit s'accomoder.



Le Syndrome de Stockolm est un attachement emotionnel, un lien d'interdépendance entre l'otage captif et le ravisseur qui se développe quand quelqu'un menace votre vie, délibère et ne vous tue pas (Symonds, 1980). Le soulagement résultant de la disparition de la menace de mort génère des intenses sentiments de gratitude et de peur qui se combinent pour faire que l'otage soit réticent à montrer des sentiments négatifs envers les ravisseurs ou terroristes.

Les victimes doivent se concentrer sur la survie, ce qui exige l'évitement de réaction directe et honnête au traitement destructeur. Devenant très attentifs aux réactions de plaisir et de déplaisir des agresseurs. En résultat, les victimes en connaissent beaucoup sur les ravisseurs, moins envers elles mêmes. Les victimes sont encouragées à développer des caractéristiques psychologiques qui plaisent au ravisseurs: dépendance, manque d'initiative, incapacité d'agir, de décider, de penser, etc. Les deux développent activement des stratégies pour rester en vie, incluant le déni, l'attention aux désirs des agresseurs, un penchant pour les agresseurs accompagné de peur, peur de l'interférence des autorités, et l'adoption du point de vue de l'agresseur. Les otages sont extrêmement reconnaissants envers les terroristes de leur avoir laissé la vie sauve. Ils se concentrent sur la bonté du ravisseur, pas ses actes de brutalité. Les femmes battues supposent que l'abuseur est un homme bon dont les actions découlent de problèmes qu'elles peuvent l'aider à résoudre. Les deux ressentent de la peur, comme de l'amour, de la compassion et de l'empathie envers un ravisseur qui leur a montré une sorte de bonté (NDT: en épargnant leur vie). Chaque acte de bonté par le ravisseur va aider à soulager la détresse émotionnelle qu'ils ont crée et ouvre la voie à la dépendance émotionnelle des réponses contre productives des victimes.

Le déni de la terreur et du danger, et la perception de leurs agresseurs comme des gens omnipotents aide les victimes à garder un attachement aux agresseurs. Un niveau d'anxiété élevé empêche les victimes de voir les options disponibles. Un stress psychophysique se développe en réponse .

Extrait de "Domestic Violence Response Training Curriculum, November 1991, de Jeri Martinez"



Réponse d'Alice Miller:

"Je suis heureuse que vous mentionniez le Syndrome de Stockholm. C'est absolument le même mécanisme qui est mis en oeuvre pour l'enfant. Le Syndrome de Stockholm a été découvert après un braquage dans une banque suivi par une prise d'otage pendant presque une semaine entière. Maintenant, imaginez qu'être sous une terreur constante est une condition permanente pour des années. Les conséquences d'avoir été un otage sont plus sérieuses et persistantes parce que la peur d'un danger mortel a été infligée au moment ou le cerveau de l'enfance n'était pas encore structuré.


Les enfants battus ne sont pas autorisés à se défendre eux mêmes. Pour survivre, ils doivent nier la brutalité endurée, supprimer leur rage et croire qu'ils ont été mauvais. Pour que ce qui leur arrive ai un sens, ils se sentent coupables, ils se sentent comme si ils étaient les auteurs des coups. Une fois adultes, ils ne savent même plus qu'ils ont survécu à la terreur, ils vont vous dire: "j'ai été battu, mais cela ne m'a pas tué." Ils ont appris tellement tôt ce mensonge qu'ils continuent de vivre avec ces mensonges et de produire de nouvelles générations d'inconscients. La bible nous dit que nous de devrions pas épargner l'enfant et il doit apprendre la différence entre le bien et le mal. La vérité est que l'enfant apprend la mauvaise leçon, que frapper est sans danger alors que frapper l'enfant est le crime le plus brutal parce que cela tue la capacité de l'enfant de penser, de ressentir et d'avoir de l'empathie avec lui même et les autres."


On voit bien avec cette réponse comme l'on ne peut pas apprendre à l'enfant la différence entre le bien et le mal sans se soucier des émotions qu'il ressent, car si on le frappe on lui apprend intellectuellement que c'est bien de frapper, ce qui est en contradiction avec ce qu'il ressent dans son propre corps (frapper lui fait mal). Les leçons de morale intellectuelle ne servent à rien si l'enfant n'est pas connecté à ce qu'il ressent. Les émotions sont des indicateurs de comment l'on est et de comment on se sent, de ce qui nous fait du bien ou du mal et c'est seulement en ressentant ces émotions consciemment que l'on peut véritablement apprendre à différencier le bien et le mal par rapport à notre corps et à nous mêmes.

On peut remarquer aussi que l'on dit que frapper ne nous a pas tué parce qu'en fait on nous a frappé parce que l'on avait pas été tué, ou encore que c'était pour notre bien parce qu'on nous a frappé parce que c'était bien, mais cela est raccourci en "frappé ne nous as pas tué" parce que nous sommes aveuglés par la violence de nos parents qui nous frappent et cela devient un point noir qui nous cache ce qui s'est passé, qui obscurcit notre vision. Ne pas s'apercevoir qu'on avait été maltraité nous permettait d'y survivre et d'éviter de nouvelles souffrances, à court terme du moins.
"Version Originale:
I am glad that you mentioned the Stockholm Syndrome. It is absolutely the same mechanism that works for a child. The Stockholm Syndrome has been discovered after a bank robbery followed by taking hostages for almost a whole week. Now, imagine that being under constant terror is a permanent condition for many years. The consequences of having been a hostage are more serious and lingering because the fear of a mortal danger was inflicted in a time when the brain of the child has not yet been structured.
Beaten children are not allowed to defend themselves. In order to survive they must deny the endured brutality, suppress their rage and believe that they are bad. In order to make sense to what happens they feel guilty, they feel like deserving the beatings. As grown-up they don’t even know that they survived a terror, they will tell you: I have been spanked but this didn’t kill me. They learn so early to believe in lies that they continue to live with these lies and produce new generations of unconscious people. They say: The Bible tells us we should not spare the rod and the child must learn the difference between right and wrong. The truth is that the child learns the wrong lesson, that spanking is harmless, while spanking children is the most brutal crime because it kills in the children the capacity to think, to feel and to have empathy with themselves and others."

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