jeudi 11 août 2011

Journal Anglais de Médecine Générale

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "British Journal of General Practice Article".



L'article traduit veut inviter les médecins à s'intéresser non seulement aux symptômes visibles de la maladie et de ce pourquoi les patient viennent consulter (qui n'est qu'une petite partie de leurs souffrances et de leurs causes) mais aussi à tout ce qui se cache derrière, à l'aspect psychologique, émotionnel et aussi à l'enfance (le début de leur histoire) et la façon dont ils étaient traités (émotionnellement) par leurs parents, ce qui a pu les rendre malades, incapables de se défendre des attaques (de leurs parents) et donc ils tombent malades. On pourrait rajouter une mise en garde contre ceux qui prétendent aider mais qui ne font en fait que faire subir à ceux qu'ils prétendent aider (c'est à dire faire "pour leur bien") ce qu'ils ont déjà subis dans l'enfance !



"AM:Merci beaucoup de nous avoir envoyé l'article et pour avoir écrit l'excellent appendice. J'espère que certains praticiens de médecine générale vont ouvrir leur oreilles et vérifier ce qu'ils ont lu avec leurs propres patients. Mais pour le faire ils devraient dépasser (au moins un peu) leur propre peur de la douleur de leur enfance. Malheureusement les docteurs comme ça sont rares; la plupart d'entre eux pensent qu'ils doivent faire quelque chose (prescrire des drogues) pour se sentir plus puissants et pour ne pas écouter. Ils ne savent pas qu'écouter leur donne plus de connaissances, aussi à propos d'eux mêmes, ce qui veut dire de gagner une véritable force pour eux mêmes au lieu de jouer au puissant."

Traduction de l'article :

"Un Adieu aux Patients Incurables ?

par le Dr Gwenda Delany

Note préliminaire.

C'est le témoignage de 26 années passées dans la médecine générale. J'ai complété le récit après quelques années de gestation, quand je me suis retirée du travail à la fin 2005, avec un cancer du sein étendu et un pronostique de quelques semaines. Les références à mes éléments de preuves sont donc insuffisantes, mais j'ai quand même indiqué les domaines ou certaines peuvent être trouvées. Mais c'est principalement de la médecine narrative, je sens que mon petit texte peut rester comme ça, et aller, selon les mots de Beethoven, droit au coeur, sans aucun problème en vue. Le mot "il" ou "elle" peut être remplacé par "elle" ou "il" partout ou il apparait dans le texte: l'auteur est une véritable "elle" qui trouve les convention comme "il/elle" envahissantes et discordantes.

Etant moi même docteur, j'ai la tendance incorrigible dans ce qui suis à me référer le plus souvent à des médecins qui rencontrent des malades incurables. Ils ne sont pas limités aux médecins bien sur, ou même aux professions médicales, en tant qu'humains, nous les rencontrons tous dans notre vie de tous les jours; nous avons tous la chance de faire quelque chose pour eux et de faire la différence. Les illustrations qui sont entièrement fictives, ont été fournies par un collaborateur non médical qui a eu beaucoup a faire avec les professions médicales dans le déroulement de sa vie, et espère en retour faire une différence pour eux.

Est-ce que"Patient Incurable" est un terme abusif ? Je ne pense pas, les conférenciers et les spectateurs peuvent vraiment amener un patient incurable [NDT: plus littéralement: "coeur brisé"] à leur rencontres. C'est un signe de vie et d'espoir, et c'est ce que je voudrais démontrer: si quelqu'un arrive à le voir de la même façon en ayant lu cette monographie, j'aurais achevé mon but.


Un Adieu aux Patients Incurables ?

Chapitre 1


Regardant les rendez vous de ce matin, je vois "A" qui vient me voir. A une époque plus ancienne, j'aurais peut être étiquetté "A" de patient incurable: un patient que je ne peux pas aider, qui aussi vient trop fréquemment me rappeler ce fait.

Chaque consultations avec "A" me laisse avec un trouble en moi hors de toute proportion par rapport au problème qui se présente. Un trouble fait de beaucoup de mes propres sentiments: Colère, détresse, irritation, peur, rejet, punition, exploitation, mépris, désespoir, impuissance, confusion. Tellement de confusion en fait, que j'ai beaucoup de mal de savoir ou dans tout ça commencent mes sentiments envers "A" et ou ceux de "A" finissent.

C'est une consultation avec laquelle nous sommes tous familiers, nous connaissons tous "A". Certains d'entre nous peuvent défendre leurs propres sentiments négatifs envers "A" comme étant totalement justifiés; d'autres peuvent les mettre hors de vue rapidement, honteux d'un supposé manque de professionnalisme et de compassion. Mais nous pouvons adopter une approche plus pratique, et traiter ces sentiments difficiles comme une partie de l'histoire objective et de l'examen. Ils sont présent en salle de consultation comme d'autres signes physiques peut l'être: une toux, par exemple, ou des pleurs.

Monica a demandé d'être pris sur notre liste il y a 18 mois, après des "malentendus" avec son précédent médecin généraliste, de l'autre coté de la ville. Elle a tout essayé pour des problèmes de digestion, dont elle est convaincue qu'ils proviennent d'une allergie alimentaire, elle a même essayée un régime à la diette plusieurs fois, mais personne ne pense que ça a prouvé quoi que ce soit. Elle répond souvent à vos suggestions avec un soupir ouvrant les yeux très larges; et puis silence. Comme elle vit à la limite de votre zone d'activité, elle a des difficultés pour arriver ponctuellement aux rendez vous. Il n'est pas possible de pas se sentir irrité par le comportement de Monica; vous êtes tenus de découvrir le secret de la source de son irritation, dans tous les sens du terme...

Bien sur, "A" peut être agé de 20,30,40 ou plus, homme ou femme, de n'importe quelle origine ethnique ou d'origine mixte. Dominant tous les sentiments, "A" s'est introduit dans la salle de consultation, il y a un sens habituel du traitement de la maladie, de la part du patient et du médecin. Les deux donnent l'impression d'avoir l'habitude de la consultation en terme de "Je me mérite pas ça" et "Pourquoi me faites vous ça ?" D'ou vient tout ça, et qu'est ce que ça veut dire ? Se pourrait il que ça veuille dire que nous sommes en présence à un certain niveau d'une histoire de mauvais traitements, de maltraitances - ou d'un certain type d'abus ?

Qu'est-ce que l'abus ? Ce terme est généralement réservé pour des préjudices sur des enfants par des adultes ou par d'autres enfants; infligés par ceux dans une position de pouvoir et/ou de confiance, sur quelqu'un ayant moins de pouvoir et de défense qu'eux mêmes. L'abus peut être ouvert ou avoir été déguisé, en amour, en discipline, en protection ou même en "bon parents"

La plupart d'entre nous n'auront pas de difficultés à reconnaitre la fin criminelle du spectre ou les abus physiques ou sexuels sont concernés, et attendent que la victime soit durablement et profondément marquée.

Jake a 19 ans, dans sa première année d'étude en art, toujours vivant à la maison, il semble un jeune homme timide qui se déplace maladroitement. Il a présenté fréquemment dans les derniers mois des maux de têtes et des troubles du sommeil. Aucun des remèdes que vous lui suggérez ne semblent beaucoup l'aider. En l'examinant pour une blessure à l'épaule, vous découvrez que ses bras sont remplis de cicatrices. Il n'a pas grand chose à dire sur ça, sauf "Je le fais quand je me sens pas bien." Personne ne sait dans sa famille qu'il se taillade. Quand vous trouvez le temps de regardez ses antécédents, vous voyez qu'il était sur le registre des risques pour possibles abus quand il avait 10 ans. Peu après, son père à passé deux ans en prison.

Il y a d'autres formes de maltraitances, moins extrêmes du point de vue de l'abus physique et sexuel, Il y a tout un spectre de dommages émotionnels grossiers et subtils. Si comme je le propose, nous avons raison de lier l'origine du comportement "incurable" dans la salle de consultation à un abus "mineur" ou "majeur", alors "A", sans le savoir, nous a déjà donné un plan d'un intérieur troublé et vierge de toute exploration. Ici sont les monstres, appartenant aux passé de "A", mais qui ne sont pas de son propre fait.

Geraldine est une femme dans la cinquantaine qui s'appuie fortement sur les laxatifs. Elle est en surpoids et, vous le suspectez, est plus qu'une buveuse modérée. Elle dit avoir soufferte de constipation chronique "depuis qu'elle est allée au pensionnat, vraiment" et est réticente à donner des détails de son régime alimentaire. En sa présence, vous avez le sens de choses retenues ... depuis très longtemps...

Tous ces exemples viennent de patients qui ne peuvent pas raconter leur histoire ouvertement. L'origine de leur douleur est cachée, même à eux mêmes.


Chapitre 2

L'abus émotionnel est un concept qui est entièrement ouvert à ... l'abus. Mais peut être peut il être expliqué très simplement. Pour avoir subis des sévices émotionnels, "A" doit avoir entendu ou interprété des mots comme ça très tôt durant sa vie:

Tu n'est pas comme je voudrais que tu sois.
C'est de ta faute.
Tous les autres savent comment.
Si tu voulais vraiment, tu l'aurais fait pour moi.
Je serais un bon parent (enseignant) si ce n'était pas pour un enfant comme toi.

Est-ce que quelqu'un dans la vie de "A" a dit ces mots, ou les a consciemment sous entendus ? Peut être peuvent ils avoir été prononcé/sous entendus par quelqu'un inconscient de leur pouvoir d'anéantir, quelqu'un qui n'est plus capable d'entendre comme ils vont abattre un enfant ? Quelqu'un de si endommagé par sa propre enfance qu'ils n'a jamais pu lui même arriver à réaliser comment un telle attaque va démolir un enfant dans sa propre image de lui même ou son estime ? Dans l'abus émotionnel, l'amour de l'enfant, la confiance et l'attachement sont utilisés pour fausser la course du développement de l'enfant dans l'intérêt (in)conscient de l'adulte, qui s'en prend à ses propres dommages non résolus.

Pour un enfant de 11 ans, Russell a déjà une accumulation impressionnante de notes. Un bébé prématuré, ses parents étaient inquiets qu'il puisse être un peu plus lent, mais il a ensuite commencé l'école, il semblait d'intelligence moyenne, peut être un peu plus faible pour son âge. Sa mère - ou parfois sa grand mère, qui vivait avec la famille, se présentait avec lui en chirurgie toutes les quelques semaines, avec des infections d'oreilles suspectes, des infections pulmonaires ou une infection des amygdales, demandant des anti-biotiques, et demandant si il devrait prendre un supplément d'huile de poisson ou des vitamines ? Ne devrait-il pas être envoyé à un spécialiste ?

Vous avez le sentiments que Russell est un enfant "malheureux" qui a besoin d'être mis sur le bon chemin; et seulement si vous étiez un bon docteur, vous verriez qu'il a tout faux... un enfant comme ça doit vivre dans une atmosphère de critiques constantes ce qui équivaut à de la violence psychologique.

L'abus émotionnel accompagne inévitablement l'abus sexuel et physique et peut aussi survenir quand il y a:
Une discipline rigide à la maison ou à l'école par respect pour les valeurs des générations passés sans rapport avec les besoins réels de l'enfant.
Endoctrination/Intolérance religieuse.
Demandes excessives de performances.
Demandes excessives de conformité à des normes douteuses.
L'inversement des rôles ou l'on attend de l'enfant d'être fort ou prévenant ou modeste par son âge, pour l'amour des adultes fragiles.
Déception autour de l'adoption ou de disparition parentale.
Des parents imprévisibles et déficients associé avec de l'alcoolisme/abus de drogue/maladie mentale non traitée. Etc, etc - pour plus d'exemples, nous avons seulement besoin de consultez nos patients.

Marie à 14 ans, la fille ainée d'une grande famille, et est d'une grande aide à la maison, sa mère dit qu'elle est une petite sainte, parce qu'elle prend soin des plus jeunes, préparant tout leur petits déjeuner avant d'aller à l'école. Son père est beaucoup en dehors de la maison pour son travail en tant que représentant de compagnies pharmaceutiques; quand il est à la maison, il soulage souvent son stress en sortant boire, mais sa mère dit que Marie adore toujours son père et qu'il n'y aura pas un mot contre lui. Cependant, dernièrement, Marie a eu beaucoup de maux d'estomac et semble ne plus vouloir manger, après avoir entrevu sa fille dans la douche, sa mère est inquiète parce qu'elle devient terriblement mince.

Marie développe une anorexie et nous dit quelque chose à propos de ses problèmes non reconnus dans sa famille. Voyant sa mère lutter dans un mariage difficile et une impossible charge de travail, marie à trouvé une façon de repousser les demandes de la féminité; elle continue d'être la bonne fille qui est aimée et approuve le maintient, même si ça la tue, de l'illusion apparemment vitale que tout va bien.


Qu'est-ce que ces parents ont en commun sinon qu'ils fournissent un environnement d'insécurité pour l'enfant en développement, ou il a appris à ne pas avoir confiance en lui ou en les autres; ou l'on attend de lui qu'il s'efforce d'avoir des buts qui impliquent d'abandonner une grande partie de sa créativité et spontanéité aux demandes des autres. C'est susceptible de laisser une marque profonde le privant de son estime de lui même et de sa confiance en lui, et de le laisser avec des sentiments de colère et de rage dont il n'est peut être même pas au courant. Tous les mêmes, ils le "rongent" douloureusement, et le font se sentir sans valeur, même si il est occupée de se créer une vie qui semble épanouie, avec une carrière réussie et une famille heureuse. A son insu,à l'intérieur, un cri a attendu d'être entendu depuis l'enfance:

Je suis qui je suis
Je vous aime tellement
Je sais que je ne vous donne pas ce que vous voulez
J'essaie parce que je vous aime
Je ne peux m'aider
Je suis devenu fou, je vous déteste
Je me déteste
Vous m'avez fait tel que je suis mais je ne peux pas accepter que vous m'ayez fait ces terribles choses
Quand je grandirais je serais déprimé - non - bourreau de travail - ou
Je vais me retourner et devenir un délinquant pédophile tueur en série terroriste patient incurable - et - et - et - vous serez désolé.

Aussi simple que ça. Le Roi Lear l'a dit en premier:
"- Je ferais de telles choses -
Je ne sais pas encore maintenant qui ils sont, mais ils doivent être les terreurs de la terre."

Pour avoir un exemple, devons nous regarder très loin ? Dans nos propre coeurs ?

Chapitre 3

Donc disons alors pour le besoin du raisonnement que "A", notre patient "incurable", pourrait bien avoir subis une forme d'abus - physique, sexuel ou émotionnel - très tôt dans la vie. Pourquoi le prendre en charge, en consultation ? Ou même dans notre myriade de rencontres sociales, familiales et domestiques ?

Avec la meilleure volonté du monde, il y a un déséquilibre de pouvoir entre le patient et un médecin dans une consultation médicale: déséquilibre qui rappelle facilement le déséquilibre de pouvoir entre l'enfant et l'adulte, les émotions qui vont avec et les attentes qui s'en suivent. Si ça impliquait un abus de n'importe quel type, alors, à un certain niveau, même inconsciemment, le patient peut voir le docteur comme une "figure de pouvoir" en charge de consultation, comme un abuseur et l'offre d'aide du médecin peut être alors considéré comme une tromperie, de la séduction ou une attaque, ou une demande excessive d'une certaine façon. Cet état de fait exigera à son tour que le patient échaudé soit au fait avec des tactiques et des stratégies pour repousser et déjouer le malheureux docteur; d'aller sur la défensive, ou sur une offensive "préemptive"[NDT: pour devancer l'adversaire: le médecin]. Souvent les deux: le patient/victime semble se soumettre et semble se conformer, invité par les vieilles peurs des puissantes figures parentales - et seulement plus tard cède à la colère en rejetant ou censurant l'aide qui lui est offerte.

Jennifer, dans la quarantaine, veut que vous l'aidiez à perde du poids. Elle est une femme bavarde, sociable qui s'occupe seule d'un fils handicapé et un travail à mi temps; mais toutes ces sortie nocturnes de filles, dont elle dit qu'elles la réconfortent, ont contribué à un problème de poids qui lui fait perdre son souffle et se sentir inconfortable. Il y a un très bon groupe dirigé par l'infirmière, mais jennifer est catégorique; seulement vous pourrez l'aider. Au début tout va bien, elle perd rapidement du poids, vous félicitez ces efforts; mais alors les problèmes commencent. Quand vous devez lui dire gentiment qu'elle reprend du poids, elle fond en larmes; c'est pour votre bien, n'est-ce pas - vous n'avez évidemment jamais été tenté par un biscuit au chocolat de votre vie !

Vous avez commencé en étant un bon parent, l'aidant à se priver pour son bien; et maintenant vous êtes devenu le mauvais parent critique et hostile; la privant de tout ce qui lui donne gout à la vie.

Et ce n'est que le début. Les besoins naturels et insatisfaits de "A" pour une bonne relation avec une "figure de pouvoir" protectrice peut le conduire à passer des attentes et des exigences impossibles pour quelqu'un qui demande, professionnellement: "Que puis je faire pour vous ?" Quand quelqu'un comme ça nous en demande à nous, il est forcément déçu ! Impossible, le rêve inconscient de défaire les traumatismes du passé se heurte encore aux lacunes de la réalité adulte dans nos cabinet de consultations. Pour le patient, c'est une grande déception: renforçant probablement ses défenses "incurables" et son comportement envers la figure parentale idéalisée du docteur qui encore une fois l'a laissé tombé à la lumière de son désespoir.

La bonne nouvelle est: ça n'a rien de personnel. Rien à voir avec nous. Tout ce que nous devons savoir est que nous somme en présence d'un simple cas de confusion d'identité. Le patient en notre présence, sans le réaliser consciemment, se relie et se confronte à son abuseur, la figure parfois détestée, souvent aimée, toujours puissante qui influence toujours les règles de sa vie. (Rappel: je ne parle pas d'abus criminel majeur ici, mais de n'importe quel degrés d'abus plus subtils.) Le comportement du patient incurable nous dit avec une grande précision comme était cette relation en terme émotionnel, comment il se sentait et ce qu'il ressentait à propos de cette relation, comment il a fait face et l'a couvert jusque là, même si il va jusqu'à raconter une autre histoire, une histoire d'une agression (pas si) passive, de recherche d'attention, de clowneries, de maladie mentale, d'alcoolisme ou d'addiction. Ici dans notre cabinet de consultations.

John à 29 ans, un grand jeune homme qui est visiblement perturbé émotionnellement. Il est assi dans la salle d'attente avec les bras croisés, marmonnant dans sa barbe, et il y a toujours des places vides de chaque cotés. Ce qu'il a à vous montrer sont des blessures; il a laissé tombé un marteau sur son pied, il s'est brulé la main sur un anneau électrique. Un fois il est arrivé avec des marques horribles de morsures, il s'est battu, n'est-ce pas ? Il parle avec colère et tend à pousser le membre injurié vers votre visage, mais jusque là vous n'avez jamais eu à pousser le bouton de panique.

Quelque part très tôt dans sa vie, John a appris à avoir peur; maintenant, pour changer, il peut faire le dur, et vous pouvez savoir ce que c'est d'être l'un de ceux qui a peur.

Bien sur nous ne sommes par les abuseurs d'"A", tout ce qu'il fait est nous traiter comme si nous l'étions, et ne nous donne pas moins de bonnes visions de sa vie. Mais lui et ses émotions sont tellement puissants que nous somme en grand danger d'oublier, et de devenir ici et maintenant son abuseur: nous pourrions finir par le punir pour les sentiments difficiles qu'il nous présente, en se mettant en colère, en devenant rejetants ou hypocrites - juste comme ces parents originaux ou les figures d'autorité - contribuant tellement à perpetuer un cycle vicieux d'abus qui semble totalement hors de contrôle.

Mais si nous nous rappelons et restons avec notre idée, que le patient nous prend simplement pour quelqu'un que nous rappelons, une vieille figure de pouvoir plutot que notre moi personnel malchanceux, nous trouvons que nous pouvons rester imperturbables avec peu d'efforts. Nous somme libres de constater la colère et la défaite que nous sentons en présence de ce patient, sans être en danger de reporter sur lui notre propre sens de l'incompétence. Nous pouvons rester fermement de son coté, accueillir ses propos avec intérêt et respect, sans avoir besoin de le détourner ou de le contrôler en état d'auto défense. Nous devenons ouverts à son histoire réelle et triste, que nous ne souhaiterions pas à notre pire ennemi; et dans nos efforts pour améliorer notre relation avec lui, nous commençons de recevoir du soutient par l'admiration que nous développons pour sa capacité à endurer et survivre durant ces temps difficiles. La question se pose, à sa place, nous en serions nous si bien sortis ?


Chapitre 4


Pour résumé ce qui a été vu avant: je voudrais suggérer que le comportement "incurable" du patient et son attitude commencent à prendre sens, et sont entièrement appropriés et cohérents; si nous gardons à l'esprit la forte probabilité d'une histoire passé d'abus, dans le sens le plus large du terme: émotionnel, physique, sexuel. Nous pouvons décider de voir le patient "incurable" comme quelqu'un pour qui les choses sont sérieusement mal allées très tôt dans sa vie: dans une relation de confiance, à un stade très vulnérable en matière de développement.

Nos coeurs sombrent pour les meilleurs des raisons. Les sentiments sont toujours vrai et toujours rationnels, ils sont toujours appropriés et proportionnel à leur cause originelle. On peut leur faire confiance même si il peut être impossible de les lier à n'importe quelle circonstance dans la vie présente du patient; et même si leurs causes originelles restent cachées durant toutes nos consultations ensemble. Notre difficulté à voir "l'image d'ensemble" peut indiquer que nous somme en présence d'une expérience réprimée du patient, ré-activée d'une façon exacte mais obscure, utilisant le docteur comme une figure tout prête et pratique de transfert.

Ces termes peuvent ne pas être d'une grande aide pour certains médecins, ou peut activement les décourager, et peut être qu'ils ne sont pas essentiels. Mais ils sont une carte, un arrière plan théorique de l'endroit ou se trouve l'action: je leur offre cette lumière, avec des exemple qui peuvent être utiles.

La répression se produit chaque fois qu'une expérience durant l'enfance et le développement donne lieu à des sentiments qui ne sont pas complétement vécus et assimilés: parce que ces sentiments sont interdits/trop douloureux/trop confus pour l'enfant et parce qu'il n'y a personne de plus expérimenté pour aider l'enfant à les identifier et à les gérer. Aujourd'hui, de plus en plus de preuves expérimentales deviennent disponibles qui supportent l'hypothèse; par exemple accessible dans les livres sur le lien entre la psychologie de l'enfant et la neurophysiologie, comme "comment les bébés pensent". Un enfant sans support adéquate est incapable de gérer un conflit intense comme: "J'aime mes parents mais ils m'injurent, physiquement/sexuellement/émotionnellement". (Cela s'applique au concept d'abus dans le plus large sens du terme, du plus limité à celui qui met la vie en danger). Ayant pris un faut départ dans la vie avec une telle expérience ingérable et qui n'a pas été assimilée, l'enfant adulte est alors incapable de supporter des sentiments suscités par ses situations abusives similaires qui viennent sur son chemin de vie une fois adulte. Il va manquer d'empathie ou de compréhension pour lui même et pour les autres (souvent avec ses propres enfants) qui ont été ou sont abusés de façon similaire. Au même moment l'énergie mentale nécessaire pour garder ses anciens sentiments chaotiques et indésirables réprimés en toute sécurité et inconscients est indisponible pour des but plus créatifs pour le patient et le laissent se sentir épuisé, inadapté, et mauvais. Le malade ne se sent pas spécialement mal tout le temps, et peut décider de venir consulter quelqu'un à propos de problèmes de santé évasifs: quelqu'un qui se sent épuisé, impuissant et pas bien à la fin d'une consultation dysfonctionelle... Nous !


Peter n'a pas eu de travail depuis plus de 10 ans, et comme la trentaine passe, il commence de se sentir désespéré. Son problème est qu'il ne peut pas quitter la maison sans vérifier plusieurs fois que toutes les portes et les fenêtres sont fermées, et tous les appareils éteints. Durant les mauvais jours, ça peut lui prendre deux heures pour sortir par la porte principale. Quand il est n'importe ou ailleurs qu'a la maison, il se préoccupe constamment du besoin de toilettes. Il est tout a fait disposé de parler de son passé, il a été élevé dans une maison "stricte mais aimante", et bien qu'il ne posait pas de problèmes, comme il l'a dit mot pour mot, son frère Martin était "un petit diable" qui avait toujours des problèmes et était battu par son père pour son mauvais comportement.

Qu'est-ce que ces compulsions font maintenant pour le patient ? Quand il a observé toute ses règles rigides qu'il s'est imposé pour verrouiller les choses en place, il doit y avoir au moins le soulagement d'avoir fait quelque chose de bien, d'avoir conjuré la colère et le rejet qui le menaçaient toujours dans sa vie précoce, si il échouait à être assez bon; en même temps, leur irrationalité et son insistance à leur sujet sont juste assez provocateur pour l'observateur "normal" pour exprimer certains ressentiments naturels qu'il n'avait pas le droit de sentir. Et a propos de Martin ? Est-ce que Peter envie le courage de son frère, qui lui a permis d'éviter le fardeau d'un trouble obsessionnel compulsif ? Ou est-ce qu'il sent qu'il devrait avoir fait plus pour le protéger ?

La répétition de la compulsion: les expériences réprimées sont plus fortes sur la raison ou les arguments ou une thérapie cognitive; contre tout attentes, elles sont réactivées encore et encore de beaucoup de différentes façons dans de nombreux contextes différents à travers la vie du patient, jusqu'a ce que d'intolérables sentiments réprimés et leur événements déclencheurs ai été identifiés et vécus consciemment et que l'on y ai réagit (avec de la tristesse, de la colère ou de l'indignation) par le patient. La seule façon que ça peut être fait pour le patient est de les revisiter: si tout le reste à échoué, seul; mais espérons que chacun puisse le faire en compagnie de quelqu'un voulant les écouter durant une forme de thérapie par la parole qui heureusement peut être aussi informelle et convenir comme une rencontre dans nos cabinets.

Michael travaille comme chef cuisinier dans un restaurant local. Il est un bel homme jeune. Asmathique, plutot mince, avec une expression mélancolique. Son père semble avoir été un homme violent et imprévisible qui l'a jeté dehors quand il avait 18 ans, en découvrant qu'il était gay. Depuis Michael a eu une succession de partenaires, qui paraissaient être au début le réponse à tous ces besoin; mais les relations prennent toujours un mauvais tournant. Il vous parle de Derek, qui d'emmenager avec lui, un peu rude, mais il est très grand - fait comme un gorille, Michael dit fièrement, il est videur en boite de nuit ! La prochaine fois qu'il vient pour ses médicaments vous notez un bleu à la pommette de Michael; peut être que la rugosité de Derek n'est pas juste un manque d'aptitudes sociales.

Donc pourquoi Michael est attiré par le type d'homme que son père était ? Un partenaire sympathique, doux, ne va pas le satisfaire; il doit revenir à la première relation homme à homme de sa vie, en espérant que cette fois au moins il pourra trouver une façon d'apaiser sa colère et de gagner de l'amour.

Le transfert, une part de cette compulsion de répétition non résolue que le patient manifeste contre le médecin qui l'écoute, et les sentiments qui surgissent durant la consultation, nous disent l'histoire du patient de façon codée et donne des indications précieuses sur la façon dont le patient s'est attaché à d'importantes figures durant son développement: parents, famille, enseignants, les autorités, les "aides" - même les nounous ou les docteurs - qui l'ont embrouillés et maltraités, dans tous les sens du terme, quand il était encore très jeune et dépendant d'eux. Durant cette reconstitution inconsciente dans la consultation, la patient impose ou transfert, une situation passée ou une relation à celle présente. Durant n'importe quelle consultation il peut se donner le rôle de l'enfant, l'auditeur jouant le rôle de l'adulte insatisfait; ou le patient peut garder le rôle de l'adulte tout puissant pour lui: et soulager ces anciens sentiments de douleur, d'humiliation et d'incompréhension en tentant de les infliger à l'auditeur, afin que le médecin joue le rôle de l'enfant. Les sentiments de l'auditeur de colère, d'irritation suscités en réponse à une telle consultation sont ceux que le patient a peut être connu dans un passé lointain mais d'une situation ou relation cruciale.

L'hypertension artérielle de claire est apparue durant une visite médicale avec le docteur de son entreprise en ville, elle a clairement fait comprendre que ce qu'elle veut de vous est une solution rapide, mais malheureusement tout ce que vous avez essayé n'est pas satisfaisant d'une façon ou d'une autre - inefficace, ou les effets secondaires sont inacceptables. Elle est une femme petite, élégamment habillée qui n'aime pas attendre et reçoit les excuses en silence. Vos tentatives de lancer une conversation pendant que vous vérifiez sa pression artérielle ne sont pas bienvenues; elle a une façon d'élever un sourcil qui peut être déconcertante. Occasionnellement, elle offre un commentaire sur la salle d'attendre ou pose une question à propos de votre apparence. - "Dites moi, ou allez vous vous faire couper les cheveux ?"


Claire vous fait revenir, avec votre coeur - au niveau de l'enfant de 3 ans dont la mère trouve des fautes avec tout ce qu'elle fait. Pour des raisons qui viennent de sa propre enfance, un mère comme ça ne peut pas donner à sa fille l'encouragement et le support, à la place, elle est en compétition avec elle, et gagne à chaque fois. Cinquante ans plus tard, Claire est toujours sous pression pour réussir, peut être si elle arrive à donner à tous les autres l'air d'être inférieur.

Est-ce que tout ça est plausible ou imaginaire ? Il y a une simple expérience supplémentaire que nous pouvons conduire nous même, qui peut satisfaire le plus perfectionniste des chercheurs en quête de vérité. Il concerne le dialogue dans nos têtes, les commentaires souvent inaudibles que nous avons tout le temps au fond de nous. Parfois il vient s'imposer sur le devant de la scène en étant presque paralysant; mais le plus souvent il est coupé, malgré le fait que n'importe quel incident mineur peut le rendre de nouveau audible.

Tout au long de nos vies, nous sommes poursuivis par des voix critiques, renforçant le sentiment d'infériorité qui est là dès que nous réalisons à quel point nous sommes petit et sans défense, comparés aux adultes. Du début à la fin, les critiques ne s'arrêtent jamais.

Oui, mais vous avez dessiné le cheval plus grand que la maison ! Et vous avez dépassé la ligne quand vous avez colorié l'intérieur.

Sarah a fait peu de progrès en jouant avec son piano. Elle ne va jamais progresser jusqu'à ce qu'elle passe au moins deux heures à pratiquer ses gammes.

J'ai appris à ton frère à conduire, et je dois dire que ça paraissait naturel pour lui comparé à toi. Tu n'a pas à changer les vitesses comme ça - tu n'es pas censé te battre avec ! Et pense à ce que tu fait à ma boite de vitesse !

Je me fiche du temps perdu avec votre gardienne d'enfant. Votre travail est d'être à l'heure ponctuellement le matin et je me fiche de savoir comment vous faites - est-ce clair ?

Avant que nous terminions la réunion je sens que je dois mentionner quelque chose qui m'a été rapporté. Apparemment un client à appelé juste après l'heure de fermeture hier et a été mal accueilli par l'une de nos secrétaires. C'était vous qui aviez pris l'appel, n'est-ce pas Karen ?


Chapitre 5: Enquête et Chemin à Suivre

Examiner les sentiments du passé est intensivement douloureux pour le patient, un douleur qui n'a d'égal que de garder les sentiments réprimés par des stratégies incurables. Mais il n'y a pas de véritable guérison sans découverte du passé. Le patient doit fixer le rythme, mais ne doit jamais être forcé et doit être autorisé à resté bloqué si c'est la seul chose qu'il soit capable de faire pour l'instant. Le médecin qui écoute n'est pas dans la position de le désaprouver pour ça, et peut rester à l'écoute en étant conscients que c'est ce qui reste d'un ancien traumatisme, en acceptant le verdict du patient sur ce que l'on peut explorer, et en restant solidement du coté du patient pendant qu'il est intimidé par la reconstitution de ce qui s'est passé. La reconstitution n'est pas une attaque personnelle contre le médecin à l'écoute, peut importe si ça y ressemble beaucoup.

Julie a beaucoup changée récemment, avec une cystite suspecte; tout les tests se sont révélés négatifs. Elle est un peu enveloppée, jolie, dans la fin de son adolescence; elle porte des chaussures serrées à lanière et des vêtements qui ont toujours l'air trop petits pour elle, tandis que ces cheveux tirés en arrière et ses sourcils froncés lui donne une expression de douleur. Elle offre en riant des anectodes sur ses nombreux petits amis et des nuits passés à boire avec les filles et a récemment fait aussi allusion à l'usage de drogues récréatives. Quand vous lui demandez si son mode de vie peut être la cause de certains de ces problèmes de santé, elle vient en face de vous et vous dit, "Parfois, vous me rappelez exactement ma mère !"

Il peut être difficile pour les professionels surchargés de la santé de sentir de l'amour pour Julie, qui ne s'aime pas beaucoup et qui n'a pas autant de plaisir qu'elle le voudrait. Mais elle continue de venir vous voir; qu'essaie-t-elle de vous montrer, si ce n'est la succession d'infections sexuellement transmissible insaisissables ? Y a-t-il une façon d'entrer en contact avec son insécurité et son malaise ?

Chaque professionnel travaillant avec des patients "incurables" va avoir sa propre approche basée sur le tempérament et l'expérience, et va sentir comment s'adapter aux besoins individuels de chaque patient. Si nous pouvons accepter notre propre malaise qui se présente avec l'énigme du comportement des patients incurables, et si nous pouvons signaler que ce comportement ne nous rejette pas, mais nous garde intéressé et heureux d'essayer et d'aider, alors nous n'avons pas besoin d'un expert qui nous expliquera "comment faire".

Mais il peut être utile de considérer certains outils thérapeutiques.

Se lier (alias "regard positif inconditionnel", dans la phrase inventée par Carl Rogers) est l'un d'entre eux: ça vient facilement, quand nous nous rappelons que les sentiments du patients et son comportement sont des réponses appropriées à des stimulations réprimées (cachées) et que le patient est un survivant d'expériences qui auraient vaincu beaucoup d'entre nous.

Sauver la face: nous pouvons appliquer cet ancien proverbe chinois d'aider l'interlocuteur à maintenir sa dignité (comme nous souhaiterions que notre propre vulnérabilité soit respectée): en accueillant les suggestions du patient, les explications, l'auto diagnostique, etc , et en les explorant ensemble dans la discussion - si nécessaire, en concluant ensemble pour la première fois que les tentatives d'interprétations du patient ne semblent pas assembler les pièces du puzzle, ne semblent pas y arriver, et que le mystère reste entier (même si nous nous sentons sur d'avoir nous même trouvé l'explication longtemps avant que le patient soit prêt, et même si nous attendons avec impatience de lui dire: il ne vaut mieux pas, il vaut mieux attendre que le patient soit prêt à trouver la réponse lui même.)

Transfert: le traitement du patient incurable du médecin peut être utilisé pour former des hypothèses sur le traitement du patient d'autres, et par d'autres figure significatives de sa vie, spécialement durant l'enfance et le développement, ces hypothèses peuvent être données au patient avec précaution et avec un esprit ouvert, pour confirmation/rejet - ou peuvent être simplement déposées par le médecin comme des idées utiles à vérifier plus tard quand ils sentira que ce sera plus utile de le faire.

Transparence: Tout ce qui précède doit être une exploration réelle, d'égal à égal, d'un territoire inexploré. Le médecin à l'écoute n'a pas de trucs dans son sac, pas de réponses toutes faites, pas de direction à donner: il n'y a pas de techniques, seulement une volonté pour le médecin de montrer ce qui se passe et ce qui s'est passé, pour le patient.

Conclusion

Soigner le patient "incurable" est facile si nous le laissons être. En fait, jusqu'à ce que le patient lui même nous donne le feu vert, nous n'avons pas besoin de faire quelque chose. Nous n'avons pas besoin de venir avec des conseils, des recommandations ou des traitements. Nous pouvons admettre notre ignorance: le patient a les réponses, et tout ce que nous pouvons faire est de les attendre dans une atmosphère d'optimisme et de confiance - sachant que les réponses sont là, même si nous ne les connaissons pas. Il y a une base encore limité de preuves, mais qui s'étoffent, en attendant une approche narrative / qualitative, l'expérience empirique et l'intuition constituent une approche provisoire assez efficace pour être utilisée.

Lectures

Je suis totalement redevable aux écrits d'Alice Miller, qui m'ont aidés à donner un sens aux consultations de patients "incurable", et à formuler les idées résumée dans ce texte. Ses livres sont très recommandés, spécialement:

Le Drame de l'Enfant Doué
C'est Pour Ton Bien
La Connaissance Interdite

Des conclusions similaires, dans un contexte éducatif plutot que thérapeutique, sont présentées dans le livre "The New Summerhill", d"A.S. Neill’s.

"How Babies Think: The Science of Childhood" d'Alison Gopnik, Andrew Meltzoff et Patricia Kuhl décrit les preuves expérimentales concernant le développement de l'esprit de l'enfant.

"Dibs In Search Of Self ", de Virginia Axline décrit la façon dont les théories peuvent être mises en pratique.



Dr Gwenda Delany


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Appendice: Le Travail d'Alice Miller

Alice Miller est une psychothérapeute. Elle est intéressé dans l'importance des émotions dans la compréhension d'un comportement apparemment irrationnel. Sa thèse est que notre vie émotionnelle gouverne notre comportement. Un comportement en apparence irrationnel devient explicable une fois que l'on comprend la vie émotionnelle de la personne.

A.Miller croit que nos émotions sont formées dans notre petite enfance. Si nous avons des enfances heureuses alors nos émotions se développement naturellement et nous nous comportement de façon rationnelle. Si par contre nos enfances ont été malheureuses, le résultat d'un abus physique, sexuel ou émotionnel, notre monde émotionnel est endommagé. Des adultes endommagés émotionnellement peuvent nuire à eux ou aux autre ou souffrir avec des maladies psychosomatiques. Pourquoi ça ?

Les enfants qui sont abusés sont dans une situation dangereuses et terrifiante. Les enfants ont besoin de croire que leurs parents les aiment. Si ils réagisse de façon naturelle à l'abus en montrant leur colère et leur indignation, ils risquent d'être à nouveau abusés par leurs parents. L'enfant abusé, "A", réprime sa colère et son indignation et ne le sent pas consciemment. C'est une réponse de survie aux parents abuseurs qui améliore le bien être de "A" tant qu'il est dépendant d'eux. En réprimant sa colère est en se convaincant que tout est vraiment OK, "A" ne contrarie pas ses parents et augmente ses chances qu'ils continuent de lui donner des bonnes choses comme de la nourriture et une maison. "A" s'aide aussi à gérer une situation intolérable.

Quand "A" grandit la situation change. La répression de la colère n'est plus nécessaire et en fait est contre productive pour son bien être. Malheureusement, parce que "A" est lui même inconscient de la colère elle va probablement restée réprimée. Il vit avec la colère inconsciente à l'intérieur de lui et est contraint à l'exprimer d'une certaine façon. La colère peut être réprimée contre soi même (dans la dépression, l'auto mutilation ou maladie psychosomatique), ses enfants (en tant qu'abus de l'enfant), ou envers qui il a du pouvoir (dans la violence ou l'intimidation). Inversement il peut refaire l'expérience de sa propre colère en développant des relations avec d'autres gens qui vont l'abuser.

Cette colère inconsciente est habituellement inadaptée dans la vie adulte. Elle cause des dommages à "A", ses enfants et les autres. Elle ne joue plus aucun rôle utile. Si "A" est capable de reconnaitre consciemment sa colère et de l'exprimer directement alors il peut être capable de se libérer de la compulsion à nuire aux autres et à lui même. A.Miller pense que les gens comme "A" peuvent être aidés en communiquant avec des gens qui comprennent son expérience. C'est le but d'une thérapie.

Les médecins généralistes voient beaucoup de patients qui ont soufferts de certaines formes d'abus et l'expriment sous forme de dépression, d'auto mutilations ou des maladies psychosomatiques. "A" peut nous rendre "malades" si nous essayons de comprendre son comportement sur un niveau superficiel rationnel. Cependant si nous sommes capables de sentir les expériences émotionnelles qui se cachent derrière le comportement de "A" alors ça peut être thérapeutique.

Dr Judith Burchardt










Version Originale:

"AM: Thank you so much for sending us the article and for having written the excellent Appendix. I hope that some of the GP will open their ears and check what they have read with their own patients. But for doing so they should overcome (at least a bit) their own fear of their childhood pain. Unfortunately, doctors like this are rare; most of them think that they have to DO something (prescribe drugs) to feel powerful and do not to listen. They don't know that listening gives them much more knowledge, also about themselves, which means to gain true strength for themselves instead of playing the powerful one."

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A Farewell To Heartsink?

by Dr Gwenda Delany


Prefatory note.

This is a testament of 26 years lived in General Practice. I completed the testament after some years’ gestation, when I retired from work at the end of 2005, with disseminated breast carcinoma and a prognosis of weeks. The references to my evidence base are therefore entirely inadequate, though I have indicated the areas where some may be found. But as this is primarily narrative medicine, I feel my small testament may stand as it is, and go, in Beethoven’s words, from the heart to the heart; with not a sink in sight.
The word ‘she’ or ‘he’ is short for ‘he’ or ‘she’ wherever it crops up in the text: the writer is a bona fide ‘she’ who finds conventions such as ‘s/he’ obtrusive and jarring.

Being a doctor myself, I have the incorrigible tendency in what follows to refer most often to doctors in connection with heartsink encounters. These are of course not limited to doctors, or even to medical professionals; as humans, we all encounter them in our daily lives; we all get the chance to do something about them, and to make a difference. The illustrations, which are entirely fictional, were provided by a non-medical collaborator who has had much to do with medical professionals in the course of her life, and hopes in her turn to make a difference to them.

Is ‘heartsink’ a term of abuse? I don’t think so: speaker and listener may truly bring a sunk heart to their meetings. That this is a sign of life and hope, is what I aim to demonstrate: if anyone comes to see it in the same light as a result of reading this monograph, I shall have achieved my aim.


A Farewell to Heartsink?

Chapter 1

Scrolling through this morning’s appointment list, I see A is coming to see me. In a cruder era a few years ago A might have been labelled a ‘heartsink patient’: a patient whom I just can’t seem to help, and who all too frequently comes to remind me of the fact.

Every consultation with A leaves me aware of a turmoil in myself out of all proportion to the presenting problem. Turmoil made up of many feelings on my part: Anger, misery, irritation, fear, rejection, blame, manipulation, exploitation, contempt, hopelessness, helplessness, uselessness, confusion. So much confusion in fact, that I hardly know where in all of this my feelings towards A begin or A’s towards me end.

It’s a consultation we’re all familiar with: we all know A. Some of us might defend our own negative feelings towards A as entirely justified; others would prefer to bundle them hurriedly out of sight, ashamed of a supposed lack of professionalism and compassion. But we could adopt a more practical approach, and treat these difficult feelings as part of the objective history and examination. They are as present in the consulting room as any other physical sign might be: a cough say, or impetigo - or bursting into tears.

Monica asked to be taken on your list 18 months ago, after “misunderstandings” with her previous GP, in a practice on the other side of town. She has tried everything for recurrent bouts of IBS, which she is convinced stems from a food allergy; she’s even attempted an exclusion diet a couple of times, but neither of you felt that it proved anything. She often responds to your suggestions with a sigh, opening her eyes very wide; then silence. As she lives on the edge of your practice area, she has difficulty arriving punctually for appointments. It’s impossible not to feel irritated yourself by Monica’s behaviour; you are being challenged to discover the secret source of her irritation, in every sense…

Of course, A can be 20, 30, 40 or older; male or female; of any or of mixed ethnic origin. Dominating all the feelings A has ushered into the consulting room, there is a sense of ill-usage, on the part of both patient and doctor. Both appear to experience the consultation in terms of: ‘I don’t deserve this’ and ‘Why are you doing this to me?’ Where does all this come from, and what does it mean? Could it literally be telling us that we are dealing on some level with a history of ill-usage, of maltreatment - of some kind of abuse?

What is abuse? The term is generally reserved for harm inflicted on children by adults or by older children: inflicted by those in a position of power and/or trust, on someone more powerless and defenceless than themselves. The abuse may be overt or may have come in disguise, as love, as discipline, as protection or ‘good parenting’ even.

Most of us would have no difficulty in acknowledging the criminal end of the spectrum where physical or sexual abuse are concerned, and would expect the victim to be deeply and lastingly scarred.

Jake is 19, in his first year as an art student, still living at home; he seems a shy young man, who moves awkwardly. He has presented quite frequently in the past few months with headaches and trouble sleeping. None of the remedies you suggest seem to help much. Examining him for a shoulder injury, you discover that his arms are heavily scarred. He has little to say about this, except “I do it when I feel bad.” Nobody in his family is aware that he cuts. When you find time to look back over his early notes, you see that he was on the At Risk Register for possible abuse when he was ten; shortly afterwards, his father spent two years in prison.

Many ‘heart-sink’ patients will turn out to have suffered such gross and overt abuse; though feelings of confusion, intolerable shame and self-blame may still be preventing them from disclosing, or even from consciously remembering it.

There are other forms of ill-treatment: as well as less extreme physical and sexual abuse, there is a whole spectrum of gross and subtle emotional damage. If, as I propose, we’re right in linking ‘heartsink’ behaviour in the consulting room to an origin in a ‘major’ or ‘minor’ abusive experience, then A, without knowing it, has already given us a map to a troubled and largely unexplored interior. Here be dragons, belonging to A’s past, but not of A’s making.

Geraldine is a woman in her late fifties who relies heavily on laxatives. She is overweight and, you suspect, a more than moderate drinker. She claims to have suffered chronic constipation “ever since I was at boarding school, really,” and is reluctant to give details of her diet. In her presence, you have the sense of things being held back…from a long way back…

All these examples are of patients who can’t tell their stories openly. The origin of their pain is hidden, even from themselves.


Chapter 2

Emotional abuse is a concept that lays itself wide open to - well – abuse. But perhaps it can really be put very simply. To have experienced emotional abuse A must have heard or interpreted words like these early on in life:

You’re not the way I want you to be.
It’s your own fault.
Everybody else knows how.
If you really wanted to, you’d do it for me.
I’d be a good parent (teacher) if it weren’t for a child like you.

Did anyone in A’s life really say these words - or consciously imply them? Might they have been spoken/implied by someone unaware of their power to annihilate, someone no longer capable of hearing how they would strike a child? Someone so damaged by their own childhood that they themselves had never come to realise how such an attack would strike a child in his self-image or worth? In emotional abuse, the child’s love, trust and attachment are used to warp the course of the child’s development in the (un)conscious interests of the adult, who is lashing out with unresolved damage of her own.

For an 11 year old boy, Russell already has an impressive accumulation of notes. A very premature baby, his parents were worried that he might be a slow learner; but by the time he started school, he seemed to be of average ability, if a bit small for his age. His mother –or sometimes his grandmother, who lives with the family –turns up with him at the surgery every few weeks, with suspected ear infections, chest infections or tonsillitis; demanding antibiotics, and wondering if he ought to be taking fish oil or extra vitamins? Shouldn’t he be referred to a specialist?

You get the feeling that Russell is an unsatisfactory child, who needs to be put right; and if only you were a good doctor, you’d see that he’s all wrong... a child like this has to live in an atmosphere of constant criticism which amounts to emotional abuse.

Emotional abuse inevitably accompanies physical and sexual abuse and may also occur where there is:
Rigid ‘discipline’ at home or in school, in deference to values of past generations and unrelated to the child’s real needs
Harsh or intolerant religious/cultural indoctrination
Excessive demand for achievement
Excessive demand for conformity to questionable standards
Role reversal where the child is expected to be strong or considerate or self-effacing beyond his years, for the sake of the fragile adult(s)
Deception surrounding adoption or parental disappearance
Unpredictable and deficient parenting associated with alcoholism/drug abuse/ untreated mental illness. Etc, etc - for further examples, we need only consult our patients.

Mary is fourteen, the eldest girl of a large family, and a great help at home; her mother says she is a little saint, the way she looks after the younger ones, making all their breakfasts before she goes to school. Her father is away a lot in his job as a drug company rep; when he is home, he often relieves his stress by going out drinking, but her mother says that Mary still adores her Daddy and won’t hear a word against him. However, lately Mary has been having a lot of stomach upsets and seems to be off her food; after glimpsing her daughter in the shower, her mother is worried that she is getting dreadfully thin.

Mary’s developing anorexia is telling us something about the unacknowledged problems in her family. Seeing her mother struggling with a difficult marriage and an impossible workload, Mary has found a way of fending off the demands of womanhood; she goes on being the good girl who is loved and approved of –sustaining, even if it kills her, the apparently vital illusion that all is well.

What these parents have in common is that they provide an insecure environment for the developing child, where she learns not to trust herself or others; where she is expected to strive after goals which entail giving up much of her own spontaneity and creativity to others’ demands. This is likely to leave its lasting mark in depriving her of self-esteem and self-confidence, and leave her with feelings of anger and outrage she may not even be aware of. All the same, they are painfully eating away at her, and are making her feel worthless; even if she is busy establishing what appears to be a fulfilling life, with a successful career and happy family. Unknown to her, inside him, a cry has been waiting to be heard since childhood.

I am that I am
I love you T-H-I-S much
I know I don’t give you what you want
I keep trying to because I love you
I can’t help myself
I’m mad at you, I hate you
I hate myself
You made me the way I am but I can’t face it that you did this terrible thing to me
When I grow up I’m going to be depressed – no- workaholic – or
I’m going to get my own back and become a delinquent addicted paedophile serial killing suicide bombing heartsink patient - and – and – and - you’ll be SORRY

Simple as that. King Lear said it first:

- I will do such things -
What they are yet I know not, but they shall be
The terrors of the earth.

As for an example, do we need to look very far? In our own hearts?


Chapter 3

So let’s say then for the sake of argument that A, our ‘heartsink’ patient, may well have experienced some form of abuse - physical, sexual or emotional - early in life. Why take it out on us, in our consultations? Or even in our myriad social, familial and domestic encounters?

With the best will in the world, there is a power imbalance between patient and doctor in a medical consultation: one that easily recalls the original power imbalance between child and adult, the emotions that went with it and the expectations that follow from it. If these involved abuse of any kind, then on some level, however unconsciously, the patient may see the doctor, the ‘figure of power’ in charge of the consultation, as abuser; and the doctor’s offers of help may then be seen as deceit, seduction or attack; or grossly wanting in some other way. This state of affairs in turn will require the once bitten, twice shy patient to be ready with tactics and strategies for repulsing and outwitting the hapless doctor; to go on the defensive, or on a ‘pre-emptive’ offensive. Often both: the patient/victim gives in and appears to comply, prompted by old fears of powerful parent figures - only later to give way to old anger by rejecting or rubbishing the help that is offered.

Jennifer, in her late forties, wants you to help her lose weight. She is a chatty, sociable woman who copes alone with a disabled son and a part-time job; but all those girls’ nights out, which she says cheer her up, have contributed to a weight problem that’s making her breathless and uncomfortable. There is a very good group run by the practice nurse, but Jennifer is adamant; only you will do. At first all goes well, and she rapidly loses a stone; you praise her efforts; but then the lapses begin. When you have to tell her gently that she is gaining again, she bursts into tears; it’s all right for you, isn’t it – you’ve obviously never been tempted by a chocolate biscuit in your life!

You started off as the good parent, helping her to deny herself for her own good; and now you’ve become the bad parent, critical and hostile, depriving her of everything that gives her life sweetness.

And that’s just for starters. A’s natural and unmet needs for a good relationship with a generous and protective ‘figure of power’ may lead her to place impossible expectations and demands on someone who asks, professionally: ‘What can I do for you?’ When that someone who asks is us (us, for heaven’s sake!) she is bound to be disappointed…. Impossible, unconscious dreams of undoing the traumas of the past come up against the shortcomings of adult reality in our consulting rooms. For the patient, this is a disillusion too far: likely at first to reinforce her ‘heartsink’ defences and behaviour towards the idealised parent-figure of the doctor who once again has let her down and made light of her hopes.

The good news is: it’s nothing personal. Nothing to do with us. All we have to remember is that we are dealing with a simple case of mistaken identity. The patient in our presence, without consciously realising it, is relating to and confronting her abuser, the sometimes hated, often loved, and always powerful figure whose influence still rules her life. (Reminder: I am not necessarily talking of major, criminal, abuse here, but of any degree of more subtle abuse.) The patient’s ‘heartsink’ behaviour tells us with great accuracy how that relationship was in emotional terms, how she felt and feels about it, how she copes with it and covers it up; even as she goes on telling another story, one of (not so) passive aggression, attention-seeking or clowning; of mental illness, alcoholism or addiction. Right here in our consulting room.

John is 29, a tall, burly young man who is obviously emotionally disturbed. He sits in the waiting room with arms folded, muttering under his breath, and there are always empty seats on either side. What he has to show you are injuries: he dropped a hammer on his foot, he burnt his hand on the electric ring. Once he turned up with horrific bite marks; he’d been in a fight, hadn’t he? He speaks angrily and tends to thrust the injured limb in your face, but so far, you’ve never actually had to reach for the panic button.

Somewhere in John’s early life, he learnt to be afraid; now, for a change, he can do the frightening, and you can find out what it’s like to be the one who fears.

Of course, we are not A’s abuser, all the while he’s treating us as if we were, and giving us whopping great insights into his life. But he and his emotions are so powerful that we are in danger of forgetting, and of actually here and now turning into his abuser: we may end up punishing him for the difficult feelings he presents us with, by becoming angry, rejecting or self-righteous – just like his original parents or authority figures – so helping to perpetuate a vicious circle of abuse that seems beyond anyone’s control.

But if we remember, and stay with our realisation, that the patient is undermining someone we merely stand for, an old figure of power rather than our hapless personal self, we find we can stay unfazed with very little effort. We are freed up to note the anger and defeat we feel in the presence of this patient, without being in danger of taking our own sense of inadequacy out on her. We can remain firmly on her side, welcoming her communication with interest and respect, experiencing no need to deflect it or to control it in self-defence. We become open to his real and sad history, one we wouldn’t wish on our worst enemy; and in our efforts to improve our relationship with him, we start to become supported by the admiration we develop for his grit in enduring and surviving appalling times. The question arises: in his place, would we have come out so well?


Chapter 4

To sum up what went before: I would like to suggest that the ‘heart-sink’ patient’s behaviour and attitude begin to make sense, and are entirely appropriate and consistent, if we bear in mind the strong possibility of a past history of abuse, in the widest sense of the term: emotional, physical, sexual. We could decide to see the ‘heartsink’ patient as someone for whom things went seriously wrong early on in life: in a relationship of trust, at a vulnerable stage in development.

Our hearts sink for the best of reasons. Feelings are always true and always rational, i.e. they are always appropriate and proportional to their original cause. They can therefore be trusted even when it may be impossible to link them to anything in the patient’s present circumstances; and even though their original cause remains undiscovered during all our consultations together. Our difficulty in ‘getting the picture’ may indicate we are dealing with a patient’s repressed experience, re-enacted in exact but obscure ways, using the listener/doctor as a ready-to-hand and convenient figure of transference.

Such terms may be of little help for some doctors, or may actively put them off; and perhaps they are not essential. But they are a map, a theoretical ground-plan of where the action is at: I offer them in that light, with examples that may be of use.

Repression occurs whenever an experience during childhood and development gives rise to feelings that are not fully lived through and assimilated: because these feelings are forbidden/too painful/too confusing for the child, and because there is no-one more experienced available to help the child identify and deal with them. Today more experimental evidence is becoming available that supports this hypothesis; e.g. in accessible books on the overlap of child psychology and neurophysiology, such as “How babies think.” A child without adequate support is unable to cope with such intense conflict as: ‘I love my parents/ carers but they injure me, physically/ sexually/ emotionally’. (This applies to the concept of abuse in the widest sense of the word, from the limited to the life-threatening) Having got off to a faulty start in life with such an unmanageable and unassimilated experience, the grown-up child is then disabled from handling feelings aroused by similar abusive situations that come her way in adult life. She will lack empathy or understanding for herself or for others (often her own children) who have been or who are being abused in similar ways. At the same time the mental energy needed to keep the old chaotic and unwanted feelings safely repressed and unconscious, is not available to the patient for more creative purposes and leaves her feeling drained, inadequate and bad. The sufferer feels non-specifically unwell all the time, and may decide to consult someone about her elusive health problems: someone who may then feel drained, inadequate and bad, at the end of a dysfunctional consultation… US!

Peter has not had a job for more than ten years, and as his thirties are slipping by, he is beginning to feel desperate. His problem is that he can’t leave the house without checking several times that all the doors and windows are secure, and all appliances switched off. On bad days, it can take him two hours just to get out of the front door. When he’s anywhere away from home, he worries constantly about needing the toilet. He is quite willing to talk about his background; he was brought up in a “strict but loving” home, and though Peter himself kept his nose clean, as he puts it, his brother Martin was “a right little devil” who was always in trouble, and was beaten by his father for his bad behaviour.

What do these compulsions actually do for the sufferer? When he’s observed all his self-imposed, rigid rules about locking things up, there must be at least the relief of having done something right, of having warded off the anger and rejection that were always threatened in his early life, if he failed at being good; at the same time, their irrationality and his insistence on them is just provocative enough to the “normal” observer to express some of the natural resentment he was never allowed to feel. And what about Martin? Does Peter envy his brother’s courage, which enabled him to avoid the burden of Obsessive Compulsive Disorder? Or does he feel that he should have done more to protect him?

Repetition compulsion: repressed experiences are stronger than reason or argument or cognitive therapy; willy-nilly they are enacted again and again in many different ways and in many different settings throughout the patient’s life, unless and until the intolerable repressed feelings and their triggering events have been identified and consciously experienced and reacted to (with sadness, anger or indignation) by the sufferer. The only way this can be done is for the patient to revisit them: if all else fails, alone; but let’s hope she can do so in the company of someone willing to listen, during some form of ‘talking’ therapy: which fortunately may be as informal and ad hoc as an encounter in our surgeries.

Michael works as a chef in a local restaurant. He is a good-looking young man. asthmatic, slightly built, with a wistful expression. His father seems to have been a violent and unpredictable man who threw him out when he was eighteen, on discovering that he was gay. Since then Michael has had a succession of partners, who appear at first to be the answer to all his needs; but the relationships always turn out badly. He tells you about Derek, who’s just moved in with him; a bit rough, but he’s a great bloke –built like a gorilla, Michael says proudly, he used to be a bouncer in a nightclub! Next time he comes for his medication, you notice a bruise on Michael’s cheekbone; maybe Derek’s roughness isn’t just a lack of social skills.

So why is Michael attracted to the kind of man his father was? A gentle, sympathetic partner wouldn’t satisfy him; he has to keep going back to the first man-to-man relationship in his life, hoping that this time at last he can find a way to placate his anger and win love.

Transference: as part of this unresolved repetition compulsion the patient’s behaviour towards the listener, and the feelings that arise in the consultation, tell us the patient’s story in code and give invaluable clues about how the patient related to important figures in his development: parents, relatives, teachers, people in ‘authority’, ‘helpers’ – even nurses or doctors - who have confused and mistreated him, in any sense of the term, while he was very young and dependent on them. During this unconscious re-enactment in the consultation, the patient imposes, or transfers, a past situation or relationship on to the present one. In any given consultation he may allocate the role of the child to himself, casting the listener as the unsatisfactory adult; or the patient may keep the role of the all-powerful adult for himself: and relieve his old feelings of pain, humiliation and incomprehension by attempting to inflict them on the listener, so that the doctor is cast as the former child. The listener’s feelings, of anger, irritation etc, elicited in response to such a consultation, are the feelings the patient may have experienced in a long-past but crucial relationship or situation.

Clare’s high blood pressure came to light during an MOT with her company doctor in the city; she makes it clear that what she wants from you is a quick solution, but unfortunately everything you’ve tried so far is unsatisfactory in one way or another –ineffective, or the side–effects are unacceptable. She is a tall, smartly dressed woman who dislikes being kept waiting, and receives apologies in silence. Your attempts to make light conversation while checking her BP are not welcomed; she has a way of raising one eyebrow which can be disconcerting. Occasionally she offers a comment about the waiting room facilities, or asks a question about your appearance –“Tell me, where do you get your hair done?”

Clare makes you sink –along with your heart- to the level of the 3-year old whose mother finds fault with everything she does. For reasons that originate in her own childhood, a mother like this can’t give her daughter support and encouragement; instead, she is in competition with her, and wins every time. Fifty years on, Clare is still under pressure to succeed; perhaps if she can make everybody else look small..

Is all this plausible but imaginary? There is a simple, additional thought experiment we can conduct on ourselves, that may satisfy the most exacting enquirer after truth. It concerns the dialogue in our heads; the often inaudible running commentary we have playing non-stop in the background of our lives. Sometimes it comes intrusively and almost paralysingly to the fore; more often it is muted, though any minor incident may suddenly turn up the volume.

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Throughout our lives, we are all pursued by critical voices, reinforcing the sense of inferiority that is there as soon as we realise how small and helpless we are, compared with the grown-ups. From playgroup to focus group, the criticisms never stop:

Yes, but you’ve drawn the horse bigger than the house, haven’t you! And you’ve gone over the lines where you’ve coloured it in..

Sarah has made little progress with her piano playing this term. She will never improve unless she spends at least two hours a day practising her scales.

Well, I taught your kid brother to drive, and I must say he was a natural compared to you. You don’t want to change gears like that –you’re not meant to be fighting it! And just think what you’re doing to my gearbox!

I’m not interested what time your childminder turned up. Your job is to get here punctually in the mornings and I don’t care how you do it –is that clear?

Before we close the meeting I feel I must mention something that’s been brought to my attention. Apparently a customer rang just after closing time yesterday and was brushed off quite rudely by one of our reception staff. It was you who took the call, wasn’t it, Karen?


Chapter 5: Investigations and management

Examining feelings of past abuse is intensely painful for the sufferer, a pain matched only by that of keeping feelings repressed by heartsink strategies. But there is no true healing without uncovering the past. The patient has to set the pace, must never be forced and must be allowed to remain stuck if that’s all she’s ready for at the time. The listener is in no position to disapprove of her for this; and can remain therapeutic simply by being aware that this is the stuff of old trauma; by accepting the patient’s verdict on how far (if at all) to go with any exploring; and by remaining solidly on the patient’s side while genuinely being undaunted by the re-enactment that’s going on. The re-enactment is not a personal attack on the listener, no matter how much it feels like one.

Julie has turned up quite a lot recently, with suspected cystitis and problems with discharge; all tests have proved negative. She is a plump, pretty girl in her late teens; she wears tight strappy shoes and clothes that always look too small for her, while her scraped-back hair and heavily plucked eyebrows give her a pained expression. She offers giggly anecdotes about her numerous boyfriends and nights out drinking with the girls, and lately has been hinting at recreational drug use too. When you ask whether she thinks her lifestyle might be causing some of her health problems, she comes right out and tells you, “Sometimes you sound just like my mum!”

It may be hard for the overworked health professional to feel liking for Julie, who doesn’t really like herself much and isn’t having as much fun as she wants you both to believe. But she does keep coming to see you; what is she trying to show you, if it’s not the succession of elusive sexually transmitted infections? Is there any way of getting in touch with her insecurity and unease about herself?

Every professional working with ‘heartsink’ patients will have his own successful approach based on temperament and experience - and will sense how to adapt this to every individual patient’s needs. If we can accept our own discomfort when presented with the riddle of the patient’s heartsink behaviour, and if we can signal that this behaviour doesn’t throw us, but keeps us interested and happy to try and help, then we have no need for an ‘expert’ to spell out to us ‘how to do it’.

But it may be useful to consider some of the therapeutic tools:

Liking (aka ‘unconditional positive regard’- in the phrase coined by Carl Rogers) is one of them: it comes easily, when we remember that the patient’s feelings and behaviour are appropriate responses to hidden (repressed) stimuli and that the patient is a survivor of experiences that would have defeated many of us.

Face-saving: we can apply the ancient Chinese wisdom of helping one’s interlocutor to maintain his dignity (as we would all wish our own vulnerability to be respected): by welcoming the patient’s suggestions, explanations, self-diagnosis etc., and by exploring them together in discussion – if necessary, concluding together for the time being that the patient’s tentative interpretations don’t quite seem to fit the picture, don’t quite seem to get us there, and that the mystery remains as yet unsolved (even if we feel sure that we ourselves have hit upon the explanation long before the patient is ready to do so, and even if we are bursting with impatience to tell him all about it: better not, better if the patient is given the space to find the answer for himself.)

Transference: the patient’s ‘heart-sink’ treatment of the listener may be used to form hypotheses about the patient’s treatment of, and by, other significant figures in his life, especially during childhood/development; these hypotheses may be put, cautiously and with an open mind, to the patient for confirmation/rejection- or may simply be filed away by the listener as useful ideas to be checked out at a later stage when it feels more helpful to do so.

Transparency: All the above has to be a genuine exploration, by two equals, of uncharted territory. The listener has no tricks up his sleeve, no answers ready to pounce with, no directions to give: there is no technique, only a willingness for the doctor to be shown how it is and how it was, for the patient.


CONCLUSION.

The care of the ‘sinking heart’ patient is easy if we let it be. In fact, until the patient herself gives us the go-ahead, we don’t need to do anything about it. We don’t need to come up with advice, recommendations, or treatment. We can afford to admit our ignorance: the patient has the answers, all we can do is wait for them in an atmosphere of optimism and confidence –knowing the answers are there, even if we don’t know what they are. There is as yet a limited, but growing, evidence base: meanwhile a qualitative/ narrative approach, empirical experience and intuitive assent constitute a provisional one rich enough to be getting on with.


Further Reading

I am totally indebted to the writings of Alice Miller, which helped me to make sense of ‘heartsink consultations’, and to formulate the ideas summarised in this monograph. Her books are highly recommended, especially:

The Drama Of Being A Child
For Your Own Good
Thou Shalt Not Be Aware

Similar conclusions, in an educational rather than a therapeutic setting, are reached and set out in A S Neill’s The New Summerhill.

How Babies Think: The Science of Childhood by Alison Gopnik, Andrew Meltzoff and Patricia Kuhl describes experimental evidence concerning the development of children’s minds.

Dibs In Search Of Self by Virginia Axline describes one way that theory may be put into practice.

Dr Gwenda Delany

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Appendix: The Psychological Thought Of Alice Miller

Alice Miller is a psychotherapist. She is interested in the importance of emotions in understanding seemingly irrational behaviour. Her thesis is that our emotional life governs our behaviour. Seemingly irrational behaviour becomes explicable once one understands a person’s emotional life.

Miller believes that our emotions are formed in early childhood. If we have happy childhoods then our emotions develop naturally and we behave in a rational way. If however our childhoods have been unhappy, as a result of physical, sexual or emotional abuse, our emotional world is damaged. Emotionally damaged adults may harm themselves or others or suffer with psychosomatic illness. Why is this?

Children who are being abused are in a frightening and dangerous situation. Children need to believe that their parents love them. If they react in a natural way to the abuse, by showing their anger and outrage, they risk further abuse from their parents or carers. The abused child, A, represses her anger and outrage and does not feel it consciously. This is a healthy response to abusive parents as it optimises A’s wellbeing while she is dependent on them. By repressing her anger and convincing herself that everything is OK really, A does not antagonize her parents and so maximises the chance that they will continue to give her the good things they can, such as food, shelter and a home. She also helps herself to cope with an intolerable situation.

When A grows up the situation changes. The repression of her anger is no longer necessary and is in fact counter-productive for A’s wellbeing. Sadly, because A is herself unconscious of the anger it will probably remain repressed. She lives with the unconscious anger inside her and is compelled to express it in some way. The anger may be expressed towards herself (as in depression, self-harm or psychosomatic illness), her children (as child abuse) or towards others over whom she has power (as in violence or bullying). Conversely she may re-experience her own anger by developing relationships with other people who will abuse her.

This unconscious anger is usually maladaptive in adult life. It causes harm to A, her children and other people. It no longer plays any useful function. If A is able to consciously recognize her anger and express it directly then she may be able to free herself from the compulsion to harm herself and others. Miller believes that people like A can be helped by communicating with people who understand her experience. This is the aim of psychotherapy.

General practitioners meet many patients who have suffered some form of abuse and express this in the form of depression, self-harm or psychosomatic illness. A may make our heart sink if we try to understand her behaviour on a superficial rational level. However if we are able to sense the emotional experiences lying behind A’s behaviour then this may be therapeutic.

Dr Judith Burchardt

dimanche 7 août 2011

Est-ce Que j'ai Besoin d'en Savoir Plus

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Do I need to know more?".

Vous écrivez "quelque chose de traumatisant à du se produire à une certaine époque, mais je ne peux pas m'en souvenir."
Qu'est-ce que vous cherchez si vous savez ça: "Ma mère n'a jamais voulue un enfant et me l'a clairement fait comprendre; elle me l'a dit. Elle a essayé de m'abandonner plusieurs fois. Elle s'est donné délibérement comme mission dans la vie de ruiner la mienne. Après tout, elle se disait que j'avais ruiné sa vie en naissant. Elle était une lesbienne et m'a sexuellement abusée."
Ce dont vous avez besoin est de sentir la souffrance de cette petite fille qui n'était pas voulue, a été de nombreuses fois en danger d'être abandonné et a été sexuellement abusée. Cette connaissance est suffisante pour être très en colère contre votre mère et pour devenir la mère aimante de cette petite fille torturée qui recherche toujours une mère empathique et prenant soin d'elle.

Version Originale:

AM: You write: “Something traumatic must have happened at that time, but I cannot recall it.”
What are you looking for if you know this: “My mother had never wanted a child and made that quite clear to me; she told me so. She tried to abandon me many times. She deliberately made it her mission in life to ruin mine. After all, she reasoned, I had ruined her life by being born; fair is fair. She was a closet lesbian and sexually abused me.”
What you need is to FEEL the suffering of this small girl who was not wanted, was many times in danger of becoming abandoned and was sexually abused. This knowledge is sufficient to get very angry with your mother and to become the loving mother of this tortured little girl who is still in search of a caring, empathic mother.

Je Suis un Psychothérapeute Entrainé

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "I am a trainee psychotherapist".

Plus vous osez voir le comportement de vos parents envers vous et sentir combien ça vous a heurté, mieux vous protégez vos enfants de "l'ADN fou". Vous semblez déjà le faire très bien. Bonne chance !

Version Originale:

AM: The more you dare to see your parents’ behavior towards you and to feel how it was hurting you, the better you protect your children from the “mad DNA.” You seem to do it already quite well. Good luck!

Anxiolytiques

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Anxiolytic Medication".


Vous écrivez: "Je demande votre opinion sur mon utilisation continuelle de ces drogues. Vont elles m'empêcher d'être capable d'accéder à ces sentiments réprimés ? J'ai peur que si j'arrête de les prendre, je serais incapable de travailler. J'ai aussi peur du retrait de ces médicaments malheureusement très addictifs. N'importe quel conseil que vous pourrez donnez sera apprécié."
Je ne peux pas changer votre réalité. Si vous pensez que vous ne pouvez travailler que quand vous prenez des médicaments , même si vous voyez le danger de perdre votre véritable moi, je suis incapable de vous donnez des conseils. C'est à vous de faire votre choix. Vous êtes bien informé sur l'effet de ces médicaments. Je peux seulement dire que de mon point de vue vous n'allez pas perdre la capacité de travailler si vous décidez de vivre avec votre véritable moi. Je pense que l'opposé est vrai, mais vous devez peut être changer le "travail" que vous faites maintenant.

Version Originale:

AM: You write: "I am seeking your opinion about my continued use of these drugs. Will they prevent me from being able to access these repressed feelings? I am afraid that if I stop taking them, I will be unable to work. I am also afraid of withdrawal from these unfortunately very addictive medications. Any advice you could provide would be appreciated."
I can't change your reality. If you think you can only work when you take the medication, even though you see the danger of loosing your TRUE SELF, I am unable to give you any advice. It is up to you to make the choice. You are well informed about the effects of your medication. I can only say that in my opinion you will not loose the capacity to work if you decide to live with your true self. I think that the opposite is true. But it is possible that you will have to change the "work" you are doing now.

Remerciement

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Thank you".
Je suis vraiment heureuse que mon livre vous ai donné le courage de supporter vos sentiments et aidée à rester authentique envers eux. Bien sur, vous ne devriez pas revenir vers vos parents abusifs; c'était un enfer qu'ils avaient crée dans votre enfance. Maintenant ils veulent détruire votre bien être avec votre famille, pour vous rendre malheureuse et encore dépendante d'eux, et ils veulent continuer leur travail destructeur en exploitant votre enfant. Heureusement, vous avez la perspicacité, le courage et la force de protéger d'eux vous et votre famille.

Version Originale:

AM: I am so happy that my book could support you in your feelings and help you to stay true to them. Of course, you should not go back to your abusive parents; it was a hell what they created you in your childhood. Now they want to destroy your well-being with your family, to make you unhappy and dependent on them again, and they want to continue their destructive work by exploiting your child. Fortunately, you have the insight, the courage, and the strength to protect yourself and your family from them. Congratulations.

Pensionnats

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Boarding School".

Je prend le temps de vous répondre parce que je veux vous aider dans votre plan d'écrire sur les pensionnats, spécialement parce que vous êtes une victime vous même et que vous semblez consciente des conséquences désastreuses de tels traitements pour un enfant. Bonne Chance !

Version Originale:

AM: I take the time to answer you because I want to support you in your plan to write about the boarding schools, especially because you are a victim yourself and you seem to be aware of the awful consequences of such treatment for a child. Good luck!

Remerciement et Demande d'Informations

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Thank you and info request".

Je pense que si vous voulez aider les enfants vous avez besoin de travailler avec les parents sur leurs histoires et de les aider à trouver ce qui les empêche d'être les parents dont leurs enfants ont besoin pour qu'ils puissent se sentir protégés, respectés et aimés. Faire ce travail avec une connaissance claire de votre propre histoire peut vous aider plus qu'un diplôme d'université.

Version Originale:

AM: I think that if you want to help children you need to work with parents on THEIR HISTORIES and to help them to find out what hinders them to be the parents their children need so that they could feel protected, respected, and loved. To do this work with a clear knowledge of your own history could help you more than an university degree.

www.screamsfromchildhood

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "www.screamsfromchildhood".

Pourquoi êtes vous si effrayé et bloqué dans vos sentiments authentiques envers une personne qui était prévenante et attentionnée ? Une personne comme ça devrait être capable de comprendre vos sentiments ou au moins les accepter ? Mais même si elle pouvait comprendre ça maintenant, ça ne va pas vous épargner de faire le travail que vous voulez faire parce que la peur que vous sentez est la peur d'un petit enfant qui a du apprendre à ne pas sentir, à ne pas faire de problèmes et à prendre soin de sa mère. Pourquoi ne pouvez vous pas comprendre la situation de cet enfant ?

Version Originale:

AM: Why are you so afraid and blocked in your authentic feelings towards a person who was caring and nursing? Should a person like that be unable to understand your feelings or at least accept them? But even if she could understand this TODAY, it will not spare you the work you want to do because the fear you feel is the fear of a small child who had to learn NOT TO FEEL, NOT TO MAKE PROBLEMS and to care for his mother. Why can't YOU understand the plight of this child?

Remerciements d'un Enfant de Remplacement

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Thanks from a Replacement Child".

L'auteur parle de similarité entre son histoire et celle de Van Gogh, ils étaient tous deux comparés à un enfant mort idéalisé par la mère, un enfant "parfait", mais sans doute que si cet enfant avait été vivant, il n'aurait pas été autant aimé par la mère, il n'était aimé que si il était mort.
"Je suis heureuse que vous ayez trouvé l'histoire de Van Gogh. Indépendamment de ce qu'ils pouvait apporter, ce n'était jamais assez pour sa mère parce que l'AUTRE Vincent était celui qu'elle "aimait". L'aurait elle aimée aussi si il n'avait pas été mort ? Vous êtes sur le droit chemin et heureusement votre corps vous aide à reconnaitre la confusion de votre thérapeute et d'arrêter de le voir. Maintenant vous ne pouvez plus être trompé. Félicitations."

Version Originale:

AM: I am glad that you found the story of van Gogh. No matter what he could provide, it was never enough for his mother because the OTHER Vincent was the one she "loved." Would she have loved him also if he had not been dead? You ARE on the right path and fortunately your body helps you to recognize the confusion of your therapist and to stop seeing him. Now you no longer can be fooled. Congratulations.

Cauchemars et Nouvelles d'Horreurs

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "Nightmares and Novels of Horror".

Pourquoi recherchez vous plus de souvenirs ? Vous en savez assez pour comprendre ce qui vous est arrivé. Et je le sais de vous. Mais je pense que vous ne pouvez pas croire que toute cette cruauté est réellement arrivée, que votre mère vous a dit "Honte à toi" quand vous avez essayé de lui dire ce que votre père vous a fait et que vous aviez besoin de son aide. Cette réaction d'une mère est tellement horrible que je peux comprendre que vous hésitiez à y croire. Alors vous voulez trouver plus de détails, pour me convaincre, votre thérapeute, et peut être les autres de votre droit à être enragée. Actuellement, vous voulez convaincre Lynn de croire que cette horreur était finalement réelle en effet. Avec une mère qui a tout nié et qui vous a fait vous sentir coupable vous avez peur de sentir votre rage. Mais c'est cette rage qui peut vous aider à laisser seule votre famille et de devenir vraie envers vous même. Est-ce que ce thérapeute vous empêche de sentir cette rage ? Est-ce qu'il se peut que votre thérapeute en ai peur et que vous vouliez le protéger ?


Version Originale:

AM: Why do you need to look for more memories? You know enough to understand what happened to you. And I know it from you. But I think that you can't believe that all this cruelty REALLY HAPPENED, that your mother told you "Shame on you" when you tried to tell her what your father did to you and you needed her help. This reaction from a mother is so horrible that I can understand that you hesitate to believe. So you want to find more details, to convince me, your therapist, and maybe others about your right to be enraged. Actually you want to convince Lynn to BELIEVE her eventually that the horror was REAL indeed. With a mother who denied everything and made you feel guilty you are afraid of feeling your rage. But it is this RAGE that can help you to leave your family alone and become true to yourself. Does your therapist hinder you from feeling this rage? Can it be that he is afraid of it and you want to protect him?

Une Lettre Ouverte de Gratitude

Traduction de la réponse d'Alice Miller au courrier "An Open Letter of Gratitude".



L'hypocrisie des gouvernements qui font semblant de protéger les enfants se retrouve partout, ici en france avec la défenseur des enfants par exemple à qui j'avais signalé des problèmes d'enfants harcelés par leurs parents (insultes, cris, coups, etc, pour des choses anodines) et on m'a répondu comme si c'était presque normal, presque rien n'a été fait pour que ça change, l'apothéose a été lorsque l'on m'a répondu qu'ils ne pouvaient rien faire parce que ce n'était pas les enfants eux mêmes qui avaient signalés le comportement abusif de leurs parents !

On voit bien dans le courrier qu'il est toléré que les parents frappent leurs enfants tant qu'ils sont moins forts qu'eux (moins de 12 ans) et donc tant que les parents ne risquent pas de représailles, c'est donc encore pour protéger les parents plutot que l'enfant, mais toute la société (mondiale) est faite quasi exclusivement pour la protection des parents au détriment de celle des enfants qui servent de gardes du corps, de boucliers humains aux parents.

Extrait du courrier qui concerne la réponse d'Alice Miller:

"Ma frustration en étant maintenant un enseignant du service public au Canada, est comment mon pays paye a peine la protection des enfants. Encore une fois, c'est un pays qui a complétement dévasté son propre peuple aborigène, principalement en volant les terres, leurs enfants , encore et encore, je me trouve confronté aux réalités de la vie des enfants, ou les sociétés d'aide à l'enfant sont littéralement incapables d'arrêter la violence. Je suis enragé par notre constitution et nos lois qui sont faites pour que les besoins des enfants ne soient pas prioritaires sur ceux des parents. Au Canada, il est légal de frapper les enfants de 12 ans et moins, comme ça m'a vivement été signalé par un travailleur social avec qui j'ai eu une longue conversation récemment à propos d'un enfant dont j'ai reporté l'abus. Je lui ai demandé "Donc quand un enfant devient aussi fort qu'un adulte, frapper peut être considéré comme une agression ? Etes-vous en train de me dire que les punitions corporelles contre l'enfant sont tolérées aussi longtemps qu'ils y a une déséquilibre de pouvoir entre les parents et l'enfant ?" Son silence de l'autre coté du téléphone était assourdissant.
Cependant, pour mettre les besoins des enfants en priorité face aux droits des parents requiert un investissement financier de la part des politiques et de la société dans son ensemble. Il serait nécessaire d'avoir beaucoup plus de maison d'accueil, de réformes des maisons d'accueil qui sont souvent plus abusives quand la famille d'origine elle même. Il serait nécessaire d'avoir plus de travailleurs sociaux, de thérapeutes familiaux, de psychologues, de psychiatres et le courage de faire ce qui est juste quand ils le sentent tous nécessaire. Cependant, le bénéfice pour la société est qu'elle nécessiterait moins de prisons, moins d'asiles psychiatriques, moins de système judiciaire pour la prochaine génération. Ca créerait une société plus pacifique et consciente. Mais il requiert que les besoin de l'enfant soient mis en avant et soient la priorité, alors que la société est elle même blessée. Comment puis je convaincre les politiques qui ne voient pas loin de l'étendue et de l'impact à long terme que de protéger et reconnaitre les besoins des enfants, quand les gouvernements continuent de blesser les enfants eux mêmes avec leurs propres mensonges, avec la propagande de la protection de l'enfance, quand encore et encore, les déclarations n'ont pas de poids financier ou constitutionnel ? "


"AM:Je peux comprendre votre indignation à propos de l'hypocrisie des gouvernements qui "prennent soins" des enfants et je partage vos sentiments. Mais je n'ai pas de solution à vous suggérer. Ce que vous faites est sans doute le mieux: questionner les déclarations absurdes, montrer à ses gens l'absurdité de leurs arguments. Mais la plupart d'entre eux sont fermés à vos remises en questions parce que leur logique est basée sur la peur de leurs propres parents et sur les messages qu'ils ont eu d'eux quand ils avaient 3 ou 4 ans: que les enfants ont besoin d'être battus. Et ces messages semblent plus forts que ce que l'on dit ou écrit. Ils semblent être le système de base dans leur ordinateur (cerveau). Cependant, nous devons continuer de parler et d'écrire, comme vous le faites justement."


Version Originale:

"My current frustrations being now a public school teacher myself in Canada, is how my country pays lips service to the protection of children. Again this is a country that completely devastated its own Aboriginal people, primarily through taking away land, then taking away their children. Time and time again, I find myself faced with the realities of children's lives, where the children's aid societies are literally powerless to stop the violence. I am enraged by how our constitution and laws are set up so that the needs of the children never supersede the rights of the parents. In Canada, it is legal to spank a child 12 and under, as was keenly pointed out to me by a social worker I had a long conversation with recently regarding a child, whose abuse I reported. I asked her "So, when a child becomes, pound for pound, on par with the adult, smacking and hitting can then be considered assault? Are you telling me that corporal punishment against the child is condoned, so long as there is a physical power imbalance between parent and child?" Her silence on the other end of the phone was deafening.

However, to put the needs of the child rightly IN FRONT of the rights of the parents requires a financial commitment on the part of politicians and society at large. It would require a whole lot more foster homes, significant foster home reform, which are often more abusive then the family home itself. It would require more social workers, more family therapists, more psychologists, more psychiatrists, and the legal back bone to be able to "do the right thing" when they all feel it professionally necessary. However, the benefit to society is that it would require less prisons, less psychiatric wards, less judicial systems for the next generation. It would create a more peaceful, productive, and enlightened society. But it requires our current society to uphold and value the needs of children as it's number one priority, when society itself is wounded.

How do I convince short sighted politicians of the wide sweeping, and long term impacts that protecting and validating the needs of children, when governments continue to wound the children themselves with their own lies, by the propaganda of "we care about children", when time and time again, the statement has no constitutional or financial weight to it?"

AM: I can understand your indignation about the hypocrisy of governments that "care" about children and I can share your feelings. But I have no solution to suggest to you. What you are doing is still the best: to question absurd statements, to show these people the absurdity of their arguments. But most of them are not accessible to your questions because their logic is based on their fear of their parents and on the messages they got from them when they were 3 to 4 years old: that children need to be spanked. And THESE messages seem to be stronger than whatever we say or write. They seem to be the hard disk in their brain computer. However, we must continue to talk and to write, as you rightly do.